Si Dieu est pour nous… (David Powlison)

Que nous pensions être trop mauvais ou, au contraire, être suffisamment bons, cela fait donc une différence de savoir que nous sommes rendus acceptables par Dieu en raison de notre foi en Christ et de ce qu’il a fait pour nous. Une telle foi est comme une main vide qui se tend pour recevoir la vie. Voici une description biblique de la manière dont il a accompli cela :

Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! (Ro 8.31-34.)

La porte du Père nous est grande ouverte

Prenez ces paroles à cœur. N’oubliez jamais. Si vous vous sentez indigne et si tout cela est vrai, alors la porte du Père vous est grande ouverte ! Si vous vous sentez digne, alors, parce que ces choses sont vraies, elles constituent l’unique accès au Père. Lorsqu’il déclare : « Venez à moi », il le pense vraiment. Alors, quelles que soient vos difficultés, prenez-le au mot.

Jusqu’ici, tout va bien. Toutefois, remarquez maintenant quelque chose de significatif concernant le but pastoral de Romains 8.18-39. Paul expose ouvertement ses raisons de parler des miséricordes justifiantes de Dieu dans Romains 8.31-34. Il ne songe même pas à ceux qui sont imbus de leurs performances. Il n’a pas en vue nos efforts pour être sauvés, nos péchés, ou le fait de placer notre foi dans l’œuvre expiatoire de Christ pour le pardon des péchés.

L’application directe dont il est question dans cette discussion sur la justification est utile à ceux qui sont dans l’épreuve, la faiblesse, ou qui sont aux prises avec de l’hostilité. Ils sont tentés de douter de l’amour de Dieu, de se sentir abandonnés de lui, menacés par les « souffrances du temps présent » (Ro 8.18). Romains 8.31-34 évoque le fait que Dieu nous a déjà justifiés par la mort de Christ comme un moyen de donner espérance et consolation à ceux qui souffrent, sans parler des pécheurs angoissés et de ceux qui sont obsédés par leurs propres efforts.

À l’origine, le point saillant du message n’était pas : « Tu peux quitter l’esclavage de la performance, car Dieu ne te condamne pas pour tes péchés », mais plutôt : « Quelque difficile que soit la vie, rien ni personne n’a le pouvoir de te détruire et de te séparer de l’amour de Dieu ». La seconde partie de Romains 8 nous sanctifie, tandis que la vie terrestre continue d’être une vallée d’affliction, de faiblesse, de gémissements et de larmes.

Dieu est pour nous

Dans le contexte pastoral de Romains 8, la justification par la foi n’est que l’un d’une longue chaîne de sous-points destinés à faire ressortir un élément beaucoup plus important : Dieu est pour nous. L’une des façons dont il le montre est qu’il « justifie les pécheurs ». Et cela fait partie des nombreuses manières dont Dieu manifeste son attitude essentielle envers nous. Je n’expliciterai pas la douzaine – ou plus – de façons dont Romains 8.18-39 exprime et renforce cette idée que Dieu est pour nous. Nous n’avons qu’à regarder le passage de Romains 8.31-34 pour voir comment l’assurance que « Dieu est notre justice » va de pair avec quatre autres façons dont Dieu nous démontre son amour :

  • Dieu n’a pas épargné son propre Fils, ce qui ne revient pas à répéter comment et pourquoi le pardon et la justification ont été accomplis. Paul nous parle de l’attitude et du dessein qui ont poussé Dieu à nous donner ce qu’il avait de plus proche, de plus cher et de meilleur. Il était pour nous.
  • Dieu, dans son amour électif et possessif, nous a choisis pour que nous lui appartenions. Ceci souligne qu’il place librement son affection sur le peuple qu’il s’est choisi. Il n’a jamais cessé d’être pour nous.
  • Si Dieu nous a déjà donné son propre Fils, alors, bien sûr, il nous donnera toutes les autres bonnes choses. Ceci renvoie à de nombreuses autres bénédictions, passées, présentes et futures, qui nous arrivent dans le sillage de Christ (Romains 8 en mentionne un certain nombre). Il est pour nous avec abondance.
  • Le Christ Jésus, qui est mort et ressuscité, continue à intercéder en notre faveur. Ceci attire notre attention sur le Christ vivant ainsi que sur ce qu’il est en train d’accomplir. Il est encore pour nous.

Ne perdons pas courage

Dieu ne nous condamne pas mais nous aime, et il est celui qui décide. De nombreuses vérités interdépendantes – qui se renforcent les unes, les autres, et nourrissent l’âme – préludent à l’accomplissement d’une promesse plus grande. Si nous passons par des circonstances douloureuses, ne perdons pas courage, car chaque bénédiction (y compris la justification) contribue à notre sanctification, notre foi, notre obéissance et notre espérance.

Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu

Il y a plus que cela, bien sûr. Romains 8.35-39 plonge dans le marécage de détresse et de problèmes auxquels nous devons faire face, y compris la mort. Paul attire notre attention sur toutes les puissances qui sont déployées contre nous. Est-ce que quelque chose peut nous séparer de l’amour de Christ ? Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur. Il sera pour nous éternellement, et avec nous pour toujours.


Cet article est tiré du livre : Qu’est-ce que la sanctification ? de David Powlison