Qu’est-ce que l’évangélisation ? (Ernest Reisinger)
L’évangélisation est la communication d’un message divinement inspiré que nous appelons l’Évangile. C’est un message qui s’exprime par des mots, mais qui doit être transmis en paroles et avec puissance.
Notre Évangile ne vous a pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit-Saint et avec une pleine persuasion… (1 Thessaloniciens 1:5)
Ce message commence par une information et comprend explication, application et invitation.
L’information indique comment dans sa grâce, Dieu, notre Créateur et Juge, a désigné son Fils comme Sauveur des pécheurs, un Sauveur parfait, apte et volontaire. L’invitation est l’injonction que Dieu adresse à l’humanité de venir à ce Sauveur, dans la foi et la repentance, pour trouver pardon, vie et paix.
C’est ici son commandement : que nous croyions au nom de son fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu’il nous a donné (1 Jean 3:23).
Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé (Jean 6:29)
L’évangélisation se définit ainsi :
Présenter Jésus-Christ, dans la puissance du Saint-Esprit, de telle façon que les hommes soient amenés par lui à mettre leur confiance en Dieu, à l’accepter comme leur Sauveur, et à le servir comme leur Roi dans la communion de son Église. (J.-I. Packer, L’évangélisation et la souveraineté de Dieu, Éditions Grâce et Vérité, 1968, p.35,36)
Remarquons que cette définition va au-delà de « gagner des âmes », d’arracher des gens à l’enfer, de les affranchir de leurs problèmes personnels, de les mettre à l’abri des difficultés de la vie. Elle inclut le devoir de servir Christ dans son Église. Les pratiques contemporaines ne correspondent pas, pour beaucoup, à cette définition.
L’évangélisation est une œuvre bonne
Comment se définit une telle œuvre ? Pour être « bonne », une œuvre doit répondre à trois conditions.
1. Elle doit s’accomplir selon les règles justes.
Dans le cas de l’évangélisation, la Parole de Dieu est cette règle. Nous devons examiner au crible de la Parole de Dieu tout ce que nous faisons et disons en matière d’évangélisation. Cela risque d’être dérangeant et révélateur, mais l’Écriture est la seule référence. Il n’est donc pas question de savoir si « ça donne des résultats », mais si « c’est vrai », ou si « c’est biblique ». La manière d’évangéliser des Témoins de Jéhovah est efficace puisqu’elle leur gagne des adeptes, mais est-elle vraie ?
2. Une œuvre bonne doit viser le bon objectif.
Quel est le but poursuivi ? La gloire de Dieu ! Le salut des âmes fait éclater la gloire de sa grâce, de sa miséricorde et de sa puissance, et la damnation des impies qui rejettent sa révélation sert la gloire de sa droiture, de sa sainteté et de sa justice. Notre tâche consiste donc à être fidèles au message d’évangélisation, quels qu’en soient les résultats.
Quand un prédicateur ou une église tentent d’opérer ce que Dieu seul peut réaliser, ils glissent d’une évangélisation centrée sur Dieu vers une œuvre centrée sur l’homme. C’est pourquoi notre but doit être avant tout la gloire de Dieu. Si le salut de l’homme focalise toute notre attention, notre évangélisation s’est décentrée sur l’être humain, ce qui est la caractéristique globale des efforts modernes.
3. Une œuvre bonne doit s’inspirer d’une motivation juste.
Quelle est la motivation dans l’évangélisation centrée sur Dieu ? Il en existe deux :
- L’amour pour Dieu et le souci de sa gloire.
- L’amour du prochain et le souci de son bien.
Les motivations présentes dans l’évangélisation centrée sur Dieu
Ces motivations découlent toutes les deux des dix commandements. Je m’explique. Quand un docteur de la loi demanda à Jésus : « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? », le Seigneur lui répondit :
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu 22:36-40)
Par cette réponse, le Seigneur résumait le décalogue.
Or, notre double motivation dans l’œuvre bonne de l’évangélisation centrée sur Dieu doit être :
- L’amour pour Dieu et le souci de sa gloire ;
- L’amour du prochain et le souci de son bien.
Comment glorifier Dieu ? En faisant sa volonté, qui est de faire connaître son nom et son message de salut. Jésus affirmait :
Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire (Jean 17:4)
Il nous a confié la tâche de porter son message jusqu’aux extrémités du monde. Notre première motivation doit donc être d’aimer Dieu et de rechercher sa gloire par l’obéissance à sa volonté révélée. Si nous obéissons et répandons son message, Dieu sera glorifié, quels que soient les résultats. Ceux-ci sont hors de notre atteinte, de nos capacités et, heureusement, hors de notre responsabilité.
Aimer son prochain comme soi-même
La seconde motivation, l’amour du prochain et le souci de son bien, découle, elle aussi, du résumé que le Seigneur donne des commandements : « Voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Si nous aimons vraiment notre prochain, nous voudrons lui faire connaître le message du salut. Le plus grand bien que quelqu’un m’ait fait personnellement dans ce monde l’a été par l’homme qui m’a fait connaître le message du salut, l’Évangile. Cet homme m’aimait. Il se souciait de mon bien ici-bas et dans l’au-delà. Grâce à Dieu, Christ et son message ont changé ma vie et ma destinée.
La motivation est importante dans l’évangélisation centrée sur Dieu. Évangéliser, c’est faire une œuvre bonne ; il faut donc qu’elle se fasse :
- Selon les règles justes, la Parole de Dieu.
- En vue d’un bon objectif, la gloire de Dieu.
- Avec une motivation juste, l’amour pour Dieu et pour le prochain.
Je suis convaincu que bon nombre d’églises ne seraient pas dans l’état où elles se trouvent si l’évangélisation se faisait selon des principes, avec un objectif et des motivations centrés sur Dieu.
L’évangélisation est une œuvre bonne et, comme toutes nos œuvres, elle sera éprouvée :
… l’œuvre de chacun sera manifestée, car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun (1 Corinthiens 3:13)
Cet article est tiré du livre : Votre évangélisation est-elle biblique? de Ernest Reisinger