Nous ne pouvons pas cacher ce qui nous rend heureux (Jason Meyer)
Au cours des dernières années, j’ai eu la chance de découvrir le vaste monde des jouets vintage. Une expérience en particulier me revient à l’esprit. Je suis allé chez quelqu’un pour voir des Transformers vintage qu’il avait à vendre. En lui parlant, j’ai découvert que nous avons grandi à la même époque. Nous avions un passé similaire en ce sens que nos jouets d’enfance suivaient la même trajectoire : de He-Man, à GI. Joe, en passant par Transformers.
Soudain, il dit : « Je reviens tout de suite. Je dois te montrer quelque chose. » Il m’a laissé dans son garage avec ses enfants pendant qu’il courait dans la maison et au sous-sol. Il est revenu en tenant fièrement un G.I. Joe « Combat Jet SkyStriker » vintage dans sa boîte d’origine. Il devait me montrer l’excellent état de la boîte. Il devait me montrer à quel point le train d’atterrissage fonctionnait encore bien. Il devait me montrer que tous les missiles et les armes étaient encore là. Il m’a montré le bon fonctionnement du train d’atterrissage et l’état impeccable du parachutiste.
Maintenant, je dois admettre que je n’étais pas un spectateur passif. J’ai peut-être fait un peu le geek aussi, parce que ça m’a rappelé un déluge de souvenirs. J’ai dit : « Waouh, je me souviens de ce type avec le parachute ! Je me souviens même de l’avoir acheté pour Noël et d’avoir ouvert la boîte et mis tous les autocollants et les missiles sur le jet. Puis j’ai immédiatement utilisé ce jet pour abattre le méchant “Cobra Rattler Plane”. C’est trop cool ! » Puis il s’est exclamé : « Oui, n’est-ce pas formidable ? »
N’est-ce pas formidable ? Cette phrase a déclenché un autre souvenir dans mon esprit qui m’a fait réaliser ce qui se passait à ce moment-là. J’ai réalisé que C.S. Lewis avait raison.
Le monde résonne de louanges
Lewis a écrit un court essai intitulé « Un mot au sujet de la louange » dans son livre Réflexions sur les Psaumes (https://www.xl6.com/articles/9782884170239-reflexions-sur-les-psaumes) qui souligne un problème qu’il a ressenti en lisant les Psaumes avant de devenir croyant. Cela l’a troublé que Dieu appelle toujours à la louange. Pour lui, cela sonnait comme une femme vaniteuse qui exige toujours des compliments.
Mais quelque chose l’a frappé et a changé son point de vue. Il commença à se rendre compte que « le monde résonne de louanges ».
Mais le plus évident, en ce qui concerne l’expression de notre reconnaissance, qu’elle soit adressée à Dieu ou non, m’a étrangement échappé. Je pensais qu’il s’agissait de compliments, de marques d’approbation, qu’il s’agissait d’honorer une personne. Je n’avais jamais remarqué que tout plaisir déborde spontanément dans la louange à moins que la timidité ou la crainte d’ennuyer les autres nous empêche de l’exprimer.
Le monde résonne d’expressions de louange : les amoureux l’expriment à la personne qu’ils aiment, les lecteurs font l’éloge de leur poète préféré, les randonneurs célèbrent la beauté de la nature, les sportifs vantent leur sport favori. Le temps, les vins, les bons plats, les acteurs, les chevaux, les universités, les nations, les personnages historiques, les enfants, les fleurs, les montagnes, les timbres rares, les scarabées rares, et même parfois les hommes politiques et les érudits sont les sujets de nos éloges.
Je n’avais pas remarqué à quel point les plus humbles, et en même temps ceux dont les capacités étaient les plus remarquables et équilibrées, étaient le plus loués, tandis que les farfelus, les incompétents et ceux qui ne faisaient pas le poids étaient le moins loués. . . . Je n’avais pas remarqué non plus que, tout comme les hommes louent spontanément tout ce qu’ils apprécient, ils nous exhortent spontanément à nous joindre à eux pour en faire l’éloge : « N’est-elle pas adorable ? N’était-ce pas glorieux ? Ne trouvez-vous pas cela magnifique ? » Les Psalmistes, en disant à tous de louer Dieu, font ce que tous les hommes font quand ils parlent de ce à quoi ils tiennent.
Toute ma difficulté, plus générale, à propos de la louange de Dieu dépendait du fait que je nous refusais absurdement, en ce qui concerne celui qui est suprêmement précieux, ce que nous nous réjouissons de faire, ce qu’en fait nous ne pouvons nous empêcher de faire, pour tout autre chose auquel nous tenons.
(Réflexions sur les Psaumes, p. 93-95 – traduction libre)
La phrase finale du propriétaire du jouet vintage (« N’est-ce pas formidable ? ») m’a rappelé les phrases que Lewis a identifiées comme le langage de la louange : « N’est-elle pas adorable ? N’était-ce pas glorieux ? Ne trouvez-vous pas cela magnifique ? » La dynamique de la louange était à nouveau à l’honneur, exactement comme Lewis l’avait décrite : « Tout plaisir déborde spontanément dans la louange. » Le plaisir que nous avons éprouvé à l’égard de ce jouet nous a amenés à un appel à la louange. On peut donc officiellement ajouter à la liste de Lewis « la louange des jouets rares » aux côtés de « les timbres rares et les scarabées rares ».
Le langage de l’hédonisme
Lewis a observé que le langage de l’hédonisme est partout dans les Psaumes. Il est courant pour le Psalmiste de se réjouir d’un aspect de Dieu et de voir cela aboutir non seulement à la louange personnelle, mais à un appel à la louange collective. Parmi les centaines d’exemples, je me limiterai à quatre passages qui illustrent la dynamique décrite par Lewis.
Psaume 5.11
Et tous ceux qui t’ont pour refuge se réjouiront, toujours ils exulteront ; tu les abriteras, tu feras crier de joie ceux qui aiment ton nom.
Notez le lien entre la joie et la louange, l’exultation. Ceux qui se réjouissent et exultent sont ceux qui jouissent d’abord de Dieu comme d’un refuge quand il répand sa protection sur eux. Ceux qui exultent en Dieu sont ceux qui aiment le nom de Dieu.
Psaume 9.1-2, 11
Je te louerai, Éternel, de tout mon cœur,
je raconterai toutes tes merveilles.
Je ferai de toi le sujet de ma joie et de mon allégresse,
je chanterai ton nom, Dieu très-haut.
Chantez en l’honneur de l’Éternel, qui siège à Sion,
proclamez ses hauts faits parmi les peuples.
Le psaume 9 témoigne une fois de plus du lien entre la joie (« réjouis-toi », « exulte ») et la louange (« rends grâce », « chante la louange »). La joie et la louange découlent d’un récit spécifique des actions de Dieu. Mais notez que ces actes sont si agréables qu’on les appelle « merveilleux » (v. 2). Si quelqu’un peut proclamer le train d’atterrissage, le parachute et la boîte en carton d’un jouet vintage, alors chacune des merveilleuses actions de Dieu peut être proclamée et vécue aussi bien ! Plus tard, le psalmiste appelle les autres à chanter les louanges à Dieu et à étendre à tous les peuples la proclamation de ses œuvres (v. 12).
Psaume 96.1-4
Chantez en l’honneur de l’Éternel un cantique nouveau,
chantez en l’honneur de l’Éternel, habitants de toute la terre!
Chantez en l’honneur de l’Éternel, bénissez son nom,
annoncez de jour en jour son salut!
Racontez sa gloire parmi les nations,
ses merveilles parmi tous les peuples!
Oui, l’Éternel est grand et digne de recevoir toute louange ;
il est redoutable, plus que tous les dieux.
Le psaume 96 exprime une fois de plus le langage exalté de la louange alors que l’appel au chant s’étend à « toute la terre » (v. 1). Cette louange découle de la joie du salut de Dieu (v. 2), de sa gloire (v. 3) et de ses œuvres merveilleuses (v. 3). La louange et la joie sont fondées sur la grandeur inégalée et sans pareille de Dieu. Parce qu’il est grand, il doit être grandement loué (v. 4).
Psaume 148.1-6, 13
Louez l’Éternel !
Louez l’Éternel du haut du ciel !
Louez-le dans les hauteurs !
Louez-le, vous tous ses anges !
Louez-le, vous toutes ses armées !
Louez-le, soleil et lune !
Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses !
Louez-le, cieux des cieux,
et vous, les eaux qui êtes au-dessus du ciel !
Qu’ils louent le nom de l’Éternel,
car il a donné ses ordres et ils ont été créés !
Il les a établis pour toujours et à perpétuité ;
il a donné des lois et il ne les violera pas.
Qu’ils louent le nom de l’Eternel,
car son nom seul est élevé,
sa majesté domine la terre et le ciel.
Le Psaume 148 est un exemple de l’une des caractéristiques les plus frappantes des Psaumes. Le psalmiste ne se contente pas d’appeler seulement les gens à la louange. Toute la création doit se joindre à la symphonie de la louange parce que la grandeur de Dieu est si grande et que le nom et la majesté de Dieu sont si élevés et exaltés sur la terre et dans le ciel (v. 13). Le psalmiste appelle les êtres célestes (v. 2), la création physique (v. 3-4 ; 7-10), et toute l’humanité (v. 11-12) à répondre à cet appel pour louer leur Créateur.
Saint, heureux, en bonne santé
Cette observation biblique fondamentale sur l’appel à trouver sa joie en Dieu et à louer Dieu nous rappelle que se réjouir en Dieu n’est pas optionnel ; c’est essentiel. C’est essentiel en tant que but principal de notre existence. Nous avons été créés pour glorifier Dieu en trouvant en lui notre joie pour toujours. Mais ce que les chrétiens manquent souvent, c’est la relation entre la louange divine et la santé spirituelle. Les commandements de Dieu de le louer sont une expression d’amour, pas l’expression d’un égocentrique. La louange est bonne, et elle est bonne pour nous.
Ce serait un suicide spirituel si nous commencions à louer des choses inférieures plus que Celui qui est suprême par-dessus tout. Nous sommes spirituellement en meilleure santé lorsque nous accordons une valeur suprême à ce qui a une valeur suprême. Si le monde résonne de la louange de choses inférieures, alors nous serions spirituellement malades si nous manquions de louange pour Celui qui est vraiment grand, glorieux et magnifique. Ce n’est pas mal de regarder avec nostalgie un jouet d’une valeur de 150 euros et de dire : « N’est-ce pas formidable ? » Mais c’est une erreur absolue si quelqu’un est capable de regarder le Dieu suprêmement précieux avec un regard vide de toute expression.
Louer Dieu est le signe le plus sûr que nous trouvons notre joie en Dieu comme nous le devrions. Si nous nous réjouissons en lui et buvons profondément à ses fleuves de délices, nous ne pouvons que le louer. La Bible ne nous refuse pas absurdement l’opportunité de faire par rapport à Dieu ce que nous faisons de tout ce que nous apprécions : louer. La différence est que seul Dieu peut offrir le plus grand plaisir et donc appeler spontanément à la plus haute louange.
Traduit de l’anglais par Timothée Davi avec permission.