Qu’est-ce que la religion de pure forme ? (Frank Allred)

Peut-on se tromper sur notre salut ?

Des gens peuvent se déclarer chrétiens et être assurés d’aller au ciel, et cependant se tromper lourdement. Au lieu de placer leur confiance en ce que Christ a accompli, ils la placent en eux-mêmes et en leurs œuvres. Ces gens se trouvent dans une position très dangereuse. «Son assurance est brisée, son soutien est une toile d’araignée. Il s’appuie sur sa maison, et elle n’est pas ferme ; il s’y cramponne, et elle ne résiste pas» (Job 8:13-15).

Beaucoup fondent leur espérance du salut sur l’accomplissement régulier de leurs devoirs religieux. Ils participent à toutes les cérémonies de leur église, mais ils le font sans vie, sans joie ni illumination. Leur assurance du salut ne provient pas de la Parole de Dieu, de la communion fraternelle ou de la participation à la Cène, mais de leurs habitudes avec des formes de culte, de l’historique de l’église, du chant de la chorale, etc.

Prendre conscience des erreurs

Une femme catholique romaine me demanda un jour si elle pouvait devenir membre de l’église dont j’étais le pasteur. «Pourquoi avez-vous décidé de quitter votre Église ?», lui demandai-je.

«Parce que le prêtre a recommencé à dire la messe en latin, et j’estime qu’il ne débite que des sornettes», me répondit- elle. J’en conclus trop hâtivement que j’avais devant moi une femme intelligente qui avait pris conscience des erreurs de la messe.

«Quel aspect particulier vous déplaît-il ?

– Tout.» Puis elle s’empressa d’ajouter : «J’ai dit au prêtre que je ne remettrai plus les pieds à l’église tant qu’il ne dira pas la messe en français.»

Certains ont reçu des bribes de religion de pure forme dans leur enfance, à la maison, à l’école privée ou à l’église. D’autres ont connu des crises, se sont inquiétés du sort de leur âme, ont été remués par la Parole de Dieu, mais une fois la crise passée, ils reprennent la routine religieuse et stérile habituelle.

Ce qui déplait à Dieu…

Dieu a la religion formaliste et hypocrite en horreur. Il la condamne clairement dans l’Écriture : «Le Seigneur dit : Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine» (Ésaïe 29:13). Du temps du prophète Amos, les Israélites observaient les cérémonies religieuses avec le même sérieux que toujours. Ils apportaient leurs offrandes volontaires et se sentaient assurés de la faveur divine parce qu’ils étaient sur une terre sainte et qu’ils respectaient scrupuleusement les habitudes de leurs pères.

Mais Dieu n’accepta pas leur hommage parce qu’ils n’étaient pas sincères devant lui. Les enfants d’Israël se pliaient simplement à des rites, et croyaient que cela suffisait pour les rendre acceptables aux yeux de Dieu. «Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion, et en sécurité sur la montagne de Samarie, à ces grands de la première des nations, auprès desquels va la maison d’Israël !… » (Amos 5:21-24 ; 6:1)

… et qui déplait à Jésus

Jésus aussi condamna la religion de pure forme. Beaucoup de Juifs s’estimaient assurés de l’acceptation par Dieu parce qu’ils étaient les descendants circoncis d’Abraham, l’ami de Dieu (Jacques 2:23), et qu’ils suivaient «la tradition des anciens», mais Jésus leur révéla qu’ils étaient esclaves du péché (Marc 7:5-8 ; Jean 8:31-41).

Jean-Baptiste aussi s’en prit à la pratique des obligations religieuses qui n’opéraient aucun changement dans la vie de ceux qui les observaient. «Voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance, et ne prétendez pas dire en vous- mêmes : Nous avons Abraham pour père !» (Matthieu 3:7-9)

On retrouve ces mêmes attitudes chez ceux qui se rendent dans des lieux de culte aujourd’hui. Une certaine fidélité à l’église et une participation occasionnelle à la Sainte Cène procurent à certains un sentiment de respectabilité et de sécurité, mais ces gens ne sont jamais passés par une sincère repentance, ils n’ont aucune faim réelle de la Parole de Dieu, et leur cœur n’est pas changé. Ils ont une piété mais sans force (2 Timothée 3:5).


Cet article est tiré du livre : « Êtes-vous sûr d’être sauvé ? » de Frank Allred