Quand l’homosexualité débarque à la maison : 3 leçons pour approcher vos proches

La révolution sexuelle est partout. Rares sont les secteurs de notre société qui n’ont pas été touchés d’une manière ou d’une autre par les lettres LGBTQ+. Et pour beaucoup, ces secteurs touchés incluent nos familles :

« Maman et papa, je suis gay. »

« Je pense que je suis trans. »

« Grand-mère, pourquoi les autres enfants n’ont-ils pas deux mamans ? »

Lorsque la conversation culturelle devient personnelle, apportant à la table à manger des discussions qui semblaient autrefois impensables, qu’exige la fidélité à notre Seigneur ? Dans un monde où la soumission à la loi sainte de Dieu est qualifiée d’« homophobie » et de haine, comment pouvons-nous rester fermes sur l’enseignement clair de la Bible ?

Ces questions revêtent un caractère d’urgence supplémentaire lorsqu’elles émanent de nos proches : qu’il s’agisse d’un enfant adulte qui s’identifie comme homosexuel, ou d’un membre de la famille qui se débat avec son genre – ou même qui effectue une transition et vous demande ensuite d’utiliser un nouveau nom et de nouveaux pronoms.

L’espace ne me permet pas de répéter tout l’enseignement biblique lié à ces questions. Donc, je vous invite à consulter les nombreux ouvrages que l’on peut trouver sur ces sujets dans votre librairie chrétienne la plus proche. Concentrons-nous ici sur trois vertus que nous pouvons poursuivre, en dépendant de Dieu, dans nos conversations avec nos proches : l’amour sage, la clarté courageuse et l’endurance dans la prière.

L’amour sage

Nous commençons par l’amour, car si nous possédons tout le reste mais que nous n’avons pas l’amour véritable, nous ne sommes que des gongs bruyants et des cymbales retentissantes (1 Corinthiens 13.1). Aimer le membre de votre famille signifie que vous placez ses intérêts au-dessus des vôtres. Vous le portez sur votre cœur, ce qui vous invitera inévitablement à la douleur et au chagrin.

Une relation comme celle-ci mettra notre amour à l’épreuve : est-il biblique, enraciné dans le caractère de Dieu ? Ou est-il égoïste, enraciné dans nos propres besoins et désirs ? Sommes-nous prêts à aimer cette personne telle qu’elle est vraiment (un pécheur désordonné, complexe et non racheté), ou seulement telle que nous voulons qu’elle soit pour notre bien (soignée, non compliquée et sans exigence) ? Laissez le Seigneur utiliser cette circonstance difficile pour rendre votre amour plus semblable à celui que le Père nous a montré alors que nous étions encore pécheurs (Romains 5.8).

QUE DIT DIEU ?

Aimer avec sagesse signifie que nous dépendons de l’Écriture (2 Timothée 3.15) et de Dieu (Jacques 1.5), la seule boussole qui indique le vrai nord. La conversation actuelle sur le genre et la sexualité est bruyante. Tout le monde a une opinion. Et certaines de ces opinions sont sataniques, menant finalement à la destruction (2 Corinthiens 4.4 ; 2 Timothée 2.26). L’amour sage exige de se soumettre à la voix de Dieu qui fait autorité dans la Bible.

Bien sûr, les points de départ non négociables sont l’enseignement de la Bible sur la sexualité dans des endroits comme Genèse 1-2, Éphésiens 5.3-6, Romains 1.18-30, et 1 Corinthiens 6.9-11. Malgré tout ce bruit, la position de la Bible est simple et belle : l’alliance, le lien d’une seule chair entre un mari et une femme représente Christ et son Église. L’intimité sexuelle est un don ici, et ici seulement. Toutes les autres relations sexuelles sont donc pécheresses et mauvaises. Elles violent la loi de Dieu et, sans véritable repentance, provoquent la colère de Dieu (Éphésiens 5.6).

Si nous perdons ces points d’ancrage, nous ne pourrons apporter la Bonne Nouvelle à personne, quels que soient les péchés qu’il commet. Nous serons comme une personne essayant d’administrer un massage cardiaque dans un environnement à gravité zéro : sans point d’ancrage fixe, nous ne pourrons pas exercer une pression suffisante pour donner la vie.

SOUS L’ATTIRANCE ENVERS LE MÊME SEXE

Avec l’amour sage, cependant, je veux parler de plus que la définition de la position de la Bible sur la sexualité et le péché (bien que jamais moins que cela). Aimer avec sagesse exige que nous prenions l’Écriture comme guide pour interpréter toute l’expérience humaine. Lorsqu’un membre de votre famille vous dit qu’il est gay, qu’il lutte contre son genre ou qu’il est attiré par le même sexe, il y a bien plus que la simple sexualité en jeu. L’expérience humaine devant Dieu n’est pas réductible à une seule dimension (qu’il s’agisse de la sexualité, de la colère, de l’amertume ou de la fierté), et c’est pourquoi se concentrer uniquement sur l’éthique sexuelle peut réduire inutilement la discussion

Il se peut que l’être cher se libère de toute contrainte et se livre ouvertement au péché sexuel, mais il est également possible que l’étiquette « gay » ou « trans » ait peu à voir avec les appétits physiques et beaucoup à voir avec des espoirs et des désirs déformés. Pour les jeunes en particulier, « gay » et « trans » représentent souvent une identité, une communauté de compréhension et une source de sens face à la souffrance et à l’aliénation. Ils constituent des constellations d’expériences humaines qui sont d’un autre ordre que les perversions sexuelles. Ce sont des réponses à la fragilité du monde qui substituent les « sauveurs » du monde au Rédempteur vivant. La sexualité pécheresse est souvent enracinée ou influencée par une douleur profonde du passé.

À côté de la souffrance passée, des trous noirs de désirs pécheurs vont apparaître. Mais pas seulement les désirs pécheurs auxquels vous pensez – les désirs impurs sont nombreux, et souvent plus subtils que l’appétit sexuel brut (Galates 5.17-21). Les bonnes tactiques militaires font appel à la diversion : occupez votre adversaire ici, tout en préparant secrètement sa destruction là-bas. Satan est un maître tacticien. S’il peut maintenir la conversation sur le sexe, alors qu’il s’agit plus fondamentalement de quelque chose d’autre, il gagne.

ÉCOUTER, PRIER, PARLER

Pour apprendre à naviguer dans ces méandres, il faudra du temps, du discernement et, bien sûr, de la prière, alors allez-y doucement. Posez des questions. Écoutez. « Es-tu à l’aise pour m’en dire plus ? En as-tu parlé à quelqu’un d’autre ? » Sam Allberry a d’excellentes réflexions sur ce qu’il faut dire dans ce genre de conversation dans la conclusion de son livre Is God Anti-Gay (trad. Dieu est-il anti-gay ?) ? Si le membre de votre famille s’ouvre à vous pour la première fois, remerciez-le ! Il lui a fallu du courage ; il ne l’a probablement pas fait sur un coup de tête. Affirmez votre attachement à cette relation – vous n’allez pas le « renier » pour vous en avoir parlé.

Après cela, vous n’aurez peut-être plus rien à dire, du moins pour cette conversation. L’amour sage sait que nous ne pouvons pas « régler le problème » avec nos conseils ou nos efforts, et nous pouvons donc nous permettre d’écouter patiemment pendant un certain temps. Nous prions donc pour avoir l’occasion de lui dire honnêtement et avec amour la vérité, en particulier sur la liberté et le pardon que Dieu lui offre dans l’Évangile.

Une clarté courageuse

Si nous sommes guidés par l’amour sage, nous nous dirigeons vers la clarté : nous sortons des ténèbres et entrons dans la lumière. L’amour crée la confiance. La confiance permet une conversation continue, avec l’espoir d’une conversation à double sens et d’une meilleure compréhension. La sagesse guide ensuite cette conversation vers les objectifs de Dieu. Et le résultat sera la clarté – la clarté sur ce que cette personne a vécu et ressent et la clarté sur ce que Dieu a dit et veut pour cette personne.

Nous espérons et prions pour que la clarté qui en résulte nous attire tous les deux vers Jésus : pour recevoir la grâce, pour nous abandonner à lui comme notre Seigneur, notre Sauveur et notre Trésor, puis pour marcher ensemble dans la sanctification continue avec une honnêteté et une transparence nouvelles. Nous voulons que la clarté qui émerge soit celle qui relie la Bonne Nouvelle de l’Évangile aux vrais problèmes du cœur. Le cœur humain est un champ de bataille féroce, mais lorsque le Dieu vivant entre, le changement se produit.

C’est ici que le courage est nécessaire. Parfois, la clarté qui émerge n’est pas porteuse d’espoir, mais douloureuse ; pas unificatrice, mais tendue : « Je pense que nous nous comprenons, mais je ne peux pas être d’accord avec toi sur cette nouvelle identité. » « Je t’aime, mais je ne suis pas d’accord avec tes choix ». C’est un sujet délicat, et si nous nous précipitons ici, nous risquons d’endommager inutilement la relation. Mais si nous fuyons, nous risquons encore plus. Nous nous enfoncerons dans la confusion et le compromis, et nous éloignerons peut-être notre proche de la guérison, du repentir et de la délivrance. Ainsi, l’amour sage doit prendre la forme d’une clarté courageuse.

Le courage dans ces conversations, dans cette relation, signifie que nous montrons que nous croyons que Dieu définit notre sexualité et notre identité – même si la personne que nous aimons n’est pas d’accord avec nous. Cela demande du courage et de la foi, parfois beaucoup de courage et de foi.

Cela en vaut-il la peine ? S’il semble heureux, ne peut-on pas être satisfaits de cela ? Si le moment du désaccord brutal arrive, n’est-il pas plus facile pour nous de changer ? Oui, à court terme. Mais cela reviendrait à rejeter Dieu et à abandonner l’être aimé à son péché – et en fin de compte à l’enfer. Combien de personnes ont bêtement sacrifié le bonheur et l’amour éternels pour une paix et un confort temporaires et superficiels dans une relation ? La clarté courageuse en Christ vaut toujours ce qu’elle coûte (et bien plus encore).

L’endurance dans la prière

Peu de vertus chrétiennes sont moins spectaculaires, ou plus vitales, que l’endurance. Le Nouveau Testament recommande et fait l’éloge de l’endurance à plusieurs reprises (Romains 5.3-4, 15.4-5 ; Hébreux 10.36 ; Jacques 1.3). Et nous ne pourrons pas endurer longtemps sans la prière. Sans la prière, l’endurance s’effondre dans le fatalisme ou l’apathie : « C’est comme ça. » L’endurance dans la prière dit : « Je préfère pleurer à genoux pendant des décennies plutôt que d’avoir une “solution” sans Dieu demain. »

Pourquoi l’endurance dans la prière est-elle nécessaire lorsqu’un être cher est pris dans le sillage chaotique de la révolution sexuelle ? Parce que la confusion sur la sexualité n’est pas une solution miracle. Lorsqu’une personne plonge tête baissée dans une identité homosexuelle, il y aura rarement un simple « retour à la normale ». Au lieu de cela, nous attendons souvent et désirons ardemment le long travail de Dieu – l’arc entier d’une vie, tourné par la grâce souveraine non pas vers l’intérieur, mais vers Dieu. C’est ce que nous voulons pour nous-mêmes, et ce que nous prions pour nos proches : qu’au dernier jour, nous nous tenions ensemble, mûrs, pleinement assurés dans la volonté de Dieu (Colossiens 4.12). Ce voyage peut être long, plein de larmes et de douleur, mais à la fin il sera libre des deux, et plein au contraire de joie et de bénédiction.

Lorsque cette espérance future remplit nos yeux, nous réalisons que nous ne pouvons pas nous contenter de ce qui nous permettra de passer des vacances paisibles en famille. Ce que nous avons de mieux à offrir à notre enfant, à notre ami, ce n’est pas de dire : « Fais tout ce qui te rendra heureux. » Le bonheur du monde n’est pas l’œuvre du Seigneur. Mais ce qu’il prépare est tellement mieux. Ne laissez pas la confusion culturelle éroder cette confiance : aucun marqueur d’identité du monde ne pourra jamais offrir les joies solides et les trésors durables que seuls les enfants de Sion connaissent. C’est ce que nous souhaitons ardemment pour nos proches. Et donc, nous prions pour un amour sage. Nous demandons la clarté et le courage de ne pas abandonner la clarté de la Bible pour la sagesse du monde – même si cette clarté est difficile et douloureuse. Puis nous endurons. Et nous prions. Aussi longtemps qu’il le faudra.

Je ne peux pas promettre que votre proche reviendra au Seigneur ou sera sauvé. Nous n’en savons rien. Mais nous savons ceci : Dieu ne sauve pas à contrecœur (1 Timothée 2.4), même si parfois il sauve lentement. Et il vaut la peine d’attendre, de prier et d’aimer pour cette œuvre.


Cet article est une traduction de l’article anglais « When Homosexuality Comes Home » du ministère Desiring God par Timothée Davi.