Qui nous séparera de l’amour de Christ? (Raymond Ortlund)
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée? (Romains 8.35)
Une vie de souffrances
L’apôtre regarde autour de lui et, comme nous, voit tous les ennemis de notre bonheur en Christ, et il les met au défi de nous arracher à l’emprise d’amour de Christ. Qu’est-ce qui prouvera que Christ ne nous aime plus, qu’il nous a abandonnés ? Paul mentionne quelques possibilités : «Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ?» Il porte un jugement bien réaliste sur les conditions de notre existence, n’est-ce pas ? Stress, opposition, besoins non comblés, danger, violence, voilà de quoi la vie est faite. Même la vie du chrétien. Paul ne nie pas les difficultés et il ne les minimise pas.
Il s’inspire même du Psaume 44 pour rappeler combien la vie peut être brutale, même pour le troupeau de Dieu conduit à l’abattoir : «Selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie» (v.36). Le monde n’est qu’un immense abattoir. Quelle perspective ! Ce n’est pas agréable à entendre, mais c’est tout à fait conforme aux faits, car le peuple de Dieu souffre effectivement. Et il ne trouve pas toujours un sens à sa souffrance, comme le fait comprendre le Psaume 44. Le peuple de Dieu vit pour le Seigneur et s’efforce de faire sa volonté. C’est justement «à cause de toi», c’est-à-dire à cause de Dieu et non en dépit de lui, qu’il souffre.
La vie ne fait pas de cadeaux
Mais, aux versets 37 à 39, l’Évangile révèle la vérité sous-jacente qui fait toute la différence :
Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
Discernez-vous la pensée de Paul ? Il veut que nous voyions le tourbillon de nos ennemis autour de nous, que nous imaginions le pire scénario, que nous nous posions les questions les plus pertinentes pour savoir si l’amour de Dieu reste crédible, même dans ces situations. Il reconnaît que la vie ne nous fait pas de cadeau, qu’elle nous meurtrit jusqu’au sang. Mais dans tout cela, l’amour de Dieu refuse de nous abandonner et ne permettra pas à notre foi de mourir, parce qu’il la soutient. Notre foi peut être étendue par terre, blessée et recroquevillée pour un certain temps. Mais nous nous relevons, faisons de nouveau confiance à Dieu et repartons de l’avant.
Satan déchaîne toutes les forces de l’enfer contre nous, mais nous ne cédons pas, l’amertume dans l’âme, en disant : «Je ne ferai plus jamais confiance à Dieu. Quelle folie de ma part de lui avoir ouvert mon cœur ! Désormais, je prends les rênes de ma vie.» Pas du tout. Nous chancelons, oui, nous pleurons, nous agonisons, mais nous nous relevons et confessons : «Je ferai confiance à Dieu. Il a certainement de bonnes raisons d’agir ainsi. J’irai de l’avant avec lui.» Pourquoi réagir ainsi ? Pourquoi ne pas renoncer à Dieu ? Parce qu’il nous aime. Son amour a donné naissance à notre foi. Son amour la porte et l’approfondit. Et, à travers toutes nos afflictions, il nous amènera par la foi à mieux ressembler à Christ et à nous préparer à être avec lui.
Discerner la pensée de Paul
Discernez-vous la pensée de Paul ? Il veut que nous voyions le tourbillon de nos ennemis autour de nous, que nous imaginions le pire scénario, que nous nous posions les questions les plus pertinentes pour savoir si l’amour de Dieu reste crédible, même dans ces situations. Il reconnaît que la vie ne nous fait pas de cadeau, qu’elle nous meurtrit jusqu’au sang. Mais dans tout cela, l’amour de Dieu refuse de nous abandonner et ne permettra pas à notre foi de mourir, parce qu’il la soutient.
Notre foi peut être étendue par terre, blessée et recroquevillée pour un certain temps. Mais nous nous relevons, faisons de nouveau confiance à Dieu et repartons de l’avant. Satan déchaîne toutes les forces de l’enfer contre nous, mais nous ne cédons pas, l’amertume dans l’âme, en disant : «Je ne ferai plus jamais confiance à Dieu. Quelle folie de ma part de lui avoir ouvert mon cœur ! Désormais, je prends les rênes de ma vie.» Pas du tout. Nous chancelons, oui, nous pleurons, nous agonisons, mais nous nous relevons et confessons : «Je ferai confiance à Dieu. Il a certainement de bonnes raisons d’agir ainsi. J’irai de l’avant avec lui.» Pourquoi réagir ainsi ? Pourquoi ne pas renoncer à Dieu ? Parce qu’il nous aime. Son amour a donné naissance à notre foi. Son amour la porte et l’approfondit. Et, à travers toutes nos afflictions, il nous amènera par la foi à mieux ressembler à Christ et à nous préparer à être avec lui.
La certitude de l’amour de Dieu transforme des pécheurs
C’est par la certitude de l’amour de Dieu que l’Évangile transforme des pécheurs ordinaires en héros. La vie est difficile et lourde à porter. Mais cette réalité de la vie ne signifie pas que Dieu ne se soucie pas de nous. En tout, nous n’avançons pas en victimes mais en vainqueurs, sachant que tout ce qui nous arrive, et qui n’est pas nécessairement bon en soi, concourt à notre bien et reste sous le contrôle de l’amour de Dieu. Cet amour est la clé du récit de notre vie. Votre vie est une histoire d’amour ! Cessez de vous voir en victime, chrétien ! Vous êtes plus que vainqueur. Telle qu’elle se déroule, votre vie est le moyen dont Dieu se sert pour vous amener à la splendeur. Ce ne sont pas les souffrances qui vous définissent, mais cet amour divin. Et votre confiance persévérante dans cet amour est le cri de victoire de Romains 8:37.
Dans ce passage, Paul pose quatre questions révélatrices et fait quatre déclarations qui ancrent notre foi : Dieu prend notre défense, il pourvoit à nos besoins, il nous justifie, il nous aime. Son amour est loyal, généreux, juste et éternel. Dieu combat pour nous, il nous comble, nous défend, prend soin de nous — quoi qu’il arrive. Dieu est pour nous quant à l’amitié, au-dessus de nous quant à sa providence, autour de nous quant à sa protection, avec nous quant à notre préservation. N’ayons donc jamais le sentiment qu’il nous est contraire, nous prive, nous condamne et nous abandonne. Croyons à l’Évangile au point de vivre dans l’atmosphère de son amitié triomphante, de sa générosité abondante, de sa défense irrésistible et de son amour débordant.
Son amour a été promis
Peut-être ne vous sentez-vous pas aimé de Dieu. Or, il n’a jamais promis que la vie serait facile ou que rien ne nous séparera de notre confort terrestre. Cherchez son amour là où il l’a promis. Rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur ! Que vise son amour ? À nous rendre plus conformes à Christ et à nous préparer à vivre éternellement avec lui. Tel est l’amour de Dieu dont rien ne pourra jamais nous séparer. Si nous portons l’affection de notre cœur sur cet amour incomparable, nous nous sentirons vraiment aimés. Nous affronterons les bêtes sauvages et les démons, comme les chrétiens de Rome le firent réellement, avec la pleine conviction que l’amour de Dieu triomphera de tout. Robert Bruce, pasteur écossais du dix-septième siècle, était en train de prendre son petit-déjeuner en silence avec sa famille. Tout à coup, il dit à sa fille à côté de lui : «Écoute, ma fille, écoute : mon Maître m’appelle.» Il demanda une bible, mais il était déjà mourant et sa vue l’abandonnait. «Ouvre le chapitre huit des Romains», et il répéta les mots que sa fille lui lisait : «J’ai l’assurance que rien dans toute la création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur.» «Que Dieu soit avec vous mes enfants. J’ai pris mon déjeuner avec vous, et je souperai ce soir avec le Seigneur Jésus.» Posant sa main sur la page de Romains 8, il déclara : «Je meurs en croyant ces paroles.» Que répondez-vous à Romains 8 ? Ne voulez-vous pas dire quelque chose comme : «Rien ne pourra jamais me séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ mon Seigneur. Tout mon espoir de bonheur repose en sécurité dans le salut de Dieu par Christ. Il ne me fait pas ce cadeau pour me le reprendre plus tard. Il s’est engagé vis-à-vis de moi, quoi qu’il arrive, maintenant et pour toujours. Je n’ai donc plus la moindre incertitude. Par la grâce de Dieu, je vivrai et je mourrai, en croyant ces paroles» ? Armés de cette foi puissante, démontrons, vous et moi, la puissance de transformation de l’Évangile dans notre environnement et dans le monde, pour la plus grande gloire de Dieu, notre plus profonde joie et le salut des nations!
Cet article est tiré du livre : Qui accusera les élus de Dieu? de Raymond Ortlund.