Que faites-vous pour former la prochaine génération de prédicateurs ? (Brian Croft)
Comment les gens peuvent-ils être sûrs que Dieu les a appelés à prêcher ? Laissons-les
prêcher tout simplement. Profonde réflexion, n’est-ce pas ? Aussi évident que cela puisse
paraître, il y a, au sein de nos Églises locales, un grand nombre d’hommes qui souhaitent
devenir pasteurs ou qui envisagent de devenir prédicateurs. Mais, jamais nous ne leur offrons
l’occasion de prêcher réellement. J’ai rencontré des hommes qui ont étudié près de dix ans au
séminaire pour obtenir une maîtrise (un master) et un doctorat en vue d’intégrer un ministère
pastoral. Toutefois, après avoir achevé leur cursus, ils ne sont jamais montés en chaire dans
les Églises dont ils étaient membres.
Un homme qui souhaite devenir pasteur – et qui reconnait qu’il a besoin de faire ses preuves,
d’être formé et conforté dans ses choix – comprend à quel point il est nécessaire de passer du
temps à prêcher la Parole derrière un vrai pupitre, à de vrais membres d’une vraie Église (je
suis navré de le formuler ainsi, mais il ne s’agit pas seulement de prêcher à d’autres
séminaristes). Au risque d’enfoncer des portes déjà ouvertes, j’aimerais vous présenter
quelques pistes à suivre si vous êtes un pasteur qui perçoit ses propres failles dans ce domaine
et qui désire s’impliquer davantage.
1. Donnez-lui l’occasion de prêcher
Si vous pensez que quelques bons livres ou quelques cours sur la prédication sont suffisants
pour former un prédicateur, vous vous méprenez. Chers pasteurs, il faut offrir à cet homme
qui aspire au ministère de réelles occasions de prêcher à votre assemblée lors des réunions de
l’Église. Évidemment, il faut s’assurer au préalable de bien évaluer ses compétences.
Toutefois, si un homme cherche à s’engager dans un ministère pastoral ou dans n’importe
quel autre ministère lié à la prédication de la Parole, il est primordial qu’il passe du temps
derrière un pupitre, sous votre autorité et celle des autres pasteurs ou anciens de l’Église.
2. Prévoyez d’évaluer la prédication
Ne vous contentez pas de lui donner l’occasion de prêcher, en espérant que quelques membres
de l’Église formuleront des remarques utiles. Prévoyez un moment pour discuter ensemble de
cette expérience de prédication. Il peut être utile également de vous rencontrer préalablement
pour discuter de la préparation de sa prédication. Vous aurez ainsi l’occasion de lui rappeler
que vous avez prévu d’échanger à nouveau avec lui après sa prédication. Lors de la
présentation de votre évaluation, prenez bien soin de mentionner ce qu’il a bien fait, ce que
vous avez trouvé utile, sans oublier ce qu’il devra améliorer. Faites une évaluation honnête,
mais restez intentionnel dans votre évaluation.
3. Donnez-lui une nouvelle occasion de prêcher
À moins qu’il ait fait un sermon épouvantable, offrez à ce jeune homme une autre occasion de
prêcher. En général, le premier sermon est mauvais, et le second est un peu meilleur. Vous
souvenez-vous de votre première prédication ? C’est exactement ça ! Vous saviez que cela
aurait été injuste qu’on se prononce sur votre vocation à partir d’une seule prédication. Ne
mettez donc pas cette pression sur les hommes de votre assemblée qui viennent chercher
auprès de vous des conseils et des encouragements. Je viens d’entendre une excellente
prédication de la part d’un jeune homme de notre Église, mais il lui a fallu au moins cinq
prédications pour en arriver là et parvenir à mettre en pratique les conseils qu’il avait reçus.
Ne laissez pas tomber trop rapidement les jeunes hommes impatients de progresser.
Voici donc un bon point de départ lorsque vous désirez former un prédicateur. Si vous pensez
qu’un jeune homme de votre Église a réellement reçu un appel à s’engager dans un ministère
pastoral, laissez-le prêcher. Donnez-lui sa chance à plusieurs reprises. Accompagnez-le par
vos remarques, puis permettez-lui de se mettre à nouveau en selle. Cela dit, à travers tous vos
efforts, n’oubliez pas que ce n’est pas la qualité de ses prédications en tant que débutant qui
confirmera son appel, mais plutôt le fait qu’il semble désireux de recevoir vos conseils, vos
critiques et votre accompagnement.