4 formes d’adoration condamnées par Dieu
Cet article est tiré du livre : L’Adoration – La priorité absolue de John MacArthur
Les Écritures révèlent au moins quatre formes d’adoration qui déplaisent à Dieu. La première est l’adoration de faux dieux. Il n’existe pas d’autre dieu que celui de la Bible, et il est un Dieu jaloux qui ne tolère pas l’adoration d’un autre. Dans Ésaïe 48.11, Dieu dit : « Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. » Ce verset fait écho à Ésaïe 42.8 : « Je suis l’Éternel, c’est là mon nom ; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mon honneur aux idoles. » Dans Exode 34.14, on lit : « Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu ; car l’Éternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. »
Pourtant, la majorité du monde adore de faux dieux. Romains 1.21 met l’humanité entière en accusation, à cause de ce penchant. En référence à l’être humain dans son état perdu et déchu, Paul écrit : « ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ».
Paul donne ensuite les grandes lignes de la chute de l’humanité dans une fausse adoration, manifestée sous des formes variées et encore plus coupables. Il est révélateur que l’essence même de la dépravation humaine telle que Paul la décrit soit liée à la fausse louange, à commencer par le refus d’adorer Dieu comme il se doit. Ceux qui se détournent du vrai Dieu vont immanquablement se fabriquer leurs propres idoles. Inexorablement, cela conduit à des expressions de plus en plus iniques de fausse religion. Paul résume la situation en seulement quelques mots : « Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles » (v. 22,23).
Le verset 24 nous amène aux conséquences amères de l’adoration de faux dieux : « C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; ainsi, ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps. » Le verset 26 souligne : « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes » et le verset 28 ajoute que « Dieu les a livrés à leur sens réprouvé ».
Que se passe-t-il pour ceux qui adorent de manière erronée ? Dieu livre les idolâtres à leur péché et ses conséquences. Pourrait-il y avoir pire punition ? Le péché devient progressivement dominant dans leur vie et, finalement, nous apprenons dans Romains 1.32 – 2.1, que ces personnes seront inexcusables quand viendra le jugement.
Tout le monde adore quelqu’un ou quelque chose. Nous sommes des créatures spirituelles et le désir d’adorer est l’un des besoins fondamentaux conçus par Dieu dans nos cœurs. Lorsque les gens rejettent Dieu, ils adorent forcément de faux dieux. C’est vrai même de l’athée. Il s’adore lui-même. Or, cela va bien sûr à l’encontre de ce que Dieu a ordonné dans le premier commandement.
Les faux dieux peuvent être des objets matériels ou mythiques ou bien des êtres surnaturels. De nombreuses personnes adorent des dieux matériels sans même avoir conscience qu’elles les traitent comme des divinités. Dans le passage de Job 31.24‑28, nous lisons :
Si j’ai mis dans l’or ma confiance, si j’ai dit à l’or : « Tu es mon espoir » ; si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, de la quantité des richesses que j’avais acquises ; si j’ai regardé le soleil quand il brillait, la lune quand elle s’avançait majestueuse, et si mon cœur s’est laissé séduire en secret, si ma main s’est portée sur ma bouche ; c’est encore un crime que doivent punir les juges, et j’aurais renié le Dieu d’en haut !
Job s’est opposé au penchant d’adorer les richesses matérielles. Si vous adorez ce que vous possédez – si vous centrez votre vie sur vous-mêmes, sur vos possessions ou même sur vos besoins –, vous reniez Dieu. Les possessions deviennent votre dieu.
Habakuk 1.15,16 décrit ainsi la fausse adoration des Chaldéens : « Il [le Chaldéen] les fait tous [les justes] monter avec l’hameçon, il les attire dans son filet, il les assemble dans ses rets : aussi est-il dans la joie et dans l’allégresse. C’est pourquoi il sacrifie à son filet, il offre de l’encens à ses rets ». Le « filet » se réfère au pouvoir militaire des Chaldéens. Le dieu qu’ils adoraient était donc leurs forces armées – un exemple classique du genre d’adoration erronée à laquelle des nations entières s’adonnent.
Certains se créent des dieux surnaturels, des divinités personnelles imaginaires. Une fois encore, cela est inacceptable. 1 Corinthiens 10.20 souligne que les choses sacrifiées aux idoles sont en réalité sacrifiées aux démons. Autrement dit, lorsque les gens adorent de faux dieux, ils sont en réalité en train d’adorer des démons personnifiés par ces faux dieux. La majorité des personnes ne reconnaissent pas l’aspect démoniaque de leur culte, mais celui-ci n’en demeure pas moins diabolique.
Paul fait une observation merveilleuse dans Actes 17.29 : « Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme. » Nous sommes créés à l’image de Dieu et nous ne sommes pas faits d’argent, de pierre, ou de bois. Comment pourrions-nous croire que notre Créateur est ainsi fait ?
Le deuxième genre d’adoration irrecevable est l’adoration du vrai Dieu d’une mauvaise manière. Exode 32.7-9 relate la réaction de Dieu à la fabrication et l’adoration du veau d’or par les Israélites :
L’Éternel dit à Moïse : « Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte, s’est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite ; ils se sont fait un veau en métal fondu, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices, et ils ont dit : « Israël, voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte » ».
Remarquez qu’ils rendaient hommage de leurs lèvres à l’Éternel qui les avait délivrés de l’esclavage en Égypte. Ils croyaient clairement adorer le vrai Dieu – c’était bien leur intention –, mais ils l’avaient réduit à une image.
Comme il est rapporté dans Deutéronome 4.14-19, Moïse dira aux Israélites assemblés, des années plus tard :
En ce temps-là, l’Éternel me commanda de vous enseigner des lois et des ordonnances, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession. Puisque vous n’avez vu aucune figure le jour où l’Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb, veillez attentivement sur vos âmes, de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez une image taillée, une représentation de quelque idole, la figure d’un homme ou d’une femme, la figure d’un animal qui soit sur la terre, la figure d’un oiseau qui vole dans les cieux, la figure d’une bête qui rampe sur le sol, la figure d’un poisson qui vive dans les eaux au-dessous de la terre. Veille sur ton âme, de peur que, levant les yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte : ce sont des choses que l’Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier.
Ainsi, lorsque Dieu s’est révélé au peuple d’Israël, il ne l’a pas fait sous forme concrète. Il y a bien eu des manifestations de sa gloire et de sa puissance telles que les colonnes de feu et de fumée, les miracles et la gloire reflétée sur le visage de Moïse, mais aucune représentation tangible de Dieu. On retrouve cette vérité concernant notre Père céleste tout au long des Écritures. Pourquoi ? Parce que Dieu ne veut pas être réduit à une image.
Imaginer Dieu en vieux monsieur assis sur un trône est déjà inacceptable. L’idolâtrie ne commence pas au moment où le sculpteur saisit son marteau, mais au moment où elle naît dans le cœur humain. Lorsqu’on pense à Dieu, que doit-on visualiser ? Absolument rien. Aucune conception visuelle de Dieu ne saurait représenter sa gloire éternelle de façon adéquate. C’est sûrement pour cette raison que Dieu est décrit comme étant lumière. Il est impossible de bâtir une statue de lumière.
Le troisième type d’adoration déviante est l’adoration du vrai Dieu d’une manière autodéfinie. Comme nous l’avons vu, Abihu, Saül et Uzza ont tous été coupables d’adorer Dieu selon leurs propres règles, sans tenir compte de la révélation divine. C’est de l’adoration pécheresse au même titre que la prosternation devant une statue : Dieu ne l’accepte pas.
Les pharisiens ont tenté d’adorer Dieu par un système qu’ils avaient eux-mêmes instauré et Jésus les a repris ainsi : « Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? » (Mt 15.3.) Leur adoration était une abomination.
Une dernière manière d’adorer faussement, bien plus subtile que les trois autres, c’est l’adoration du vrai Dieu de la bonne manière, mais avec une mauvaise attitude.
Si l’on élimine tous les faux dieux, toutes les représentations du vrai Dieu et tous les modes autodéfinis de louange, notre adoration demeurera quand même condamnable si l’attitude du cœur n’est pas juste. Vous n’adorez peut-être pas de faux dieux ou d’images du vrai Dieu. Et vous n’êtes peut-être pas coupable d’inventer votre propre façon de louer. Mais adorez-vous Dieu avec la bonne attitude ? Si non, votre louange est inacceptable devant Dieu.
Lorsque vous adorez, votre cœur est-il sans partage ? Quand vient le moment de donner, donnez-vous le meilleur de vous-même ? Votre être intérieur est-il rempli d’admiration et de révérence ? Soyons honnêtes : aucun de nous ne peut répondre par l’affirmative à ces questions sans hésitation et sans réserve.
Dans Malachie 1, Dieu dénonce le peuple d’Israël pour sa louange inadéquate. « Vous offrez sur mon autel des aliments impurs » (v. 7). Les Israélites faisaient peu de cas de l’adoration et agissaient avec désinvolture. Ils méprisaient l’adoration en apportant des animaux aveugles, boiteux et malades (v. 8) au lieu du meilleur de leur bétail. Au verset 10, Dieu dit : « Je ne prends aucun plaisir en vous […] et les offrandes de votre main ne me sont point agréables ». Il a refusé d’accepter leur adoration, car leur attitude n’était pas juste.
Amos nous donne également un aperçu de combien Dieu réprouve le culte avec une mauvaise attitude. Dans Amos 5.21-24, Dieu dit ceci :
Je hais, je méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n’y prends aucun plaisir ; et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces, je ne les regarde pas. Éloigne de moi le bruit de tes cantiques. Je n’écoute pas le son de tes luths. Mais que la droiture soit comme un courant d’eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit.
Osée reprend la même vérité au chapitre 6 versets 4-6 :
Que te ferai-je, Éphraïm ? Que te ferai-je, Juda ? Votre piété est comme la nuée du matin, comme la rosée qui bientôt se dissipe. C’est pourquoi je les frapperai par les prophètes, je les tuerai par les paroles de ma bouche, et mes jugements éclateront comme la lumière. Car j’aime la miséricorde et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.
C’était de l’hypocrisie, et non de l’adoration. Les offrandes étaient vides. Comme beaucoup de personnes aujourd’hui, le peuple de Dieu était coupable d’apporter à Dieu le symbole et non la réalité.
Dans Ésaïe 1.11-15, on retrouve une accusation similaire :
Qu’ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de souiller mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes : j’ai en horreur l’encens, les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; je ne puis voir le crime s’associer aux solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas […]
Lisez avec attention les petits prophètes. Il y a un lien évident entre les prophéties de la destruction d’Israël et de Juda et le fait qu’ils n’adoraient pas Dieu avec la bonne attitude.