Un message d’espoir pour les églises persécutées (Timothée Davi)
Comment encourager nos frères persécutés de par le monde sinon qu’en leur partageant ce message d’espoir de Jésus-Christ en Jean 16, 33 : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. »
Des tribulations. Si, comme si moi, vous vivez dans un pays de l’Europe de l’Ouest où la liberté religieuse est, tant bien que mal, préservée, votre expérience de « persécution » risque fort de se réduire à quelques quolibets ici et là et l’une ou l’autre discrimination. Loin de moi l’idée de réduire les épreuves que nous pourrions vivre en Suisse, en Belgique ou en France, mais force est de constater que nous ne perdons pas nos lieux de culte chaque jour. Nos frères et sœurs en Chine et en Algérie par exemple bien.
Il est difficile de s’imaginer ce que c’est de vivre dans un pays où la loi « a le nez en cire » et où le gouvernement décide du jour au lendemain de vous mettre à la rue en raison de votre foi seule. Une telle situation devrait non seulement nous encourager à prier pour nos frères et sœurs algériens, mais aussi nous rappeler ce qu’est un élément essentiel de la vie chrétienne : la persécution. Le monde nous déteste et Jésus nous rappelle en Jean 15, 18-21 que c’est là vérité essentielle : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. » Nous essayons bien trop souvent d’édulcorer le message de l’évangile et ses exigences pratiques afin d’éviter la persécution. Nos frères et sœurs persécutés, eux, n’ont pas ce luxe : leur seule existence est insupportable à leur gouvernement.
Mais prenez courage, j’ai vaincu le monde nous dit notre Sauveur. Prenez courage frères et sœurs persécutés, notre Sauveur a vaincu le monde. Ce matin, je méditais justement sur Actes 19 et la persécution que subit Paul et les chrétiens d’Éphèse. Il est intéressant de constater que, de façon assez similaire, la propagation de l’évangile « nuit aux affaires » d’Éphèse, comme elle nuit aujourd’hui aux affaires des pays qui persécutent nos frères et sœurs. La réaction est immédiate : l’on essaye dans les deux cas de les passer sous silence. Dans un cas, la loi romaine ne le permit pas, Paul et les chrétiens d’Éphèse furent saufs, tandis que dans l’autre, le mot de la fin ne nous est pas encore révélé.
Au-delà de ce point commun, je désire relever trois autres éléments :
- L’évangile se propage toujours malgré la persécution et parfois même grâce à elle. Dans notre exemple, l’émeute d’Éphèse put paraître terrible, mais elle n’a abouti à rien. Quelques années après, Éphèse était l’une des églises les plus florissantes de l’Empire romain. C’est l’église où Paul laissa son fils spirituel Timothée servir une large communauté chrétienne. De même, l’on peut déjà voir ce triomphe paradoxal dans les mots d’un pasteur algérien persécuté du nom de Youssef quand il partage que « on n’a pas vraiment besoin de parler de notre foi chrétienne. Des personnes musulmanes se convertissent par le biais de télévisions ou de radios chrétiennes, par exemple. Après, elles recherchent la proximité de chrétiens qui pourraient répondre à leurs questions. Et puis le Saint-Esprit touche beaucoup de cœurs. » Qui limitera le Seigneur des cieux et de la terre ?
- L’évangile a prouvé, depuis des milliers d’années qu’il a survécu tous les empires, peuples, cultures et religions que l’on puisse imaginer ! Qui se souvient de la Artémis des Éphésiens ? Qui adore cette « divinité » aujourd’hui ? Qui se souvient de la cité-État d’Éphèse ? L’évangile, lui, se propage glorieux de nation en nation. N’en doutons pas un seul instant : il en sera de même pour l’évangile prêché dans les pays persécutés et partout dans le monde, il survivra le peuple, la culture et les religions présentes.
- L’évangile ne s’arrête pas au terrestre. Les chrétiens persécutés pourraient même – nous prions que ça ne soit pas le cas – être chassés de leur pays et persécutés jusqu’à la mort que cela n’arrêterait pas le triomphe de l’évangile dans la vie de ceux qui sont déjà en Christ. Comme le dit Jésus : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Ils ne peuvent pas tuer l’âme. Telle était la magnifique foi qui animait les premiers chrétiens alors qu’ils étaient jetés dans les arènes romaines pour être dévorés par les lions. Telle devrait être notre foi aujourd’hui aussi.
Bien-aimés, vous qui nous lisez, quel meilleur passage que le suivant pour conclure cette réflexion : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? Selon qu’il est écrit : c’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Rm 8, 35-39).
Frères et sœurs, « nous sommes plus que vainqueurs par Jésus-Christ qui nous a aimés », marchez donc avec espoir la connaissance de ce message glorieux.