Toutes les nations seront-elles atteintes avant le retour de Christ ? (John Piper)
Aujourd’hui, nous avons une importante question sur la mission de la part d’un auditeur nommé Zach. « Bonjour, Pasteur John ! Un ami et moi avons lu votre livre “Que les nations se réjouissent !”. Cela a été une bénédiction pour nous deux alors que nous poursuivons chacun notre rôle dans la mission. Merci.
Je me suis demandé si les chrétiens devront atteindre tous les groupes de personnes non atteintes, ou au moins tous les groupes de personnes non atteintes et non-engagées, avant le retour de Jésus. Il me semble que les disciples ont vécu comme s’ils croyaient que Jésus reviendrait d’un jour à l’autre. Et la Bible parle certainement de la venue de Jésus à n’importe quel moment. Aussi, en regardant Apocalypse 14.6, je me demande si ce passage dit que si Jésus revient avant que nous, en tant que chrétiens, ayons accompli la tâche d’atteindre tous les non atteints, l’ange s’occupera du reste, pour ainsi dire. Qu’en pensez-vous ? »
Permettez-moi de commencer ce que je vais dire en disant que je suis prêt à être corrigé sur ce point. J’en dirai peut-être plus à ce sujet au fur et à mesure, alors s’il vous plaît, ne considérez pas que je parle ici avec autant de fermeté que d’autres enseignements que je trouve plus clairs. Mais j’ai des convictions, et je vais vous dire ce qu’elles sont.
« Alors viendra la fin »
La façon dont je voudrais exprimer ma compréhension de la Bible est que Jésus nous a clairement ordonné de faire des disciples de tous les peuples, tribus, langues du monde (Matthieu 28.19 ; Apocalypse 5.9). Il nous a donné son Saint-Esprit et sa puissance à cette fin (Actes 1.8). Il a promis d’être avec nous « jusqu’à la fin du monde » dans ce but (Matthieu 28.20). Et il a dit que la fin viendrait – c’est-à-dire qu’il viendrait – quand cette tâche de témoigner à toutes les nations sera terminée (Matthieu 24.14). Oui, j’ai dit cela dans le livre, et je le dis maintenant.
Je ne veux pas prétendre que je peux définir précisément le travail d’évangélisation du monde, de façon à connaître le jour et l’heure où il sera achevé. Je n’en suis même pas proche. Il y a donc une grande ambiguïté. Écoutez-moi : il y a une ambiguïté significative. On pourrait dire : « Oh, quand les nations seront atteintes, il viendra. » Eh bien, le fait que les nations soient atteintes n’est pas défini avec clarté dans la Bible, il y a donc une ambiguïté à dire que la fin viendra quand l’œuvre sera terminée, bien que je le dise. Un des principaux passages de la Bible permettant de croire cela est Matthieu 24.14 :
« Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier, en témoignage à toutes les nations, et alors la fin viendra. »
N’importe quel jour désormais ?
Donc, la phrase principale de la question de Zach à laquelle je dois répondre est la suivante : il dit : « Il me semble que les disciples ont vécu comme s’ils croyaient que Jésus reviendrait d’un jour à l’autre. Et la Bible parle certainement de la venue de Jésus à n’importe quel moment. » Je ne suis pas d’accord avec ces deux déclarations, aussi largement acceptées soient-elles. Je pense que les apôtres et Jésus ont tous deux enseigné et vécu comme s’ils s’attendaient à un retard important dans la venue de Jésus, et non comme s’il pouvait venir à tout moment. Je ne pense pas que la Bible parle clairement de la venue de Jésus à n’importe quel moment.
Bon, des livres entiers ont été écrits pour défendre les deux côtés de cette question, et il me reste moins de dix minutes. Qu’il soit dit haut et fort que les désaccords sur le moment de la venue du Seigneur – et puisse-t-elle être bientôt –, non pas le fait que ça arrivera, mais le moment, ne sont pas le genre de désaccords qui me séparent de la communion avec d’autres chrétiens. Alors, laissez-moi juste donner quelques conseils bibliques. Je vais les appeler ainsi – des conseils – pour expliquer pourquoi je pense comme je le fais.
Jésus a dit ceci, dans Matthieu 24.5-8, à propos du temps après qu’il aurait quitté la terre :
En effet, beaucoup viendront sous mon nom et diront : « C’est moi qui suis le Messie », et ils tromperont beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de menaces de guerres : ne vous laissez pas effrayer, car il faut que toutes ces choses arrivent. Cependant, ce ne sera pas encore la fin. Une nation se dressera contre une nation et un royaume contre un royaume, et il y aura en divers endroits des famines, et des tremblements de terre. Tout cela sera le commencement des douleurs.
Or, il ne semble tout simplement pas que Jésus est en train de dire : « Dès que je partirai, je pourrais revenir à tout moment », parce qu’il a tout cela qui se passe avant qu’il ne vienne. En fait, il me semble que Jésus s’est efforcé de décourager les gens de son époque de penser que la fin viendrait immédiatement ou à n’importe quelle minute après son départ.
Un pays lointain
Par exemple, dans Luc 19.11-12, il est dit :
« Comme la foule écoutait cela, Jésus ajouta une parabole. En effet, il était près de Jérusalem et l’on croyait que le royaume de Dieu allait apparaître immédiatement. (v.11)
Donc, il corrige un problème de timing. Puis il dit ceci :
Un homme de haute naissance partait dans un pays lointain pour se faire désigner roi et revenir ensuite. (v.12)
Alors, quel est le sens de tout ça ? Le raisonnement est le suivant : le départ de Jésus, son départ pour le ciel, est comme un homme de haute naissance qui va dans un pays lointain et qui revient. Il le dit pour les empêcher de penser que ça serait immédiat. Il dit pays lointain précisément pour les décourager de penser qu’il viendrait tout de suite.
Ou prenons Paul, par exemple. Lorsque Paul a été confronté à un malentendu similaire à Thessalonique sur la rapidité de la seconde venue, voici comment il a répondu :
En ce qui concerne le retour de notre Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui … Il faut que l’apostasie arrive d’abord et qu’apparaisse l’homme de péché, le fils de la perdition . . . Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il n’apparaisse que lorsque le moment sera venu pour lui . . . Alors apparaîtra l’impie que le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche et qu’il anéantira par la manifestation de son retour. (2 Thessaloniciens 2.1,3,6,8)
Je ne vois pas comment Paul pourrait dire cela et s’attendre à ce que les Thessaloniciens croient que Jésus pourrait revenir cet après-midi-là. Il leur dit des choses qui ne se sont pas encore produites – cet homme de péché – et qui doivent précéder le retour du Seigneur.
Restez spirituellement vigilant
Alors, que dois-je faire des paroles de Jésus quand il dit, par exemple, dans Matthieu 25.13 : « Restez donc vigilants, puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure », ou dans Luc 12.40 : « Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas » ?
Je considère ces déclarations comme voulant dire que chaque croyant à chaque génération devrait être spirituellement vigilant, attentif, ne se permettant jamais de s’enivrer avec la mondanité et de devenir indifférent à la venue du Seigneur, parce qu’il est possible que, dans n’importe quelle génération, les gens puissent devenir si envoûtés spirituellement qu’ils deviennent complètement inconscients de la façon dont les choses peuvent soudainement se développer avant que la seconde venue arrive.
Voici la manière dont Jésus le dit dans Luc 12.45-46 :
Mais si ce serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, s’il se met à battre les autres serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas.
En d’autres termes, les gens qui seront pris au dépourvu et dévastés à la venue du Seigneur sont ceux qui cessent d’être vigilants. Donc, restez toujours éveillés spirituellement. Soyez vigilants, soyez prêts, soyez en alerte. Occupez-vous des affaires de votre Seigneur, afin qu’il puisse vous trouver bien occupé quand il reviendra.
Maintenant, quand le Nouveau Testament dit des choses comme « l’avènement du Seigneur est proche » ou « voici que le juge se tient à la porte » (Jacques 5.8-9), le fait n’est pas qu’il ouvrira la porte immédiatement, mais que nous ferions mieux de ne pas supposer qu’il est en retard, comme si nous pouvions faire ce que nous voulons bien faire. Nous ne contrôlons pas son retour. Il se tient à la porte, il peut l’ouvrir quand bon lui semble, il contrôle le timing.
Recherchez la puissance du Saint-Esprit
Je pense que le mot le plus crucial pour nous est peut-être de nous mettre tous d’accord ici, quelle que soit l’eschatologie que vous avez, et j’ai de très bons amis qui ne sont pas d’accord avec moi à ce sujet. Mon père ne voyait pas les choses comme je les décris en ce moment. J’aime mon père à mort, et je pense qu’il est au ciel maintenant et qu’il m’encourage. Je ne sais pas s’il est d’accord avec moi maintenant ou pas. J’espère qu’il l’est.
La chose la plus importante sur laquelle nous pouvons tous nous mettre d’accord, nous qui aimons Christ, sa mission, la croix, l’évangile et sa seconde venue, c’est Actes 1.7-8 :
Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre.
Alors, recherchons cette puissance maintenant, et finissons cette mission.
Pasteur John Piper vous répond présente les réponses que le pasteur John Piper donne à des questions théologiques et pastorales difficiles. Ce podcast, créé en partenariat avec Desiring God, vous est offert par Revenir à l’Évangile, un blog et un ministère de Publications Chrétiennes. Pasteur John répondra à deux questions chaque semaine. Vous pourrez entendre ses réponses sur notre blog, Facebook, Youtube, Apple Itunes Store et sur l’appareil que vous utilisez pour écouter des podcasts