Sauvé par la foi — Éphésiens 2.8,9 (John MacArthur)
Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
Éphésiens 2.8,9
Notre part dans notre salut est d’avoir la foi. Mais même cette foi ne vient pas de [nous], elle est le don de Dieu. Nous n’avons pas la foi de nous-mêmes et ne l’exprimons pas par notre propre force. Premièrement, nous n’avons pas en nous-mêmes ce qui est nécessaire. De plus, même si nous l’avions, Dieu ne voudrait pas que nous l’utilisions. Sinon, le salut dépendrait en partie de nos œuvres, et nous aurions certaines raisons de nous en glorifier. Paul insiste ici sur le fait que même la foi ne vient pas de nous si Dieu ne nous la donne d’abord.
Certains s’opposent à cette interprétation et disent que le terme foi (pistis) est féminin alors que cela (touto) est neutre. Cela ne pose pas de problème, pour autant qu’on comprenne que cela ne renvoie pas précisément à foi, mais à l’acte de croire. De plus, cette interprétation est celle qui donne le meilleur sens au texte, puisque si cela renvoie à c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi (donc la phrase complète), l’addition de cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu est superflue, puisque la grâce est par définition un don immérité de Dieu. Si le salut est par grâce, il faut qu’il soit un don immérité de Dieu. La foi est présentée comme un don dans 2 Pierre 1.1, Philippiens 1.29 et Actes 3.16.
On raconte l’histoire d’un vieil homme qui arriva avec empressement mais très en retard à une réunion de réveil et trouva les ouvriers en train de démonter la tente dans laquelle la réunion avait eu lieu. Hors de lui d’avoir manqué l’évangéliste, il décida alors de demander à l’un des ouvriers ce qu’il pouvait faire pour être sauvé. L’ouvrier, qui était chrétien, lui répondit : « Vous ne pouvez rien faire. Il est trop tard. » Horrifié, l’homme demanda alors : « Comment ça ? Comment peut-il être trop tard ? » L’ouvrier lui répondit : « Tout a déjà été fait. Tout ce qu’il vous reste à faire, c’est le croire. »
Tout le monde vit par la foi. Quand nous ouvrons une boîte de conserve ou buvons un verre d’eau, nous avons foi qu’ils ne sont pas contaminés. Lorsque nous traversons un pont, nous avons foi en sa solidité. Quand nous mettons notre argent en banque, nous avons foi en sa sécurité. La vie est une suite ininterrompue d’actes de foi. Aucun être humain, aussi sceptique et auto-suffisant soit-il, ne pourrait vivre un jour sans poser des actes de foi.
Les faits d’appartenir à une Église, d’être baptisé, confirmé, de faire la charité et d’être un bon voisin ne peuvent pas procurer le salut. Non plus que prendre la communion, observer les Dix Commandements ou vivre en obéissant au Sermon sur la montagne. La seule chose que quelqu’un puisse faire qui joue un rôle quelconque dans le salut, c’est de mettre sa foi en ce que Jésus-Christ a fait pour lui.
Lorsque nous acceptons l’œuvre complète de Christ pour nous, nous agissons par la foi que nous a donnée la grâce de Dieu. C’est là l’acte suprême de foi humain, l’acte qui, bien qu’il soit fait par nous, vient premièrement de Dieu — c’est le don qu’il nous fait par sa grâce. Lorsque quelqu’un s’étouffe ou se noie et arrête de respirer, il n’y a rien qu’il puisse faire. S’il se remet jamais à respirer, ce sera parce que quelqu’un a réactivé sa respiration. Celui qui est spirituellement mort ne peut même pas prendre une décision par la foi à moins que Dieu n’introduise d’abord en lui le souffle de la vie spirituelle. Avoir la foi, c’est tout simplement exhaler le souffle que procure la grâce de Dieu. Pourtant, ce qui est paradoxal, c’est que nous devons avoir cette foi ou être jugés coupables de ne pas l’avoir (voir Jn 5.40). Évidemment, s’il est vrai que le salut est entièrement le produit de la grâce de Dieu, il n’est point par les œuvres. L’effort humain n’y est pour rien (voir Ro 3.23 ; Ga 2.16). Et ainsi, personne ne [peut] se [glorifier] comme s’il avait fait quelque chose. Il n’existe aucune cause d’orgueil dans le fait d’être sauvé (voir Ro 3.27 ; 4.5 ; 1 Co 1.31). Pourtant, les bonnes œuvres ont une grande importance, comme Paul s’empresse de l’affirmer.
Cet article est tiré du livre : Éphésiens de John MacArthur