Quel est le message de l’Évangile ? (John MacArthur)

Quiconque prête l’oreille de nos jours à une présentation typique de l’Évangile peut constater que l’on implore les pécheurs dans les termes suivants : « Acceptez Jésus-Christ comme sauveur personnel », « Demandez à Jésus d’entrer dans votre cœur », « Invitez Christ dans votre vie » ou encore : « Prenez une décision pour Christ ». Peut-être avez-vous tellement l’habitude d’entendre de telles expressions que c’est avec surprise que vous apprendrez qu’aucune d’elles n’utilise une terminologie biblique. Elles sont en fait plutôt le produit d’un Évangile édulcoré. Il ne s’agit pas là de l’Évangile selon Jésus.

Les propos de notre Seigneur sur la vie éternelle étaient toujours accompagnés d’avertissements destinés à ceux qui auraient pu être tentés de ne pas prendre le salut au sérieux. Il enseignait que pour le suivre, le sacrifice était grand, que le chemin était étroit et que peu nombreux étaient ceux qui le trouvaient. Il affirmait que plusieurs qui l’appelaient Seigneur n’auraient pas le droit d’entrer dans le royaume des cieux (voir Mt 7.21-23).

Une vie caractérisée par l’obéissance

Jésus nous a également donné cet avertissement, qui donne à réfléchir : 

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons- nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’ avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Mt 7.21-23, italiques pour souligner). 

Il est clair qu’aucune expérience passée, pas même le fait de prophétiser, de chasser des démons ou de faire des miracles et des prodiges, ne peut être considérée comme la preuve du salut en l’absence d’une vie caractérisée par l’obéissance. Notre Seigneur ne parlait pas dans ce cas d’un groupe isolé de croyants marginaux. « Plusieurs » en ce jour se tiendront debout devant lui, stupéfaits d’apprendre qu’ils ne font pas partie du Royaume.

La Bible enseigne clairement que la manifestation de l’œuvre de Dieu dans une vie est le fruit certain d’un comportement transformé (1 Jn 3.10). Une foi qui n’a pas pour conséquence la pratique de la justice est morte et ne peut pas sauver (Ja 2.14-17). Ceux qui s’affirment chrétiens, mais ne donnent aucune évidence du fruit de la véritable justice n’ont aucune base biblique sur laquelle appuyer leur assurance du salut (1 Jn 2.4).

Le véritable salut n’est pas seulement la justification. Il ne peut pas être séparé de la régénération, de la sanctification et finalement de la glorification. Le salut est l’œuvre de Dieu par laquelle nous sommes rendus « semblables à l’image de son Fils » (Ro 8.29 ; voir 13.11). La véritable assurance repose sur l’évidence du travail transformateur du Saint-Esprit dans la vie personnelle, et non sur le souvenir d’une expérience quelconque.

Sauveur et Seigneur

De nos jours, il semble y avoir une confusion quant à l’Évangile qui provient de cette tendance à séparer le fait que Jésus est le Seigneur souverain du fait qu’il est aussi le Sauveur miséricordieux. Aucun croyant authentique ne contredira le fait que Jésus est Sauveur et Seigneur (Lu 2.11). « Seigneur » et « Sauveur » sont des fonctions différentes, mais nous devons faire attention à ne pas les compartimenter au point de diviser Christ (voir 1 Co 1.13).

Les deux déclarations les plus explicites sur le salut dans toutes les Écritures mettent toutes deux l’accent sur la souveraineté de Jésus : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Ac 16.31) et : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Ro 10.9). Le sermon de Pierre à la Pentecôte conclut en ces termes : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Ac 2.36, italiques pour souligner). Aucune promesse de salut n’est faite à ceux qui refusèrent d’accepter Christ comme Seigneur.

La foi véritable n’est pas que des mots. Notre Seigneur lui-même condamna ceux qui l’honorent des lèvres, mais non avec leur vie (Mt 15.7-9). Il ne devient le Sauveur de quelqu’un que lorsque celui-ci le reçoit pour qui il est : le Seigneur de tous (Ac 10.36).


Cet article est tiré du livre : En Jésus seul de John MacArthur