S’approcher des autres (Edward T. Welch)

Le Seigneur est toujours le premier à s’avancer

Car ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : voici, j’aurai soin moi-même de mes brebis, et j’en ferai la revue (Éz 34.11).

Ce passage d’Ézéchiel relate que le peuple de Dieu l’a abandonné, lui, le véritable Berger d’Israël, et qu’il a été maltraité par ses dirigeants. Bien que les brebis ne manifestent aucun intérêt à revenir à l’Éternel, il cherche tout de même celles qui sont perdues, ramène celles qui se sont égarées et panse celles qui sont blessées (v. 11-24). Sa grâce et sa compassion montrent la voie à suivre.

L’amour incessant de Dieu

Il existe de nombreuses variantes à cette histoire. Osée a entamé une quête persistante, silencieuse, même anonyme, pour retrouver sa femme rebelle. Cette quête est une image de l’amour incessant de Dieu. Jésus a pris la voie la moins empruntée pour aller rencontrer une femme samaritaine rejetée par la société (Jn 4). Il a aussi dit qu’il se mettrait à la recherche d’une seule brebis qui serait perdue (Lu 15.4-6). Il prend l’initiative et s’approche de ceux qui sont dans le besoin, même s’il ne s’agit que d’une seule personne.

Les rois reçoivent les gens. Ils consentent à leur accorder une audience de cinq minutes, pas plus. Les rois ne visitent pas leurs sujets à la maison. Ils ne se détournent pas de leur chemin dans le but de les aider personnellement. Le Roi Jésus est différent ; il quitte son palais dans le but de retrouver ses brebis.

Jésus veut s’approcher de nous, alors nous voulons nous approcher des autres

Toutes les histoires bibliques dans lesquelles l’Éternel s’approche de son peuple sont des histoires de grâce. La grâce est le fait que Dieu s’est approché de nous en Christ. Il ne nous a pas cherchés en raison de notre aptitude à crier vers lui ou parce que nous aurions entrepris de nous réformer nous-mêmes. Nous étions simplement malades et avions besoin de lui. Qui plus est, nous étions ennemis de Dieu et refusions de nous rendre.

Dieu est le premier à dire « je t’aime », même si la réponse est un simple haussement d’épaules ou l’équivalent d’un « ah ! merci » indifférent. C’est pour cette raison qu’il est difficile de nous approcher des autres : la personne qui prend l’initiative dans la relation (celle qui manifeste le plus d’amour) est celle qui risque le plus de subir l’humiliation.

Grâce à Jésus, nous savons que l’amour est plus fort que la peur du rejet

Or, nous croyons que Jésus désire vivement s’approcher de nous. Nous abandonnons les mensonges selon lesquels il ne se soucie pas de nous ou nous a oubliés. Grâce à Jésus, nous ne cherchons plus à aller uniquement vers les personnes faciles d’approche dans un groupe, nous nous dirigeons plutôt vers l’individu en retrait, le nouveau venu, l’intrus. Imaginons un groupe de personnes – plus actives que passives – au sein duquel chacun s’approche de l’autre, où l’amour est plus fort que la peur du rejet. Ce groupe a l’air glorieux, il attire le monde. De tels actes sont des exemples de ce que Paul appelle se revêtir du Seigneur Jésus-Christ. C’est un signe de la présence du Saint-Esprit à l’œuvre dans la vie de chacun.

Nous devons considérer les épreuves que les personnes ont vécues

En considérant la manière de s’approcher les uns des autres, il faut tenir compte de ceux qui ont connu des épreuves dans la vie. Par exemple, un homme a déjà raconté dans son petit groupe que l’année précédente avait été la plus difficile de sa vie. Quelle fut la réponse des autres ? Personne n’a dit mot. Personne ne l’a même abordé par la suite. Personne n’a dit : « Peux-tu m’en dire plus ? Vas-tu mieux maintenant ? Est-ce que je peux prier pour toi ? » Personne. On n’est pas surpris d’apprendre que cet homme est resté replié sur lui-même au cours des dix années qui ont suivi. Le silence est trop souvent la réponse instinctive devant les problèmes des autres. Une telle réponse est la même chose que la fuite.

Jésus écoute, alors nous écoutons

Ainsi, nous nous approchons les uns des autres. Les extravertis parmi nous peuvent donner l’impression que la tâche est aisée. En revanche, les timides peuvent se sentir mal à l’aise devant une éventuelle situation embarrassante ou confrontés au silence. Cependant, aller vers les autres avec amour n’est jamais facile ni naturel pour qui que ce soit. Chacun de nous a besoin d’humilité et de l’aide des Écritures pour franchir les étapes initiales d’une conversation bénéfique. Ces étapes pourraient ressembler à ceci :

  • Nous réservons un accueil chaleureux à ceux que Dieu appelle « sa famille ».
  • Nous apprenons le nom d’une personne, car Dieu la connaît par son nom.
  • Nous nous intéressons aux détails de la vie des autres, car Dieu connaît des détails apparemment insignifiants à leur sujet, comme le nombre de cheveux sur leur tête. Est-ce leur première visite à l’église ? Où vivent-ils ? Avec qui vivent-ils ? Travaillent-ils ? Sont-ils aux études ? Ont-ils une famille ?

Nous pourrions apprendre des choses étonnantes. Après tout, la plupart des gens n’ont pas l’habitude qu’on leur demande des détails personnels à leur sujet. Il est ainsi possible d’apprendre bien plus que de l’information de base. Nous pourrions entendre parler d’événements heureux ou de difficultés personnelles.

Les choses agréables pourraient inclure un bon emploi ou une nouvelle relation. Elles pourraient aussi être plus profondes, comme la révélation d’un aspect du caractère de Dieu chez une personne. Cela pourrait se manifester dans l’amour que cette personne porte à sa famille et ses amis, le service qu’elle exerce, les soins qu’elle prodigue aux autres, sa persévérance dans l’épreuve. Il y aura sans cesse des problèmes : des ennuis de santé personnels ou chez un proche, des injustices au travail ou des relations brisées.

L’importance de l’écoute

La réponse à tout cela est l’écoute. Cela signifie que nous écoutons sans nous laisser distraire, engagés dans la conversation et touchés par ce que nous apprenons. Nous partageons avec l’autre le plaisir des bonnes choses et le fardeau des épreuves.

Les desseins dans le cœur de l’homme sont des eaux profondes, Mais l’homme intelligent sait y puiser (Pr 20.5).

Nous espérons devenir cette personne intelligente, et cela ne se produira que si nous nous approchons des autres.


Cet article est tiré du livre : Prendre soin les uns des autres de Edward T. Welch