Sauvés par la grâce de Dieu (Michael Lawrence)

Pour être sauvé de la colère de Dieu, il n’y a pas d’autre moyen que sa grâce.

Paul dit encore : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ép 2.8).

Nous rendons grâce pour la nourriture avant nos repas. Or, personne ne peut vraiment rendre grâce à Dieu. Nous ne pouvons que recevoir sa grâce, car elle est un cadeau. Par définition, les cadeaux ne sont ni mérités (c’est ce qu’on appelle un salaire) ni revendiqués (c’est ce qu’on appelle des droits). On ne peut que les donner ou les recevoir. L’incroyable cadeau de la grâce dont Paul parle est le don venant de Dieu du pardon des péchés, acheté à la croix par le sacrifice de substitution de Christ à la croix. Puisque Jésus a subi la colère de Dieu pour tous les péchés de ceux qu’il représente, le Père offre gracieusement le salut à tous ceux qui se repentent et croient.

La grâce de Dieu contredit l’idée moraliste que nous pouvons nous laver nous-mêmes de nos péchés

La réalité de la grâce de Dieu s’attaque à l’orgueil qui pense que Dieu ne pourrait jamais me pardonner ou à l’autre extrême, qu’il n’a pas besoin de le faire. Elle redonne aussi à la foi son rôle. Réfléchissons un peu plus à ce dernier point. Paul dit que nous sommes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi. C’est la grâce qui sauve. La foi en est l’instrument, ce qui veut dire que la foi ne sauve pas. C’est plutôt par la grâce qu’on est sauvé et la foi reçoit cette grâce. La foi met sa confiance dans ce cadeau. C’est pour cette raison que Martin Luther a maintenu que nous sommes sauvés à travers la foi seule. L’Église catholique romaine enseignait que la grâce ne se recevait qu’alors que nous coopérions avec Dieu en faisant de bonnes œuvres et particulièrement en recevant les sacrements. Or, Luther enseignait que ce n’est que par la foi seule et non en faisant de bonnes œuvres que nous recevons la grâce de Dieu. En bref, la foi ne sauve pas. C’est la grâce qui sauve.

Ce qui se passe lorsque nous croyons que la foi nous sauve

La sincérité devient alors primordiale. Nous commençons à croire que la foi est un acte ponctuel, une prière, une décision, une main levée, au lieu de l’orientation de notre vie entière. Le problème, c’est qu’il est impossible de savoir si nous sommes assez sincères. L’insécurité s’ensuit et c’est ainsi que se développe la culture de reconsécration. Les enfants anxieux répètent « la prière » encore et encore. Les jeunes se reconsacrent à chaque été dans les camps. Les adultes font de même. Tous espèrent que cette fois-ci, leur proclamation de foi sera assez sincère.

La foi n’est pas une émotion que Dieu évalue selon son intensité

La foi est la confiance et elle ne vaut pas mieux que l’objet de cette confiance. La question n’est pas « croyez-vous vraiment ? » comme Fanny Crosby l’insinuait. C’est plutôt « en qui croyez-vous ? »

J’ai bien peur que nos Églises évangéliques aient créé une génération de chrétiens anxieux qui réévaluent constamment leur foi. Au lieu de cela, nos Églises devraient porter constamment notre attention sur Dieu à travers Christ, lui qui est bon, généreux et rempli de grâce. Nous mettons notre confiance en lui et en sa grâce pour notre salut, et non dans la force de nos émotions.


Cet article est tiré du livre : La conversion de Michael Lawrence