Prêcher Jésus plutôt que le moralisme (9Marks)
La théologie biblique préserve le prédicateur du piège du moralisme. Elle le guide plutôt vers une présentation de Jésus qui prouve combien il est le héros du début à la fin de cette histoire.
Une prédication imprégnée de moralisme ne sert qu’à souligner les caractéristiques positives ou négatives d’un personnage, dans le but de modifier des comportements parmi les auditeurs. Le moralisme les encourage à améliorer leur conduite, mais il court-circuite l’Évangile. Cela pose problème car, comme nous l’avons vu, le but premier des Écritures n’est pas d’entraîner une modification du comportement. La Bonne Nouvelle de l’Évangile ne se résume pas à un travail de développement personnel sur le plan moral. L’appel qui a été lancé aux pasteurs et aux enseignants vise la proclamation de Christ (Col 1.28). Toutes les Écritures peuvent nous rendre sages et conduire au salut par la foi en Jésus‑Christ (2 Ti 3.15). Ainsi, quel que soit le passage sur lequel vous enseignez, vous n’avez pas terminé tant que vous n’avez pas démontré en quoi il se réfère à Jésus et l’exalte.
La théologie biblique nous aide également à enseigner fidèlement un texte comme celui de 1 Samuel 17 qui est le récit de David et Goliath. Ce passage n’est pas uniquement destiné à donner une leçon sur la façon de vaincre les « géants » dans notre vie. Il ne sert pas non plus à mettre en valeur le courage de David. Ce dernier a sans aucun doute fait preuve d’un grand courage en allant au-devant du puissant Goliath. Toutefois, si notre enseignement établit uniquement que « David a été très brave, par conséquent, nous devons travailler dur pour l’imiter », nous échouons totalement et nous déshonorons Christ qui mérite toute gloire et toute louange.
La théologie biblique nous protège du moralisme en nous préservant de ce genre de prédication. David est sans doute un héros dans cette histoire, mais Jésus est le héros du récit biblique.
Souvent, les Écritures mettent des individus en avant pour en faire des exemples. Le passage d’Hébreux 11 met en lumière des héros de la foi, dont David fait partie (Hé 11.32‑34). Il est donc vrai qu’il fournit aux croyants un exemple à suivre. Mais lorsque nous étudions 1 Samuel 17 avec soin et dans une attitude de dépendance dans la prière, peu à peu, nous constatons qu’il y a là quelqu’un de plus grand que David. Si nous prenons du recul pour replacer ce passage dans le scénario biblique des Écritures, nous commençons à voir apparaître de nombreux liens merveilleux avec un Roi encore plus grand.
Souvenez-vous du fait que David était un roi oint du Saint-Esprit (1 S 16.13), de la tribu de Juda (1 S 16.1 ; voir aussi Ge 49.10), de la ville de Bethléhem (1 S 16.4). Ajoutez à cela que, grâce à sa ferveur dans la foi et à sa relation avec Dieu (17.26,36,45,46), il a agi vaillamment (17.48‑51) comme un champion représentant son peuple, pour vaincre une puissante armée ennemie (17.4‑7) et pour offrir les glorieux avantages de sa victoire (17.8,9,52‑54) à un peuple incrédule et indigne qui battait en retraite (17.24). Lorsque l’on enseigne ce passage en y apposant le filtre de la théologie biblique, on peut s’apercevoir que sa courbe canonique attire nos regards vers un David encore plus grand, celui qui est à la fois son Fils et son Seigneur (Lu 20.41‑44), le champion ultime du peuple de Dieu. Ce type de prédication prend en compte le passage, mais il prête aussi attention au contexte de tout le canon qui lui, nous conduit à Christ.
Cet article est tiré du livre : La théologie biblique de Nick Roark et Robert Cline