Rechercher l’amour (John MacArthur)

Paul a prié que l’amour des Philippiens « augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence » (Ph 1.9). On peut retenir plusieurs caractéristiques élémentaires mais profondes de l’amour.

  • Un amour divin. Premièrement, nous savons que l’apôtre se réfère à l’amour divin, sinon il ne demanderait pas à Dieu de le lui procurer et de l’augmenter parmi les chrétiens à Philippes. Les Écritures stipulent clairement que Dieu est à l’origine de l’amour : « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5). « Nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jn 4.19).

Un amour de facto.

Deuxièmement, l’amour dont Paul parle est un amour de facto (du latin qui veut dire « en réalité » ou « déjà existant »). L’amour de Dieu est donné à chaque croyant au moment du salut. Paul désire que les chrétiens expriment pleinement l’amour dont ils ont déjà bénéficié.

Un amour décisif.

Troisièmement, Paul prie pour un amour décisif – le genre d’amour indiqué directement par le mot grec agape, qui est employé dans Philippiens 1.9. Agape est l’expression la plus élevée, la plus noble des formes d’amour mentionnées dans le Nouveau Testament. C’est un amour déterminé par la volonté qui ne s’appuie pas sur les critères d’usage du monde tels que l’attractivité, les émotions ou la sentimentalité.

C’est un domaine dans lequel de nombreux croyants se trouvent pris au piège et compromettent les normes de Dieu. Ils suivent aveuglément la pensée du monde qui veut que celui qui aime doit éprouver des sentiments positifs vis-à-vis de l’être aimé. Mais ce genre d’amour est fondé sur l’impulsion, non sur le choix. L’amour impulsif, c’est le mari qui annonce à sa femme qu’il a l’intention de divorcer. Son raisonnement est le suivant : « Je n’y peux rien. Je suis tombé amoureux d’une autre femme. »

L’amour impulsif est à l’opposé de l’amour décisif de Dieu, décisif, parce qu’il a le contrôle et qu’il a un but en tête. Jean 3.16 n’expose pas une perte de contrôle de Dieu sur ses émotions. Il ne nous a pas aimés parce qu’il nous trouvait si irrésistibles – il n’y a rien d’attrayant chez des pécheurs tels que nous. Il a choisi, de manière sacrificielle, de nous aimer (Jn 15.13). Lorsqu’on commence à développer une attitude sacrificielle, on cherche activement à nous approcher des autres et à leur venir en aide sans faire de distinctions selon leur mérite.

Un amour dynamique.

Tous les chrétiens doivent manifester un amour dynamique. L’amour des Philippiens grandissait déjà, mais Paul voulait qu’il s’élargisse toujours plus – « qu’il augmente de plus en plus » (Ph 1.9). L’amour qui caractérise la vie chrétienne authentique et qui progresse dans la sainteté est dynamique dans son essence même. Si nous cherchons sérieusement à devenir matures dans notre marche avec Jésus-Christ, nous ne serons jamais satisfaits d’un amour statique, pas plus que du statu quo dans les autres domaines de la vie. C’est de cette manière que l’on commence à bâtir une vie d’intégrité : en élevant ses principes et en arrêtant de se contenter du statu quo.

Le Seigneur ne l’a jamais fait. C’est lui qui a établi les normes de l’amour dynamique. Dans Éphésiens 4.32, nous lisons : « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ » (voir aussi Ép 5.1,2). L’illustration ultime de ce verset est l’humble amour sacrificiel de Christ, dont il a donné l’exemple à ses disciples en leur lavant les pieds. Cela doit nous motiver à suivre son exemple de service en répandant l’amour et en cherchant des manières de nous faire du bien les uns aux autres (Jn 13.14‑17).

Un amour profond.

La cinquième caractéristique de l’amour que Paul veut voir parmi les Philippiens est la profondeur et l’enracinement dans la vraie connaissance. L’amour qui vient de Dieu est régulé par la connaissance de sa Parole. Autrement dit, il sera ancré profondément dans des convictions basées sur la vérité. Pierre nous exhorte ainsi : « Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur » (1 Pi 1.22). Lorsque nous obéissons à la vérité divine et que nous sommes dirigés par elle, nous pouvons aimer à un degré suprême.

Un amour qui discerne.

Pour finir, Paul prie que l’amour des chrétiens soit caractérisé par le discernement. Un amour qui discerne sera marqué par une perception, une perspicacité et une application pratique morales de la connaissance à laquelle Paul vient de faire allusion. L’amour qui discerne ne suivra en aucun cas l’adage populaire « l’amour est aveugle ». Au contraire, il s’efforcera de distinguer le bien du mal et le vrai du faux, et appliquera correctement la vérité dans les différentes situations de la vie.

Ceux qui négligent le discernement deviennent souvent les victimes de faux enseignements, de causes erronées et de pratiques non bibliques, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église – entraînant bien souvent dans leur égarement d’autres personnes ignorantes. Tout cela pourrait être évité si les croyants recherchaient l’amour qui est régulé par un examen minutieux et un attachement à la vérité de Dieu, sa Parole. Ceux qui aiment avec discernement préservent non seulement leur propre intégrité, mais protègent également celle de l’Église.


Cet article est tiré du livre : « La puissance de l’intégrité » de John MacArthur