Prêcher toute la Bible sans distinction (Mike McMinley)

La prédiaction hebdomadaire

J’aimerais vous parler d’une prédication que j’ai apportée un dimanche matin à mon Église. De temps à autre, un prédicateur peut affirmer avoir réussi un beau coup avec son message. L’introduction est captivante, l’explication du texte est persuasive, les illustrations sont éclairantes et l’application a un puissant effet sur l’assemblée. L’Esprit Saint suscite un silence profond dans la salle. Les prédicateurs se délectent de ces moments.

Toutefois, ce n’est pas du tout ce genre de message que j’ai livré lors du dimanche en question. J’avais l’impression que mon message était un fouillis. J’étais dans la deuxième moitié d’une série sur Jérémie. En toute honnêteté, j’avais mal planifié la série. Les passages étaient longs et les thèmes devenaient redondants. Je craignais que les messages n’aient pas permis à l’assistance de comprendre la structure du livre. À la moitié de cette prédication, je commençais à réaliser que celle-ci n’allait pas être un succès. Les gens ne tenaient pas en place et toussaient. Seuls les plus dévoués établissaient un contact visuel. Mes illustrations semblaient boiteuses, mes points trop évidents et sans intérêt. Je sentais que je perdais le fil de mon message et l’attention des auditeurs.

Finalement, par la grâce de Dieu, j’en suis venu à terminer le message maladroitement. Nous avons chanté un dernier hymne pendant que je me dirigeais à ma place les épaules basses et nous avons clos la réunion. Alors que les gens défilaient devant moi pour sortir de l’Église, je constatais qu’ils essayaient de trouver quelque chose de gentil à me dire sans mentir.

Présenter l’Évangile clairement

Derrière la foule, une femme attendait pour me parler. Elle s’est présentée en tant que mère monoparentale de la Colombie. Apparemment, une amie l’avait invitée à notre Église après une longue nuit à faire la fête. Lorsque je lui ai finalement demandé comment je pouvais l’aider, elle s’est exclamée : « Dans votre message, vous avez parlé de suivre Jésus. Je veux le faire. Pouvez-vous m’en dire davantage ? »

J’étais abasourdi. Oui, l’Évangile avait été clairement présenté (j’avais au moins fait ça !), même si c’était dans un message plutôt discutable. Mais voilà que cette femme était convaincue de son péché et de son besoin de Jésus !

Évidemment, je ne veux pas prendre l’habitude d’apporter des messages ennuyeux et mal élaborés. Cet incident m’a toutefois rappelé la puissance de la prédication hebdomadaire du dimanche. Ainsi, alors que nous songeons aux façons qu’une Église peut rejoindre les communautés pauvres avec l’Évangile, nous devons nous rappeler que toutes nos stratégies et nos plans ne peuvent pas remplacer la prédication fidèle de la Bible. En fait, il s’agit de notre activité la plus importante.

Dois-je prêcher toute la Bible ?

Œuvrer dans les endroits démunis peut être intimidant. Les défis de ce ministère sont nombreux et le progrès se fait souvent attendre. Quoique les stratégies et les méthodes employées pour atteindre ces communautés varient d’un endroit à l’autre, Mez et moi sommes convaincus que ce dont les gens des régions pauvres ont le plus besoin est la Parole de Dieu. Les individus de ces communautés peuvent avoir profondément besoin d’être réhabilités de leur dépendance à la drogue et à l’alcool, de recevoir une éducation, de la nourriture et des possibilités d’emploi, mais aucun de ces besoins n’est aussi urgent que leur besoin de la Bible.

Après tout, la Bible est le moyen désigné par Dieu pour apporter la vie spirituelle aux gens. De la création de l’univers par la parole de Dieu, à l’appel d’Abraham, en passant par les prophètes qui disaient « ainsi parle l’Éternel », c’est la Parole de Dieu qui crée, qui forme et qui donne vie à son peuple. Ce n’est pas pour rien que Jésus est venu dans le monde en tant que Parole faite chair, la communication ultime de Dieu envers son peuple (Hé 1.1,2). À travers la Bible, Dieu révèle qui il est, ce qu’il a fait et comment nous devrions répondre à tout cela. Dieu attire à lui son peuple par sa Parole (Ro 10.17).

La puissance de la Parole de Dieu

Certes, cette approche peut sembler étrange. À quoi peut bien servir un vieux livre face à la pauvreté générationnelle, aux cycles de violence, aux dépendances à la drogue et au désespoir généralisé ? Considérons ce que la Bible dit au sujet de la puissance de la Parole de Dieu :

  • Paul s’adresse aux anciens d’Éphèse : « Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés » (Ac 20.32).
  • Paul s’adresse à l’Église de Rome : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissancede Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec » (Ro 1.16).
  • Et de nouveau : « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? […] Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Ro 10.14,17).
  • L’auteur aux Hébreux déclare : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hé 4.12).

Un grand nombre d’Églises ne déploie aucune tentative de ministère parmi les pauvres parce qu’elles croient qu’elles ne sont pas équipées pour gagner ce combat. D’autres s’aventurent sur le champ de bataille en brandissant des armes inadéquates. Ils se risquent avec des dépliants et des programmes sociaux qui produisent peu de changements et de fruits. Mais la Parole de Dieu est une épée à deux tranchants. Elle a la capacité de percer n’importe quel cœur. La Bible contient le message de l’Évangile, la puissance de Dieu pour le salut. Si la Parole de Dieu est appliquée par l’Esprit de Dieu, nous avons toutes les ressources nécessaires pour le ministère au sein de n’importe quelle communauté.


Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell & Mike McKinley