L’Esprit nous convainc de péché afin de nous mener à Christ. La conviction de péché est le processus par lequel nous acquérons une perspective juste de notre vie aux yeux de Dieu afin que nous trouvions refuge dans sa grâce et sa miséricorde manifestées à la croix. Il s’ensuit inévitablement que la conviction enrichit le caractère chrétien de deux façons :
La conviction produit l’humilité.
Quand Paul réduit l’homme pécheur au silence dans Romains 1.13-3.20, il suscite cette forme d’humilité. La bouche de tout homme est fermée et le monde entier prend conscience de sa culpabilité, laissant une impression durable dans la vie d’une personne. Être réduit au silence devant le trône de Dieu est une expérience inoubliable! Elle se manifeste chaque fois que nous en parlons aux autres.
La conviction produit la reconnaissance.
C’est en proportion de notre sentiment de besoin que nous sommes en mesure de saisir la grâce de Dieu. Plus la conviction nous rend conscients de notre condition, plus l’amour de Dieu pour nous semble remarquable. À l’instar de certaines plantes qui doivent être mises en sol durant l’hiver pour pouvoir fleurir en été, la reconnaissance pousse mieux lorsqu’elle est semée dans la conviction.
Les circonstances entourant notre entrée dans le royaume de Dieu importent autant dans le monde spirituel qu’importent les circonstances entourant notre naissance physique pour le reste de notre vie. Puisque Dieu voit ce qu’il souhaite faire en nous et à travers nous qui sommes ses enfants, il nous expose à des niveaux différents de conviction. Certains, comme les auditeurs de Pierre à la Pentecôte, se trouvent sous la conviction pendant quelques minutes; d’autres, comme Paul, peut-être quelques jours; d’autres encore vivent une nuit spirituelle qui semble interminable, comme John Bunyan et Martin Luther. Ces différences sont entre les mains de Dieu.
Il nous appartient de venir à Christ
Cependant, peu importe la mesure de la conviction qui a rempli nos cœurs, il nous appartient de venir à Christ et de mettre entièrement notre confiance en lui seul en tant que Sauveur. Ainsi, alors que nous reconnaissons notre dépendance à son égard, nous apprenons à mener sous son regard une vie d’obéissance reconnaissante envers lui.
De l’abîme du malheur, j’élève vers toi
La voix de ma lamentation
Seigneur penche ton oreille gracieuse vers moi
Et entends ma supplication :
Si tu devais à l’extrême te souvenir
De chaque péché secret et sombre intention
Ah! Qui pourrait devant toi se tenir?
Notre péché est grand, mais de loin le surpassent
De Dieu les innombrables grâces.
Grande notre misère, mais dans notre besoin
L’aide et le secours nous viennent de sa main :
Des brebis il est le Berger
Qui garde Israël à l’abri du danger
Et le délivrera du péché
Martin Luther [Traduction libre]
Cet article est tiré du livre : La vie chrétienne de Sinclair Ferguson
