Si mon budget pour le ministère s’épuise, est-ce le signe de Dieu que je devrais quitter le ministère ? Wow. C’est une bonne et importante question de la part d’un couple missionnaire anonyme. Voilà ce qu’ils demandent.
« Pasteur John, ma femme et moi sommes au début de la soixantaine et nous avons répondu à l’appel de Dieu que nous avons senti et confirmé ensemble dans sa parole (via Esaïe 61). Nous sommes sur le terrain dans la lutte contre le trafic d’êtres humains depuis près de trois ans. Notre travail semble efficace dans les programmes qui mènent à la prévention tout en bâtissant la réputation locale de l’église autochtone locale. Les pasteurs, autrefois marginalisés dans les villages non chrétiens, sont maintenant recherchés pour leur sagesse et leurs conseils et considérés comme des messagers importants. La parole est prêchée et entendue. Ce sont les côtés positifs de notre ministère.
Nous sommes des missionnaires soutenus par des donateurs, et nous utilisons tous les moyens disponibles dès le premier jour pour rester en contact avec notre base de soutien : blogs, bulletins, courriels, cartes de prière, etc. Tout se passe bien depuis deux ans. Puis, en 2017, notre soutien a chuté comme un roc. Nous ne pouvons pas maintenir le travail que nous faisons et nous n’avons jamais fait pression pour obtenir des fonds. Nous avons toujours cru que nous décririons notre mission et que nous laisserions Dieu faire le nécessaire. Devrions-nous répondre au manque de provisions en pensant que Dieu suspend son appel pour nous ici et maintenant ? »
Il me semble qu’il y a au moins trois interprétations possibles que ces amis pourraient donner en cette saison de financement insuffisant. Je citerai chacun d’eux avec un exemple biblique plus ou moins applicable. Alors je les exhorterai à prier avec nous pour que Dieu les guide.
Des périodes d’épreuves
L’une des interprétations est qu’il s’agit d’une saison d’épreuves et non d’une saison qui prend fin. Chaque ministère est confronté à des saisons d’épreuves, parfois assez sévères.
Dans mon propre ministère, il y a eu une saison prolongée d’environ quatre ans où il n’y a eu aucune croissance. Il semblait que la bénédiction avait été enlevée. Je suis si content de ne pas être parti pendant ce temps.
Rappelez-vous ce que Dieu a dit à son peuple dans Deutéronome 8.2-3 :
Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces 40 années dans le désert. Il voulait t’humilier et te mettre à l’épreuve pour connaître les dispositions de ton cœur et savoir si tu respecterais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait connaître la faim et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres non plus n’avaient pas connue, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel.
Ainsi, dans cette première interprétation de ce que cette saison peut vouloir dire, cela pourrait signifier une saison d’épreuves, où Dieu laisse ce précieux couple, qui semble faire un travail si fabuleux, avoir faim pour une saison afin de voir ce qui est dans leur cœur.
Un changement de stratégie
Voici une deuxième interprétation. Il ne s’agit pas de la fin d’une saison ou d’une saison d’épreuves, mais d’un appel à un ajustement de la stratégie. Je pense principalement à la stratégie de collecte de fonds.
Beaucoup de grands missionnaires ont pris l’approche d’exprimer simplement ce qu’est leur ministère plutôt que de demander de l’argent. Mais je tiens à souligner pour nos amis qu’il n’y a pas de mandat biblique pour cette stratégie. Il y a un exemple biblique clair de franchise, d’honnêteté et d’humilité dans la demande d’aide financière. Lisez surtout 2 Corinthiens 8 et 9. Ce sont des chapitres parfaits pour la collecte de fonds parmi les chrétiens.
Paul est clair dans sa demande directe et honnête que les églises donnent de l’argent pour soutenir les pauvres à Jérusalem. Il n’est donc pas anti-biblique, ni charnel, ni humaniste, ni incrédule, de demander au peuple de Dieu de soutenir l’œuvre de Dieu. C’est peut-être un changement de stratégie que Dieu voudrait que nos amis envisagent. Je ne dis pas que c’est nécessaire. Je dis juste que c’est permis.
Bien qu’il ne s’agisse pas exactement d’une situation qui correspond mot pour mot à la vôtre – ce qui n’est évidemment pas le cas – voici un exemple de changement de stratégie. Voici ce qui y est dit :
Empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole en Asie, ils traversèrent la Phrygie et la Galatie. Arrivés près de la Mysie, ils se préparaient à entrer en Bithynie, mais l’Esprit [de Jésus] ne le leur permit pas. Ils traversèrent alors la Mysie et descendirent à Troas. (Actes 16.6-8).
Ce que je veux souligner, c’est simplement que Paul lui-même a planifié deux ou trois directions spécifiques de ministère dont il s’attendait à ce que Dieu les bénisse, et Dieu a dit : « Non. » Il l’a détourné de cela, et il a donc dû y avoir un changement de stratégie pour Paul lorsqu’il a compris que Dieu n’allait pas faire prospérer cette direction spécifique.
Aller de l’avant
Voici la dernière possibilité de ce que cette saison pourrait vouloir dire. Cela pourrait signifier la fin de cette forme de ministère pour eux. Bien que ce ne soit pas un parallèle exact, Jésus envoya ses disciples, et il dit :
« Si l’on ne vous accueille pas, sortez de cette ville et secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux » (Luc 9.5).
En d’autres termes, il y a un moment où vous quittez un travail donné pour aller dans une autre ville.
Maintenant, bien sûr, je ne veux pas du tout dire que ces situations sont les mêmes, parce que nos amis ne sont clairement pas rejetés par une ville ou autre, mais connaissent plutôt un ministère qui porte du fruit. En ce sens, les situations ne sont pas du tout semblables. Je veux simplement attirer l’attention sur le fait que ces gens sont allés dans cette ville avec l’intention d’y avoir un ministère fructueux, et voilà qu’ils doivent s’en aller, car les choses ne vont pas bien pour eux.
Alors Dieu dit : « Non, n’y restez pas. Ce n’est pas grave. Vous pouvez changer votre stratégie ici. Vous pouvez aller de l’avant et laisser ce ministère dans cette ville, pour une saison, arrêtez-vous. » C’est ce que je veux dire. Il se peut qu’il y ait des potentiels arrêts ou pauses qui doivent être pris en considération.
Une direction claire
Je dirais simplement que cette interprétation qui y voit le signe de la fin d’un ministère est quelque chose que vous devriez être très, très lent à accepter et à conclure que c’est ce que Dieu fait. Je pense que nous devrions toujours penser à un changement de ministère plutôt qu’à la fin d’un ministère.
En d’autres termes, si Dieu dit en fait : « C’était une super saison, ce ministère est terminé », il ne les appelle pas à rentrer chez eux et à végéter sur leur canapé en regardant de belles vidéos. Il les appelle à faire quelque chose de vraiment important dans leur vie.
Comprendre cet appel comme la fin du ministère, si c’est le cas, devrait être un dernier recours, je pense. J’espère que Dieu leur montrera un moyen de maintenir le cap dans ce qu’ils font.
Permettez-moi de conclure par cette suggestion pratique. Méditez sur le Psaume 25. C’est un psaume précieux de direction, qui peut s’adresser directement à vos cœurs, en particulier les versets huit et neuf :
« L’Eternel est bon et droit, c’est pourquoi il montre aux pécheurs la voie à suivre. Il conduit les humbles dans la justice, il leur enseigne sa voie » (Psaume 25.8-9).
Je prie, et je prierai avec vous, pour qu’il éclaircisse votre voie.
Pasteur John Piper vous répond présente les réponses que le pasteur John Piper donne à des questions théologiques et pastorales difficiles. Ce podcast, créé en partenariat avec Desiring God, vous est offert par Revenir à l’Évangile, un blog et un ministère de Publications Chrétiennes. Pasteur John répondra à deux questions chaque semaine. Vous pourrez entendre ses réponses sur notre blog, Facebook, Youtube, Apple Itunes Store et sur l’appareil que vous utilisez pour écouter des podcasts
