Vous occuper de vos péchés entraîne un brisement volontaire et une contrition. Cependant, gérer les conséquences de la dépendance de votre mari à la pornographie, à la luxure ou à la masturbation vous fait l’effet d’une gifle et vous brise le cœur, bien malgré vous. À vous de choisir d’être victime ou victorieuse.
S’apitoyer sur son sort
Entre nous, les séances d’apitoiement sur soi n’ont aucun secret pour moi ! Il suffit d’enfiler son survêtement gris préféré, de se servir un litre de glace à la vanille et de se préparer à valser sur la valse à trois temps : blâme, excuses, déni. Il fut un temps où j’aurais pu être l’animatrice de ce genre de réunions pour épouses d’hommes accros à la pornographie, tant j’étais douée. Le problème, c’est que les séances d’apitoiement ne remportent pas un franc succès. À vrai dire, une seule personne y assiste en général.
Mes propres séances d’apitoiement ont pris fin quand je me suis jointe à un groupe de soutien laïque. Non pas parce que je n’y ai pas appris de meilleures stratégies d’adaptation, bien qu’on les ait enseignées. Non, en regardant les autres participantes, dont aucune ne semblait connaître Jésus, j’ai compris que beaucoup d’entre elles avaient gagné une adhésion à vie au Club des séances d’apitoiement. Elles n’avaient aucun espoir. Ces femmes s’intoxiquaient réciproquement. Comme la levure que l’on verse dans de l’eau tiède fait ensuite lever la farine, elles se nourrissaient les unes les autres de leur négativité. C’est là où la métaphore prend fin, cependant, car contrairement au pain frais qui sort du four, ces personnes ne produisaient rien qui vaille la peine d’être savouré.
Je me souviens d’être rentrée du groupe de soutien, un soir, et de m’être laissée tomber sur le canapé, avant de dire à voix haute : « Seigneur, c’est ça aller mieux ? À mon avis, elles semblent toutes heureuses de porter le nom “Amère”. Je veux quelque chose de plus. Je ne veux pas traverser cette épreuve et en ressortir amère. Je veux en sortir grandie. »
Et vous ? Connaissez-vous quelqu’un qui est apparemment satisfait de vivre dans une fosse boueuse (Ps 40.3) ? Toujours en train de récriminer, de se justifier ou de vivre dans le déni ? Il ressemble à l’âne Bourriquet, environné de gros nuages noirs qui déversent obscurité et ténèbres. Il vit en victime. Y aurait-il une ressemblance entre cette personne et le visage qui se reflète dans la glace de votre salle de bain ? J’espère que non. Vous avez le même choix que moi. Vous pouvez choisir de simplement traverser cette épreuve ou d’en sortir grandie.
Choisir son personnage
Dans Jean 5.6, à la piscine de Bethesda, Jésus a demandé à un homme malade depuis trente-huit ans : « Veux-tu être guéri ? » Il a eu un choix à faire. Vous aussi. Choisissez votre personnage. Victorieuse ou victime ? Améliorée ou amère ? Sortir grandie de l’épreuve ou la traverser seulement ?
Vous pouvez réagir de façon saine et sainte, et grandir dans la foi à la suite de circonstances que vous n’auriez jamais choisies. Croyez-le. C’est mon cas. Je suis là pour vous encourager ! M’entendez-vous entonner un chant de victoire avec le mégaphone ? Savez-vous combien de fois je me suis agenouillée pour prier en votre faveur ?
Faire des choix
Pour sortir grandie de l’expérience d’être mariée à un homme accro à la pornographie, vous devez faire certains choix.
- Vous devez chercher à être seule avec Dieu.
- Vous devez accepter que Dieu est l’unique source de votre identité et que vous lui appartenez.
- Vous devez décider d’être reconnaissante.
- Vous devez choisir de ne plus regarder en arrière avec regret ou culpabilité.
Décider de chercher à être seule avec Dieu
Vous avez besoin de décider de chercher à être seule avec Dieu, parce que ces instants ne se présenteront pas forcément à vous. Particulièrement en ce moment, vous devez fléchir les genoux et vous abandonner à sa Parole, à son trône, à sa grâce et à sa gloire. Acceptez son offre de solitude au milieu du tumulte. C’est une fournaise dans laquelle il va chauffer à blanc votre âme pour la forger.
La solitude, c’est là où l’on rencontre sciemment Jésus. Seulement Jésus. Le cœur, l’esprit et l’âme s’attachent alors à lui seul et non à la situation actuelle. Là, on lui expose ses blessures béantes pour recevoir le baume de la guérison. On ne nie pas les difficultés et la douleur, mais on refuse de céder à leur emprise. Quand on est en présence de Dieu, on autorise son âme assoiffée à faire l’expérience de la communion profonde avec l’Eau vive. Il étanche la soif et nous comble comme lui seul peut le faire. Ensuite, il prend l’âme malléable et la façonne à son image.
Décider que Dieu est l’unique source de son identité et qu’on lui appartient
On doit décider que Dieu est l’unique source de son identité et qu’on lui appartient. Lorsque notre cœur a été brisé de manière involontaire, il n’est pas rare de se laisser surmonter par des sentiments de défaite. Si l’on n’y prend pas garde, on peut se convaincre que la vie sera toujours difficile et douloureuse, parce que Dieu nous a abandonnées. Ce mensonge laisse une emprise à Satan.
Lisez Deutéronome 4.31 :
Car l’Éternel, ton Dieu, est un Dieu de miséricorde, qui ne t’abandonnera point et ne te détruira point : il n’oubliera pas l’alliance de tes pères, qu’il leur a jurée.
Notre Dieu est bon. Il nous donne de la stabilité.
« Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue ; et il a dressé mes pieds sur le roc, il a affermi mes pas » (Ps 40.3).
Choisissez de croire qu’il vous protège. Il est de votre côté. Il croit en vous. Il ne vous abandonnera pas. Il vous donnera la force ainsi que le repos. Il vous aime et désire ardemment vous voir marcher dans la victoire avec lui, pas juste pour un temps, mais pour toujours. Vous êtes son témoignage de foi au sein de votre souffrance et de votre sacrifice. Ce sont là des choses qu’il veut que vous sachiez avec certitude.
Avez-vous déjà rencontré quelqu’un de cordial, qui n’était pas ouvert à une nouvelle amitié, mais qui vous a laissé établir un rapport, juste pour la forme ? Il peut nous arriver de traiter Dieu de la même manière. On fait semblant de lui consacrer un moment, sans pour autant manifester une réponse sincère ou une ouverture à son œuvre dans notre vie.
Persévérer malgré la douleur
Si vous devez sortir grandie de cette expérience, vous devez persévérer malgré la douleur, jusqu’à découvrir son but. Là, vous trouverez également la guérison. Vous êtes une enfant de Dieu, et rien ne vous séparera jamais de son amour.
Lisez Romains 8.37-39 :
Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
Décider d’être reconnaissante
Quand vous commencez à reconnaître les leçons qu’il a pour vous, décidez d’être reconnaissante. Oui, reconnaissante. Ne vous inquiétez pas, la gratitude ne minimise pas votre douleur ; elle magnifie le positif. La gratitude est l’humble attitude d’une foi authentique.
Votre douleur est bien réelle. Vous pouvez être honnête quant à cette réalité, sans toutefois la laisser masquer les nombreuses bénédictions que Dieu vous donne au quotidien.
Décider de ne plus regarder en arrière avec regret ou culpabilité
Enfin, vous devez décider de ne pas regarder en arrière avec regret ou culpabilité après vous être repentie. Pour grandir à l’aide de cette expérience, il vous faut escalader une pente. C’est une ascension. Une fois tout cela terminé, vous ne serez plus au même endroit qu’en ce moment. Accrochez-vous donc à la vérité que vous êtes juste de passage et engagez-vous à ne pas revenir sur les erreurs du passé.
Lisez 2 Corinthiens 7.10 :
En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.
Dois-je vous rappeler ce qui est arrivé à la femme de Lot quand elle s’est retournée (Ge 19.16-26) ? Si Dieu, dans sa miséricorde, vous a affranchie de certains comportements, choix et attitudes, considérez cela comme votre carte :
« Vous êtes libérée de Sodome ». Fuyez l’ancienne vie et n’y repensez plus !
« C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude » (Ga 5.1).
Vous avez un choix à faire : simplement traverser l’épreuve ou en sortir grandie.
Cet article est tiré du livre : « Mon mari est accro à la pornographie… » de Vicki Tiede
