Quelle est la cause de l’apostasie ? (J.C. Ryle)

Quelle est la cause de la plupart des apostasies ? Je crois pouvoir affirmer, d’une manière générale, que la négligence dans la prière personnelle en est l’une des principales causes.

Bien entendu, l’histoire secrète des chutes ne sera connue qu’au dernier jour. Je peux seulement donner mon avis comme ministre de Jésus-Christ et selon mon expérience de l’étude du coeur humain. Cet avis est, je le répète clairement, que les apostasies commencent généralement par la négligence de la prière personnelle.

Des bibles lues et des sermons entendus sans prière ; des mariages contractés et des voyages entrepris sans prière ; des demeures choisies et des amitiés formées sans prière ; l’exercice de la prière lui-même, expédié à la hâte et sans aucune participation du coeur : voilà les pas rétrogrades par lesquels un grand nombre de chrétiens tombent dans un état de paralysie spirituelle, qui les amène à ce point où Dieu permet qu’ils fassent quelque lourde chute.

C’est le procédé qui forme : les Lot et leurs tergiversations, les Samson et leurs inconstances, les Salomon entraînés par leurs femmes dans l’idolâtrie, les inconséquents Asa, les faibles Josaphat, les Marthe s’inquiétant de beaucoup de choses, qui se trouvent en si grand nombre dans l’Église de Christ. Souvent, l’histoire de ces cas pourrait se résumer par ces simples mots : « Ils ont négligé de prier en privé. »

Le problème se manifeste premièrement en privé

À vrai dire, ceux qui tombent en public sont déjà tombés intérieurement depuis longtemps. Ils étaient déjà rebelles quand ils s’agenouillaient, longtemps avant de l’être aux yeux du monde. Comme Pierre, ils ont commencé par mépriser les avertissements du Seigneur de veiller et de prier, et alors, comme l’apôtre, leur force les a abandonnés, et à l’heure de la tentation, ils ont renié leur Seigneur.

Le monde enregistre leurs chutes et les ridiculise sans vergogne. Or, le monde n’en connaît pas les véritables causes. Les païens ont réussi à contraindre Origène à offrir de l’encens aux idoles, en menaçant, s’il refusait, d’un châtiment pire que la mort. Leur triomphe a été complet à la vue de sa lâcheté et de son apostasie. Mais ils ignoraient ce fait qu’Origène nous révèle lui-même : ce matin-là, il avait quitté sa chambre en grande hâte, sans terminer ses prières habituelles.

Lecteur, si vous êtes réellement chrétien, j’espère que vous ne deviendrez jamais un apostat ; mais si vous voulez vous en préserver, rappelez-vous ma question : « Priez-vous ? »


Extrait du livre Un appel à la prière de John Charles Ryle