Marcher selon notre nouvelle nature (John MacArthur)

Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur : vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. (Éphésiens 4.17-24)

Lorsque quelqu’un croit en Jésus-Christ et le confesse comme Seigneur et, par le fait même, naît de nouveau, une transformation de sa nature fondamentale se produit. C’est un changement encore plus fondamental et radical que celui qui se produira à sa mort. Lorsqu’un croyant meurt, il a déjà été transformé pour le ciel, est déjà devenu citoyen du Royaume, et enfant de Dieu. Il commence simplement alors à expérimenter pleinement la nature divine qu’il a reçue lors de sa naissance spirituelle, parce que pour la première fois il est complètement libéré de sa chair déchue. Le corps glorifié qu’il recevra un jour (voir 1 Co 15.42-54) ne le rendra pas meilleur, puisqu’il a déjà été rendu parfait, mais il lui donnera la pleine capacité de jouir de tout ce que la vie de résurrection promet.

La conversion n’est pas une amélioration ou un perfectionnement de ce qui existe auparavant.

C’est une transformation totale. Le Nouveau Testament décrit les croyants comme possédant une nouvelle intelligence, une nouvelle volonté, un nouveau cœur, un nouvel héritage, une nouvelle relation, une nouvelle puissance, une nouvelle connaissance, une nouvelle sagesse, une nouvelle perception et une nouvelle compréhension des choses, une nouvelle justice, un nouvel amour, de nouveaux désirs, une nouvelle citoyenneté et nombre d’autres choses nouvelles – qui se résument toutes en une nouveauté de vie (Ro 6.4).

À la nouvelle naissance, on devient « une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Co 5.17). Ce n’est pas simplement qu’on reçoit quelque chose de nouveau, mais qu’on devient quelqu’un de nouveau. Paul dit : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2.20). La nouvelle nature n’est pas ajoutée à l’ancienne, elle la remplace. La personne transformée est un « moi » complètement nouveau. En opposition à son ancien amour du mal (voir Jn 3.19-21 ; Ro 1.21-25 , Ro 1.28-32), ce nouveau moi – la partie la plus profonde et la plus véritable du chrétien – possède maintenant l’amour de la loi de Dieu, veut se soumettre à ses justes exigences, hait le péché, et se languit pour la délivrance de sa chair déchue, qui restera la demeure de la nouvelle création éternelle jusqu’à la glorification (voir Ro 7.14-25 ; Ro 8.22-24).

Pourquoi alors continuons-nous à pécher après être devenus chrétiens ?

Comme Paul l’explique : « ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien » (Ro 7.17,18 ; voir aussi le v. 20). Le péché réside encore dans la chair, de telle façon que nous sommes empêchés et retenus de manifester pleinement notre nouvelle nature. C’est en promesse que nous avons la plénitude de la nature divine et n’avons plus la corruption de notre chair déchue, une promesse dont l’accomplissement est encore à venir (voir Ro 8.23 ; Ph 3.20,21 ; 2 Pi 1.3,4).

Selon la terminologie biblique, donc, le chrétien n’a pas deux natures. Il n’en a qu’une, la nouvelle nature en Christ. Le vieil homme est mort et le nouveau vit ; ils ne cohabitent pas. Ce n’est pas un restant de sa vieille nature mais le vêtement de sa chair pécheresse qu’il porte encore, qui fait que le chrétien pèche. Le chrétien est un seul individu nouveau, une création totalement nouvelle, pas un schizophrène spirituel. C’est le manteau souillé de son humanité qui persiste, et dans laquelle habite la nouvelle création, qui continue à faire du tort à sa vie et à la contaminer. Le croyant est entièrement transformé, mais pas encore totalement parfait. Le péché réside encore en lui mais ne règne plus (voir Ro 6.14). Il n’est plus le vieil homme corrompu mais le nouvel homme créé dans la justice et la sainteté qui attend son salut complet (voir Ro 13.11).

Dans Éphésiens 4, Paul lance deux appels en s’appuyant sur le fait que les croyants sont de nouvelles créations.

  • Le premier se trouve en début de chapitre : « Je vous exhorte donc […] à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée » (v. 1).
  • Le deuxième (v. 17) constitue le début du texte qui nous préoccupe, dans lequel Paul fait le contraste entre la marche de l’incroyant méchant et celle du chrétien spirituel. Il fait suivre ce contraste d’un « c’est pourquoi » et de plusieurs « donc » (v. 25 ; 5.1,7,15) qui montrent comment un chrétien doit agir en tant que nouvelle création.

Tout cela indique qu’une nouvelle création exige une nouvelle conduite. C’est comme si l’apôtre Paul disait :

« Puisque Dieu a créé une nouvelle entité merveilleuse dans le monde qui s’appelle l’Église, et parce que cette création unique, avec son caractère unique d’humilité, sa possession unique de dons spirituels, son unité unique de corps de Christ, a besoin d’être édifiée dans l’amour, voici comment tout croyant devrait vivre en tant que membre de cette Église. »


Cet article est tiré du livre : Marcher avec Christ de John MacArthur.