Qui Dieu utilise-t-il pour sauver les croyants? 1 Pierre.17-21 (John MacArthur)

Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’oeuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage, sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous, qui par lui croyez en Dieu, lequel l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu (1 Pierre 1.17-21).

Dans cette section, Pierre décrit plus en détail le caractère unique de l’agneau précieux, Jésus-Christ. Le premier aspect est sa [prédestination] ou « prédétermination » : il est « pré-connu » (proegnōsmenou), littéralement : « lui ayant été pré-connu ». Cette tournure indique clairement que, avant même la fondation du monde, Dieu a formé le dessein de donner son Fils comme Rédempteur incarné. Le Père n’a pas improvisé un dépannage de secours pour pallier la chute ; non, avant même que celle-ci n’ait lieu – en fait avant même la création – il prédestine son Fils à être le Sauveur (Ac 2.23 ; 4.27,28 ; 2 Ti 1.9 ; Ap 13.8 ; voir aussi És 42.1 ; Ro 8.29,30 ; Ép 1.5-11).

Parmi les responsables juifs, ceux qui raillent Jésus à la croix semblent reconnaître que Dieu a prédestiné le Messie : « Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu ! » (Lu 23.35). Malheureusement pour eux, ces responsables refusent de reconnaître que c’est Jésus qui a été choisi pour être le sacrifice qui enlève le péché.

L’incarnation du Fils

Deuxièmement, l’agneau précieux est unique de par son incarnation. Le verbe traduit par fut manifesté (phanerōthentos) est un aoriste passif employé pour clarifier quelque chose ou le rendre évident. Cette expression dénote un événement historique – dans ce contexte, il s’agit du Fils revêtant l’humanité (voir Ga 4.4,5). Dans son texte profond sur l’humilité de Christ, Paul résume ainsi l’incarnation :

… existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et il a paru comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix (Ph 2.6-8 ; voir aussi Jn 1.14 ; Ga 4.4).

L’expression à la fin des temps est connue pour se référer à toute la période comprise entre la naissance de Christ et sa deuxième venue (voir le synonyme « les derniers jours » dans 2 Ti 3.1 ; Hé 1.2, Ja 5.3 ; 2 Pi 3.3 ; et « la dernière heure » dans 1 Jean 2.18). Le mot grec traduit par temps (chronōn) se réfère à un point chronologique dans le calendrier des événements de Dieu. Des années auparavant, Pierre a utilisé une expression semblable en citant l’Ancien Testament pour décrire le miracle de la venue du Saint-Esprit à la Pentecôte :

Mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair (Ac 2.16,17 ; voir aussi 1 Ti 4.1 ; Hé 1.2).

La résurrection du Fils

La troisième caractéristique du caractère unique du Fils, est sa résurrection. Le fait que Dieu l’a ressuscité des morts est une preuve puissante et irréfutable qu’il est bien le sacrifice pour le péché et qu’il accomplit l’œuvre rédemptrice de Dieu (Ac 2.24,32 ; 3.15 ; 4.10 ; 13.33 ; 17.31 ; 26.23 ; Ro 4.25 ; 1 Co 15.20-26). Dans les salutations ouvrant l’épître aux Romains, Paul résume la signification de la résurrection : « déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur » (Ro 1.4).

L’ascension du Fils

Quatrièmement, dans sa dernière remarque frappante, Pierre rappelle aux croyants que Christ est unique car Dieu lui a donné la gloire. Il s’agit d’une allusion à l’ascension (Mc 16.19 ; Lu 24.50,51 ; Ac 1.9-11), au retour de Christ dans les cieux des cieux vers la gloire qui est la sienne de toute éternité (3.22 ; Lu 24.26 ; Jn 17.4,5 ; Ép 1.20,21 ; voir Ps 68.19). En ce qui concerne la supériorité de Christ, l’auteur de l’épître aux Hébreux parle de son ascension comme de la récompense pour son œuvre rédemptrice parfaite : « Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte » (Hé 2.9 ; voir aussi Hé 9.24 ; 12.2). L’épître aux Philippiens lui attribue d’ailleurs la maîtrise absolue sur toutes choses :

C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Ph 2.9-11).


Cet article est tiré du livre : 1 Pierre – John MacArthur de John MacArthur