Pourquoi les chrétiens d’aujourd’hui devraient-ils obéir aux 10 commandements ? (Kevin DeYoung)

Accomplir la loi

Dans le sermon sur la montagne au chapitre 5 de Matthieu, Jésus dit qu’il n’est pas venu pour rejeter la loi et les prophètes – les abandonner, les détruire ou les abolir –, mais pour les accomplir. D’un côté, nous voulons nous montrer prudents lorsque nous parlons des dix commandements, afin de ne pas donner l’impression qu’ils sont à l’opposé de ce que Jésus dit, en affirmant par exemple : « Vous savez, les dix commandements ne sont plus importants. Nous pouvons supprimer de grandes parties de l’alliance mosaïque, car ce n’est plus notre alliance. » C’est précisément contre ces propos que Jésus argumente. Il n’est pas venu pour dire : « Vous savez quoi ? Oubliez tout cela ; c’est sans importance. » Au contraire, il est venu pour l’accomplir. Il y a donc quelque chose au sujet de la croix et de l’incarnation qui devrait transformer notre compréhension des dix commandements.

Il y a un enseignement à retirer de ce passage où nous voyons un jeune homme riche venir vers Jésus pour savoir ce qu’il doit faire afin d’être une bonne personne et d’hériter de la vie éternelle. Jésus commence par l’inviter à obéir aux commandements.

Il continue ensuite en citant la deuxième table de la loi : « Honore ton père et ta mère, ne commets ni meurtre ni adultère… » Il omet délibérément et intentionnellement de citer « tu ne convoiteras point, » parce qu’il cherche en quelque sorte à tendre un piège au jeune homme dans le but d’atteindre son cœur – en effet, il sait que ce dernier est très attaché à ses biens.

Dans une tonalité différente

Il est également instructif de voir que quand Jésus cherche à résumer de façon pratique la nécessité de notre obéissance à Dieu, il cite les dix commandements. Nous constatons par ailleurs que Paul en fait de même. Nous ne voulons donc certainement pas rejeter les dix commandements. Jésus ne les a pas rejetés ; il les a accomplis.

J’aime l’analogie qu’ont utilisée de nombreuses personnes d’un morceau de musique que l’on transpose dans une autre tonalité. La mélodie reste la même – le morceau de musique aussi –, mais après l’incarnation, le morceau est transposé et la tonalité est tout à fait différente.

Ainsi chacun des dix commandements trouve à présent un plein accomplissement en Christ. Ils ne sont pas moins importants que ce qu’ils étaient. En fait, avec la venue du Christ, ils prennent tout leur sens en ce qui concerne notre façon de les accomplir et de leur obéir.