Un ministère spirituel – Actes 13.2 (John MacArthur)

Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. (Actes 13.2)

Quelle est la responsabilité de tout berger spirituel, sinon celle d’exercer un ministère spirituel ? Or, contrairement aux nombreux ouvriers contemporains qui s’investissent dans des activités et des programmes stériles, les responsables de l’Église d’Antioche comprennent en quoi consiste leur mandat spirituel et suivent l’exemple des apôtres, qui se consacrent à la prière et au ministère de la Parole (Ac 6.4). Voilà assurément les priorités de tout homme de Dieu.

Le verbe servaient provient de leitourgeô, dont le sens original est « occuper des fonctions officielles ». Ce mot « désigne les orateurs attiques qui servent l’État à leurs propres frais » (A. T. Robertson, Word Pictures in the New Testament, Grand Rapids : Baker, réédition de l’édition 1930, 3 : p. 177). C’est donc avec fidélité que les responsables de l’Église d’Antioche s’acquittent des fonctions que Dieu leur a confiées et exercent leur ministère (2 Ti 4.5).

Un service sacerdotal

Cependant, le sens scripturaire de leitourgeô transcende la notion de service public pour désigner le service sacerdotal. En effet, dans la version des Septante, ce verbe est attribué aux prêtres qui servent dans le temple (Ex 28.41). Le fait d’assumer un rôle de responsable au sein de l’Église doit donc être perçu comme un acte d’adoration envers Dieu, qui consiste à lui offrir des sacrifices spirituels (voir Hé 13.15,16), notamment la prière, le soin des brebis, l’étude, la prédication et l’enseignement de la Parole.

On remarquera ici que les responsables ne [servent]pas l’assemblée mais le Seigneur. En cela, comprenons que c’est à Dieu qu’est destiné tout ministère spirituel (voir Ac 20.19,20). Ceux qui visent à servir les gens sont parfois tentés de transiger sur ce principe, mais ils échapperont à cet écueil en faisant du Seigneur l’objet de leur ministère.

À l’instar des croyants de Macédoine, celui qui œuvre dans le ministère doit d’abord se donner lui-même au Seigneur, avant de se donner aux autres croyants (voir 2 Co 8.5). Il doit s’efforcer de se présenter « devant Dieu [non devant les hommes] comme un homme éprouvé » (2 Ti 2.15). De plus, comme il en va de tout croyant, l’homme de Dieu doit tout faire « de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes », car c’est « Christ, le Seigneur » qu’il sert (Col 3.23,24).

L’importance du jeûne

La Bible associe souvent le jeûne (ils jeûnaient) à la prière vigilante et enflammée (voir Né 1.4 ; Ps 35.13 ; Da 9.3 ; Mt 17.21 ; Lu 2.37 ; 5.33 ; Ac 14.23). En tant que croyant, il arrive qu’on soit si absorbé par des questions spirituelles qu’on en perde le goût de manger ou qu’on renonce à se nourrir pour se consacrer à une intercession soutenue. Mais celui qui est étranger au jeûne risque fort de l’être également à ce type de préoccupation. Précisons que, même si l’Écriture ne prescrit aucunement aux croyants de jeûner, Jésus présumait que ses disciples le feraient (Mt 6.17 ; Lu 5.33-35). À l’opposé du jeûne ostentatoire et hypocrite des pharisiens, le jeûne des croyants est destiné uniquement à Dieu (Mt 6.16-18). (Pour en savoir davantage sur le jeûne, consulter mon commentaire anglais intitulé Matthew 1-7, MacArthur New Testament Commentary, Chicago : Moody, 1985, p. 399s.)


Cet article est tiré du livre : Actes, 13-28 – John MacArthur de John MacArthur