Notre voyage terrestre (David Powlison)

Le voyage

L’apprentissage de la vie constitue la compétence la plus complexe qu’on puisse imaginer, c’est pourquoi notre lutte ne prendra vraiment fin que lorsque vous et moi aurons affronté le dernier ennemi et que nous verrons Dieu face à face. En attendant, notre vie est celle de voyageurs. Nous sommes en marche.

Amazing Grace

Le cantique Amazing Grace (« Grâce infinie »), écrit par John Newton, évoque avec délicatesse les difficultés de notre voyage terrestre, l’attrait de notre destination et les qualités de celui qui nous conduit chez lui.

De nombreux dangers, filets et pièges,

J’ai déjà traversés.

C’est la grâce qui m’a protégé jusqu’ici,

Et la grâce me mènera à bon port. (Traduction libre)

Comment John Newton est-il parvenu à cette compréhension des réalités spirituelles ? Remarquons que son cantique instille en nous le même réconfort et le même encouragement que le Psaume 23 qui, cependant, touche notre cœur de manière encore plus profonde.

L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.

Il me fait reposer dans de verts pâturages,

Il me dirige près des eaux paisibles.

Il restaure mon âme,

Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom.

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,

Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :

Ta houlette et ton bâton me rassurent.

Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ;

Tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde.

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront

Tous les jours de ma vie,

Et j’habiterai dans la maison de l’Éternel

Jusqu’à la fin de mes jours.

John Newton savait que tout cela est vrai et a reformulé ces vérités avec ses propres mots.

Un compagnon attentif, aimable, généreux et fort

Si notre vie est vraiment un voyage, alors le Psaume 23 nous en donne l’itinéraire et nous rappelle que nous avons un compagnon de route pour l’accomplir. Ce compagnon est attentif, aimable, généreux et fort. C’est lui qui tient absolument à voyager en notre compagnie. Il veille sur nous. Nous rencontrons des problèmes de toutes sortes mais il ne nous laissera jamais tomber ; jamais il ne nous abandonnera. Nous savons par d’autres passages des Écritures que ce Berger a même donné sa vie pour ses brebis bien-aimées. Et nous savons que nous sommes de ses brebis parce que nous reconnaissons sa voix quand il nous parle. Nous savons qu’il nous emmène chez lui.

Cela représente une manière de voyager. Cependant, la vie peut prendre d’autres chemins. Le Psaume 1 donne une clé de lecture pour l’ensemble du livre des Psaumes : « Quelle orientation ma vie prendra-t-elle ? Que m’arrivera-t-il ? » Les réponses ne sont pas forcément réjouissantes. Certaines manières de vivre ne produisent que de la paille, qu’un souffle de vent peut à tout moment balayer et faire disparaître. Macbeth a pressenti cela :

Beaucoup de bruit et de fureur,

Et qui ne signifie rien.

Les anti-psaumes

Voilà tout ce qui reste de la vie si on en retire la présence du Seigneur et son action. Sans un bon berger, le scénario de notre vie n’est plus qu’un anti-psaume fait d’espoirs insensés, à l’opposé du Psaume 23. La vie est toujours un voyage. Nous avons toujours une destination. Les difficultés et les dangers du voyage restent les mêmes, mais tout le reste devient différent. Les anti-psaumes conçoivent le voyage de notre vie à partir de présupposés différents, et il existe un très vaste éventail de présupposés parmi lesquels on peut choisir. Voici l’anti-psaume qui est en vogue aujourd’hui, ainsi que la liste de ses présupposés. Il s’ouvre sur une confession de foi pleine d’ardeur et de confiance :

  • Je sais m’occuper de moi-même.
  • Je suis quelqu’un de bien.
  • Je sais me fixer des buts et les atteindre.
  • J’ai confiance en moi-même et en mes capacités.
  • Je dis ce que je pense et je fais ce que je veux.

Cependant, et c’est le cas pour tous les anti-psaumes, cette foi finit toujours par trahir ses adeptes. Lorsque l’Éternel n’est pas votre berger, les résultats et l’aboutissement de votre vie sont prévisibles.

  • Je suis seul. Personne ne veille sur moi ni ne s’occupe de moi.
  • Je suis démuni, nécessiteux, inquiet et privé de toute sécurité.
  • Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, personne ne me protège.
  • Je crains les maux qui peuvent me frapper.
  • Les autres nous abandonnent ou nous font souffrir.
  • On finit par perdre tout ce qu’on possédait de bien.
  • La mort est mon berger.

L’anti-psaume termine sa course dans une impasse : la vallée de l’ombre de la mort.

Alors, quelle sorte de foi sera la vôtre ? Tout le monde rencontre des épreuves au cours de son voyage et nous vivons tous dans l’ombre de la mort. Nous affrontons tous le mal sous toutes ses formes. Vivez selon un anti-psaume quel qu’il soit et, à la fin, vous perdrez tout. Vivez selon le Psaume 23 et, un jour, à votre réveil, vous vous écrierez avec joie : « Je suis chez moi ! »


Cet article est tiré du livre : Qu’est-ce que la sanctification ? de David Powlison