Seuls les hommes exercent un leadership officiel (Kevin DeYoung)
Du début à la fin, les leaders du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament sont des hommes.
Ce schéma apparaît en premier lieu avec les patriarches : Abraham, Isaac, et Jacob. Même s’ils sont bien imparfaits, ils n’en demeurent pas moins responsables de la sécurité et du bien-être de leur famille. L’Ancien Testament ne souligne pas tant l’autorité du père, chez le peuple d’Israël dans les premiers siècles, que son rôle central de protecteur et de pourvoyeur pour son foyer. On pourrait qualifier ce schéma de « patricentrisme » plutôt que de patriarcat, bien que le second terme, correctement compris, ne soit pas inapproprié.
À la suite des patriarches, nous voyons que les leaders de l’exode et de la conquête sont exclusivement des hommes : Moïse, Aaron, et Josué. Alors que le culte et la gouvernance dans le peuple de Dieu se développent, les responsables sous la direction de Moïse sont tous des hommes (Ex 18.21,22). Les prêtres et les Lévites, les juges, à une exception près, et tous les monarques d’Israël sauf un sont des hommes. C’est le cas également des prophètes les plus notables, tels qu’Élie, Élisée, Ésaïe, Jérémie, et Ézéchiel. Tous ceux qui ont communiqué la parole de Dieu par écrit sont des hommes, de même que tout individu ayant légitimement occupé une fonction de gouvernance en Israël.
Qu’en est-il des exceptions apparentes ?
1. En tant que juge, Débora n’exerce la fonction militaire; elle accompagne plutôt Barak lorsqu’il refuse d’aller au combat seul (Jg 4.8). Le fait que son ennemi aurait à être tué par une femme serait tout à la honte de Barak (4.9,21,22 ; 9.53,54). De plus, les juges en Israël faisaient davantage office de libérateurs nationaux que de responsables officiels revêtus d’une autorité juridique.
2. L’Ancien Testament mentionne plusieurs femmes qui prophétisent ; parmi elles, Miriam, Débora, et Hulda. Ces prophétesses d’Israël devraient être célébrées ; cependant, elles ne possèdent aucune autorité institutionnelle et n’exercent pas le même type de ministère public que bon nombre de leurs homologues masculins.
3. Esther est une reine héroïque, mais ce n’est pas elle qui a le pouvoir ultime ; elle sert Israël, mais n’occupe pas une position d’autorité.
4. Athalie est la seule femme à a voir régné sur Israël,mais elle accède au trône non pas par onction ou par choix divin, mais en assassinant tous les héritiers royaux (2 R 11.1). Lorsqu’est révélée l’existence de Joas, un héritier légitime, Athalie est destituée et mise à mort (11.13-16). Son règne, loin d’être une exception notable à la règle, renforce la notion vétéro-testamentaire que la domination d’une femme sur le peuple de Dieu était un signe de déclin et d’embarras (És 3.12).
Cet article est tiré du livre : « Les hommes et les femmes dans l’Église » de Kevin DeYoung.