Qu’est-ce que la prédication « par exposition » ? (John Piper)
Pour moi, la prédication est une adoration prêchée par exposition. En voici l’idée centrale telle qu’exprimée par John Stott et telle que je l’entends :
J’ai la conviction que toute prédication chrétienne se fait par exposition. Bien sûr, si par « prêcher par exposition » on entend « expliquer un long passage verset par verset », il ne s’agit là que d’une manière de prêcher parmi tant d’autres. Or, ce serait une utilisation inexacte de cette expression. À vrai dire, elle a un sens beaucoup plus large. Elle se reporte au contenu du sermon (la vérité biblique) plutôt qu’à son style (un commentaire). Exposer les Écritures, c’est faire ressortir du texte ce qui s’y trouve et l’exposer à la vue de tous. Ce faisant, on force l’ouverture de ce qui semble fermé, on rend évident ce qui est obscur, on dénoue ce qui est emmêlé et on déplie ce qui est hermétiquement emballé.
Le contraire de l’exposition est l’imposition, ce qui implique que l’on impose au texte des éléments qui ne s’y trouvent pas. Le « texte » en question peut être un verset, une phrase, ou même un mot. Il pourrait également s’agir d’un paragraphe, d’un chapitre ou encore d’un livre entier. Sa longueur n’a pas d’importance, pourvu qu’il provienne de la Bible. Ce qui importe, c’est ce que l’on en fait. Qu’il soit long ou court, notre responsabilité, en tant que prédicateur par exposition, est de le décacheter de sorte qu’il exprime son message de façon claire, évidente, juste, pertinente, sans y ajouter, y soustraire ou y falsifier quoi que ce soit.
Cette définition de l’expression par exposition laisse une immense liberté quant aux différentes manières de faire ce que Stott nous encourage à faire, c’est-à-dire « saisir le contenu et l’exposer à la vue de tous ».
Deux caractéristiques dans cette définition de John Stott
Clarifions deux points. Premièrement, non seulement la longueur du texte peut varier, mais il peut également s’agir de plusieurs textes. Un sermon peut englober plus d’un passage. Autrement dit, une prédication peut présenter un thème ou un sujet. On peut prêcher par exposition sur la mort, sur l’amour, sur l’espérance ou sur le mariage. Ce n’est pas le fait qu’elle soit tirée d’un seul texte biblique qui lui confère cette désignation, mais le fait qu’elle expose réellement des passages de la Bible dont on fait ressortir le sens pour « l’exposer aux auditeurs ».
La deuxième clarification est la suivante : le contenu du message, son essence, n’est pas le texte biblique (qui à l’évidence demeure indispensable), mais plutôt la réalité qu’il transmet. Lorsque John Stott affirme que le contenu du sermon est « la vérité biblique », je tiens à préciser que le mot « vérité » ne fait pas uniquement référence aux propositions grammaticales et historiques, mais aussi à la réalité dont il y est question, à sa nature, à sa valeur et à ce qu’elle implique de nos jours dans la vraie vie.
Si le texte choisi est « Dieu est amour », le sermon fait ressortir et expose « à la vue de tous » la réalité au sujet de Dieu, de l’amour et de la relation entre les deux qui est exprimée par le mot « est ». La prédication montre quels sont ces faits, combien ils sont précieux et pourquoi ils le sont. Elle exhorte l’auditeur à vivre selon ce que ces réalités impliquent. Elle tente de rendre évidente la valeur de ces réalités dans nos vies.
Cet article est tiré du livre : L’adoration et la prédication de John Piper