Servir avec désintéressement – Actes 20.33-38 (John MacArthur)
Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous. Et tous fondirent en larmes, et, se jetant au cou de Paul, ils l’embrassaient, affligés surtout de ce qu’il avait dit qu’ils ne verraient plus son visage. Et ils l’accompagnèrent jusqu’au navire. (Actes 20.33-38)
Pour réellement honorer Dieu, tout ministère doit être motivé par le désir de donner et non de recevoir. Dieu ne bénit pas le ministère de celui qui se préoccupe de la question financière, comme l’a dit le Seigneur Jésus-Christ sans le moindre détour : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6.24). Voici l’ordre que Dieu donne à tous les croyants : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez » (Hé 13.5) ; ce qui est doublement vrai dans le cas des personnes qui occupent un poste de responsable spirituel (1 Ti 3.3 ; Tit 1.7). Ceux qui prennent soin du troupeau de Dieu ne doivent pas le faire en vue d’un gain sordide.
L’amour de l’argent et les faux enseignants
L’amour de l’argent a toujours caractérisé les faux enseignants. Dans l’Ancien Testament, Ésaïe (56.11), Jérémie (6.13 ; 8.10) et Michée (3.11) ont à tour de rôle dénoncé l’avidité des mauvais dirigeants d’Israël. Dans le Nouveau Testament, Paul décrit les faux enseignants comme ceux qui enseignent « pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner » (Tit 1.11). Pierre aussi met en garde contre la cupidité des faux enseignants (2 Pi 2.3).
Le ministère de Paul ne se caractérise pas par la recherche de biens matériels, tel qu’il l’indique ici : Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Il rappelle ensuite aux anciens d’Éphèse ce qu’ils ont pu observer d’eux-mêmes pendant les trois années qu’il a passées parmi eux. Il ajoute donc, sans doute en levant les mains : Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Bien que la possibilité pour Paul d’obtenir un soutien financier en échange de son ministère aurait été tout à fait légitime (1 Co 9.3s), ce qui s’est d’ailleurs produit à l’occasion (2 Co 11.8,9 ; Ph 4.10-19), il avait pour principe de subvenir à ses propres besoins (2 Co 11.7 ; 12.13 ; 1 Th 2.9 ; 2 Th 3.8), afin de pouvoir « offrir gratuitement l’Évangile » (1 Co 9.18).
Suivre l’exemple de Paul
Paul les incite ensuite à suivre son exemple : Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Ainsi, l’apôtre ne travaille pas uniquement pour sa propre subsistance, mais également pour celle des personnes qui sont dans le besoin. Précisons que, même si cette citation de Jésus n’apparaît nulle part dans les Évangiles, elle est connue des premiers chrétiens. Le fait qu’il s’agisse de la seule parole que Jésus ait prononcée sur terre qui soit citée en dehors des Évangiles est d’ailleurs très significatif. Elle ajoute beaucoup de poids à la vérité qu’elle révèle et prouve que les Évangiles ne rapportent pas plus toutes les paroles que notre Seigneur Jésus-Christ a prononcées lors de son ministère terrestre que toutes les œuvres qu’il a accomplies (Jn 21.25). Toutefois, seule la Bible inspirée de Dieu contient les paroles et les œuvres qu’il souhaite que nous nous rappelions. C’est donc dire qu’il nous faut rejeter toutes ces œuvres et paroles imaginaires que contiennent les écrits parabibliques.
Après avoir ainsi parlé, Paul se [met] à genoux, et il [prie] avec eux tous. C’est ainsi que son exhortation prend fin. L’heure du départ est arrivée, son bateau est sans doute sur le point de lever l’ancre. Au terme de leur moment de prière, tous [fondent] en larmes, et, se [jetant] au cou de Paul, ils [l’embrassent], affligés surtout de ce qu’il [a] dit qu’ils ne verraient plus son visage. Et ils [raccompagnent] jusqu’au navire. La séparation est déchirante, ce qui témoigne de tout l’amour que les anciens d’Éphèse vouent à Paul et de la profondeur du chagrin que leur procure la pensée de ne jamais le revoir. Même lorsque l’apôtre bien-aimé parviendra à s’arracher à eux, ils [raccompagneront] jusqu’au navire, afin de retarder le plus possible l’ultime moment de la séparation.
Le succès du ministère de Paul
Si Paul connaît le succès dans son ministère, c’est que sa vie est en règle avec Dieu, qu’il a pour priorité de nourrir et de garder le troupeau, qu’il se consacre à la prière et au ministère de la Parole, et qu’il sert le Seigneur de manière tout à fait désintéressée. Résultat : il a droit à l’amour brûlant de ceux qu’il côtoie et, plus important encore, à l’approbation de Dieu.
Cet article est tiré du livre : Actes, 13-28 – John MacArthur de John MacArthur