Quels devraient être les sujets de nos prières collectives ? (Mark Dever & Jamie Dunlop)

Si la prière collective revêt une telle importance, il semble logique que nous fassions preuve d’intentionnalité dans nos sujets de prière. L’acronyme ACRS (adoration, confession, reconnaissance, supplication) est un bon modèle pour la prière personnelle, mais elle peut également servir de canevas pour la prière collective. Examinons chaque élément de l’acronyme avec pour objectif qu’ils participeront ensemble à façonner notre vie de prière collective. Je partagerai également quelques principes qui se sont révélés utiles dans ma propre assemblée.

Les prières d’adoration

Mon expérience me laisse penser que les chrétiens évangéliques ont plus de facilité à remercier Dieu pour les choses qu’il a faites que pour qui il est. La reconnaissance, bien qu’elle soit cruciale, porte sur la manière dont le Père nous traite – alors que l’adoration est notre réponse à la magnificence de Dieu. C’est la raison pour laquelle votre assemblée bénéficierait grandement d’un temps dédié à des prières à la louange de Dieu uniquement (sans y associer de prières de reconnaissance). Par exemple, au lieu d’une prière qui remercie Dieu de nous avoir délivrés du péché, nous pouvons lui adresser une prière qui le loue pour la profondeur de sa miséricorde. Passez deux, trois, ou même dix minutes dans la prière collective chaque semaine dans la simple adoration.

Les prières de confession

Tout comme nous trouvons difficile de simplement adorer Dieu, il peut nous sembler délicat de passer un temps prolongé dans la confession. En plus de la confession, nous profitons bien souvent de nos « prières de confession » pour demander à Dieu de nous pardonner et pour lui exprimer notre gratitude d’avoir reçu le pardon en Christ. Si la pétition et la reconnaissance ont bien évidemment toute leur place dans nos cultes, il n’en reste pas moins qu’un objectif louable pour ces derniers consisterait à consacrer plusieurs minutes à examiner l’atrocité de notre offense devant Dieu. C’est uniquement après avoir passé un temps conséquent dans la noirceur de notre péché que nous pourrons accueillir la lumière de la bonne nouvelle de l’Évangile avec la joie qu’elle mérite.

Les prières de reconnaissance

Ce type de prière déclare haut et fort que tout ce que nous avons, nous l’avons reçu de Dieu (1 Co 4.7). Ces prières permettent d’ancrer dans la fidélité divine passée l’inquiétude que nous ressentons pour l’avenir. Les Églises expriment généralement la reconnaissance par une prière avant la collecte des offrandes, ce qui représente une excellente occasion de remercier Dieu pour sa bénédiction financière. Pourtant, ce moment de prière peut également servir à le remercier pour une multitude d’autres raisons dont l’argent dans la boîte à offrandes n’est qu’une ombre et un témoignage.

Les prières de supplication

Nous sommes experts dans l’art de demander des choses à Dieu – mais nos requêtes reflètent-elles réellement les désirs de Dieu pour nous ? Du fait de notre nature déchue, nous privilégions par défaut les prières pour nos circonstances physiques plutôt que des requêtes dont les buts seraient plus spirituels. Ce que vous choisirez de prier en public guidera ce que les membres de votre assemblée prient en privé ; considérez donc avec attention les sujets de vos requêtes publiques.

Bien sélectionner ces sujets requiert de se demander pourquoi nous demandons certaines choses à Dieu. Pourquoi ne pas commencer le moment consacré à la pétition par cette prière de Daniel : Nous ne demandons jamais à Dieu de nous donner quoi que ce soit parce que nous méritons quoi que ce soit – à dire vrai, à la vue de tout ce qu’il nous a donné en Christ, il est presque embarrassant de venir à lui pour lui demander même une chose de plus. Si nous lui adressons nos requêtes, c’est parce qu’il nous appelle à le faire, pour la gloire de son nom : c’est son nom qui est invoqué sur nous, et ce qui nous arrive a des répercussions sur lui. Lorsqu’il répond à nos prières, nous voulons que toute la gloire lui revienne.


Cet article est tiré du livre : Une communauté irrésistible de Mark Dever et Jamie Dunlop