Quand j’ai rencontré Billy Graham (John Piper)
Billy Graham a fait la une des journaux ces derniers temps. Il a été malade puis est devenu très faible. Au moment de cet enregistrement, il semble plus fort. Bien sûr, il a 95 ans et ne sera plus très longtemps parmi nous. Avec son nom dans l’actualité, cela soulève des questions sur l’héritage de Graham et sur votre propre vie, Pasteur John. J’aimerai vous poser quelques questions à son sujet. J’ai entendu dire quelque part que lorsque vous étiez enfant, vous aviez peur que Billy Graham meure. Cela vous effrayait de penser à cette perspective. Quelle était cette peur ?
Frappé par la peur
C’était immature. C’était un exemple de « vous de peu de foi ». Mais c’était réel. C’est étrange. Je m’en souviens.
Je crois que j’avais environ onze ans. Nous avions un porche à l’arrière, et mon panier de basket était fixé au sommet du porche parce que le garage était sous le porche. Je peux l’imaginer maintenant : je me tiens juste à gauche du panier de basket, face à l’allée où je tirais au panier, et cette sensation m’a envahie. C’est vraiment étrange. Je m’en souviens.
Ce sentiment m’a envahi – la peur que Billy Graham puisse mourir. C’était à peu près en 1957.
Je n’avais pas clairement pensé à ce qui arriverait à l’église ou au monde, mais j’avais juste cette peur que quelque chose de terrible arrive à l’église si Billy Graham n’était pas là pour nous. J’ai maintenant réfléchi et essayé de comprendre ce que je craignais.
Défendre la Bible
À l’époque, dans les années 1950, parmi les évangéliques – je ne connaissais pas du tout ce mot à l’époque ; j’ai appris ce mot à l’université – il n’y avait pas beaucoup de personnes respectées qui parlaient en faveur de la Bible.
Ainsi, la résurgence du mouvement évangélique qui s’est produite à la fin des années 1940 – avec Harold John Ockenga, Fuller Seminary, Gordon Seminary, Christianity Today, Billy Graham et Wheaton College – cette constellation centrale du mouvement évangélique représentait quelque chose de nouveau à l’horizon. Et il n’y avait pas beaucoup de monde.
Il y avait quelques personnalités célèbres de la télévision, mais personne n’aurait pensé qu’elles étaient évangéliques. Billy Graham semblait être plus grand que nature. Il représentait ce que nous croyions de la Bible. Et le perdre aurait presque signifié voir le christianisme disparaître de la scène culturelle américaine.
Ayez des héros
Bon, c’est une foi stupide, immature et bien petite que j’avais. Pourtant, cela vous permet de comprendre, de goûter un peu à ce qu’un petit John Piper découvrait sur les dangers de l’attention portée aux célébrités.
Nous devrions avoir des héros. Nous devrions vraiment avoir des héros. Et Billy Graham est toujours l’un des miens. Mais il y a toujours le danger de les rendre trop importants – plus importants que la cause de Christ. On peut penser que le pauvre Jésus – pauvre, ressuscité, omnipotent, doté de toute autorité – va trébucher si l’un de nos héros trébuche ou est retiré de la scène.
Personne n’est jamais indispensable à la cause de Christ. Seul Christ est indispensable. J’avais besoin d’apprendre cela, et je n’ai pas ressenti cela comme je l’aurais dû à onze ans. J’ai honte de cela, mais je suis heureux que Dieu ait été miséricordieux envers moi. Il nous aide à grandir et à réaliser qu’il est tout et que tous ses défenseurs dans ce monde sont importants, mais qu’ils ne sont pas indispensables.
Les croisades de Billy Graham
Avez-vous déjà participé à une croisade ou rencontré Billy Graham ?
Je suis allé à la croisade de New York. Il s’est passé beaucoup de choses quand j’avais onze ou douze ans – l’été 1957. Nous y sommes allés en famille. Je suis presque sûr que c’était parce que mon père voulait voir ce phénomène de près.
Les relations de mon père dépendaient vraiment de ça. C’est-à-dire que ses relations avec des amis très précieux étaient en jeu. C’était dans les médias partout et beaucoup de gens critiquaient Billy Graham pour cela et d’autres étaient stupéfaits de l’œuvre de Dieu qui s’y trouvait. Mon père, je pense, voulait le voir.
Alors, je suis allé voir la croisade là-bas. J’ai participé à une ou deux autres croisades. Je crois que j’en ai fait une en Californie quand il est arrivé. J’étais au séminaire Anaheim stadium. Je ne me souviens pas de toutes les croisades auxquelles j’ai participé.
Oui, j’ai participé à des croisades et la première était très émouvante, probablement parce qu’il y avait tellement de choses en jeu dans les relations de mon père.
Quand je l’ai rencontré pour la première fois
J’ai rencontré Billy Graham à l’âge de quatorze ans chez Cliff Barrows. Je pense qu’un peu d’histoire ici vous aidera.
À Greenville, en Caroline du Sud, où j’ai grandi, il y avait l’université Bob Jones. Billy Graham y est allé et est parti, puis mon père est resté. Mon père a ensuite démissionné à cause du conflit avec Billy Graham.
Il y avait un groupe d’évangélistes appelé W.O.E.S., les épouses des évangélistes. Cliff Barrows, le chanteur de Billy Graham, y vivait. Je suis allé au lycée avec ses enfants. Chez lui, de temps en temps, il organisait des réunions pour les enfants et les familles. Billy Graham s’est retrouvé par hasard à l’une d’entre elles.
Tout ce dont je me souviens, c’est que le type était grand. C’était un géant, et j’étais petit. Je lui ai serré la main et je me suis souvenu que j’étais nerveux en présence d’une telle grandeur. C’était la première fois.
Un vrai privilège
Plus récemment, il y a environ un an, j’ai pu lui rendre visite à son domicile ici. Je dis ici parce que je vis dans le sud au moment où j’enregistre ceci (près d’Asheville, en Caroline du Nord). Quel privilège de passer quinze ou vingt minutes avec un homme qui est remarquablement humble et qui semble aimer reconnaître le mérite des autres.
Il semble parler très naturellement des autres plutôt que de lui-même. Il parle de Jésus de la manière la plus attachante qui soit.
Cette rencontre a vraiment été un moment fort pour moi. Si je ne m’approchais jamais du risque que représente le fait de vouer un culte à un héros ou de trop admirer une célébrité, ce serait avec Billy Graham. Il a été là toute ma vie et l’est encore aujourd’hui, même s’il est en mauvaise santé. Quel privilège ce fut donc de passer quelques minutes avec lui.
Pasteur John Piper vous répond présente les réponses que le pasteur John Piper donne à des questions théologiques et pastorales difficiles. Ce podcast, créé en partenariat avec Desiring God, vous est offert par Revenir à l’Évangile, un blog et un ministère de Publications Chrétiennes. Pasteur John répondra à deux questions chaque semaine. Vous pourrez entendre ses réponses sur notre blog, Facebook, Youtube, Apple Itunes Store et sur l’appareil que vous utilisez pour écouter des podcasts