Quel est le rôle des anges ? (R.C. Sproul)
Nous avons ici un indice sur la nature des anges et sur leur vocation : ils sont des êtres créés et ils sont des esprits exerçant un ministère spirituel. Ils n’ont pas de corps physique ou, du moins, leur substance est plus éthérée que la chair humaine. Lorsque la Bible utilise le terme « esprit », elle ne parle pas nécessairement de ce qui est totalement non physique ; le mot est utilisé pour des choses telles que la fumée et le vent, qui ont des particules physiques, mais manquent tellement de densité qu’elles peuvent être appelées à juste titre « esprit ». Néanmoins, les anges sont des créatures ; les anges et les démons sont des êtres créés. Ils ne sont pas égaux à Dieu.
La première tâche des anges est d’être ministres. Les Écritures nous montrent de différentes manières que les anges œuvrent comme ministres. Premièrement, certains anges sont créés spécifiquement dans le but de servir en présence immédiate de Dieu. Nous trouvons un exemple de cela dans la prophétie d’Ésaïe :
L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds,et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! (És 6.1-3.)
L’une des fonctions des anges est de faire partie de la cour céleste. L’armée céleste comprend des anges et des archanges, ce qui indique une hiérarchie, un ordre d’autorité dans le monde angélique. Les séraphins exercent leur ministère dans la présence immédiate de Dieu, qu’ils sont ainsi aptes à contempler quotidiennement.
Une autre fonction du ministère des anges est de servir de messagers. En effet, le mot grec angelos signifie « messager ». L’ange Gabriel a été envoyé pour annoncer la naissance de Jean-Baptiste, puis à Marie pour annoncer la naissance de Jésus. Des anges dans les champs à l’extérieur de Bethléem ont annoncé : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée » (Lu 2.14).
De plus, des anges ont servi Jésus après qu’il eut enduré quarante jours de tentation de Satan dans le désert. L’une des tentations que Satan a présentées à Jésus était de sauter du sommet du temple parce qu’il lui avait été promis que des anges le porteraient (Mt 4.6). Satan a défié Jésus à propos des soins angéliques qui lui avaient été promis, mais Jésus n’a pas succombé à cette tentation. Immédiatement après que Jésus eut réussi à contrecarrer la tentation de Satan, on nous dit que les anges sont apparus et l’ont servi (v. 11).
Lorsque Jésus a été arrêté, il a affirmé qu’il avait l’autorité pour faire appel à des légions d’anges qui pourraient venir le secourir (Mt 26.53), ce qui rappelle ce qui est arrivé à Élisée à Dothan, lorsque des chars de feu sont venus lui porter secours. Les anges de Dothan étaient invisibles à l’œil nu, c’est pourquoi Élisée a prié pour son serviteur : « Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie » (2 R 6.17).
Pour la plupart, les anges sont invisibles, mais ils peuvent devenir visibles, comme ils l’ont fait de temps à autre pendant le ministère terrestre de Jésus. La résurrection de Jésus a été annoncée par les anges au tombeau et son ascension a été annoncée par la présence d’anges. De plus, on nous dit que lorsque le Christ reviendra, il viendra avec ses anges dans la gloire (Mc 8.38). Nous trouvons donc, tout au long des Écritures, des anges servant les saints de Dieu, mais Jésus particulièrement.
Ailleurs, on nous dit : « N’oubliez pas l’hospitalité; car en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir » (Hé 13.2). Dans l’Ancien Testament, les anges apparaissaient parfois sous la forme d’hommes et ils n’étaient pas immédiatement reconnus comme des visiteurs du royaume des anges ou comme des messagers de Dieu. Les anges continuent, même de nos jours, à servir les saints dans des moments de grand danger.
Cet article est adapté du livre : Nous sommes tous des théologiens – R. C. Sproul