D’un point de vue historique, l’Église a porté un regard réprobateur sur le suicide. Il n’en reste pas moins que beaucoup de gens se suicident en réalité.
On m’a un jour demandé lors d’une émission télévisée si les gens qui se suicidaient pouvaient aller au ciel. J’ai répondu par un simple oui.
Or, le standard a été submergé d’appels à la suite de ma réponse et s’est allumé comme un arbre de Noël. Ma réponse a même choqué l’animateur.
Un péché pardonnable
J’ai alors expliqué que la Bible n’indique nulle part que le suicide est un péché impardonnable. Nous n’avons aucune certitude quant à ce qui passe par la tête d’une personne au moment de son suicide. Il se peut que le suicide soit un acte de pure incrédulité, le fait de succomber à un désespoir total qui indique l’absence de toute foi en Dieu. Par contre, il se peut aussi qu’il soit le fait d’une maladie mentale temporaire ou prolongée. Ou encore, il est possible que le suicide résulte d’une soudaine vague de dépression majeure. (Une telle dépression peut être attribuable à des causes organiques ou aux effets secondaires de certains médicaments.)
Un psychiatre a fait remarquer que la vaste majorité des gens qui se suicident ne seraient pas passés à l’acte s’ils avaient attendu vingt‑quatre heures. Une telle observation relève de la conjecture, mais elle repose sur de nombreuses interviews réalisées auprès de gens ayant fait de vaines tentatives sérieuses de suicide et ayant surmonté par la suite leur découragement extrême.
En réalité, les gens se suicident pour toutes sortes de raisons. Bien entendu, Dieu seul connaît la complexité du processus de pensée d’une personne au moment de son suicide. Par conséquent, Dieu seul est à même de rendre un jugement juste et exact relativement à n’importe qui. Le salut d’un individu dépend en définitive du fait qu’il s’est uni à Christ au seul moyen de la foi. Il reste que les vrais chrétiens sont capables de succomber à une grande vague de dépression.
Bien que nous devions chercher à dissuader les gens de se suicider, nous remettons ceux qui en sont morts à la miséricorde de Dieu.
Cet article est adapté du livre : « Surpris par la souffrance » de R.C. Sproul
