Une conscience pure – 1 Pierre 3.15-16 (John MacArthur)
Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous, et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion. (1 Pierre 3.15-16)
La conscience est ce mécanisme interne placé par Dieu en chacun de nous pour nous accuser ou pour nous excuser ; elle agit comme un moyen de conviction ou d’affirmation. Comme je l’ai écrit ailleurs :
La conscience, c’est l’âme qui réfléchit à elle-même ; le mot grec suneidēsis (conscience) et le mot français « conscience » comportent tous deux l’idée de se connaître soi-même. D’après l’épître aux Romains, même ceux qui n’ont pas la loi écrite de Dieu ont un sens moral inné du bien et du mal : « Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes » (Ro 2.14). La conscience affirme tout bon comportement et condamne tout mauvais comportement.
La conscience n’est pas infaillible
Cependant, la conscience n’est pas infaillible. Ce n’est ni la voix de Dieu, ni sa loi morale, comme Colin G. Kruse le fait remarquer à juste titre :
La conscience ne doit ni être assimilée à la voix de Dieu ni même à la loi morale, c’est plutôt une faculté humaine qui se prononce sur l’action humaine à la lumière de la norme la plus élevée qu’une personne perçoive.
Étant donné que la totalité de la nature humaine a été affectée par le péché, la notion qu’on a de la norme d’action requise ainsi que le fonctionnement de la conscience elle-même (comme partie intégrante de la nature humaine) sont aussi affectés par le péché. Par conséquent, la conscience ne peut se voir accorder la position de juge suprême du comportement humain. Il est en effet possible que la conscience excuse quelqu’un pour quelque chose que Dieu ne saurait excuser, et à l’inverse il est également possible que la conscience condamne quelqu’un pour quelque chose que Dieu approuve. Le jugement final n’appartient donc qu’à Dieu (voir 1 Co 4.2-5). Néanmoins, rejeter la voix de la conscience, c’est aller au-devant de la catastrophe spirituelle (voir 1 Ti 1.19). On ne peut impunément rejeter la voix de la conscience, mais on peut modifier la norme la plus élevée à laquelle elle est liée en acquérant une meilleure compréhension de la vérité (The Second Epistle of Paul to the Corinthians, The Tyndale New Testament Commentaries [Grand Rapids : Eerdmans, 1995], p. 70-71).
Étant donné que la conscience oblige les gens à se conformer à la norme la plus élevée qu’ils perçoivent, les croyants doivent établir cette norme au niveau le plus élevé possible en se soumettant à toute la Parole de Dieu. En remplissant continuellement leur esprit des vérités de l’Écriture, les croyants saisissent mieux la loi parfaite de Dieu, et leur conscience les appelle ensuite à vivre selon cette loi.
Le fonctionnement de la conscience
La conscience fonctionne comme une lucarne, et non comme une lampe ; elle ne produit pas de lumière, mais laisse seulement entrer la lumière morale. C’est pour cette raison que la Bible enseigne l’importance de conserver une conscience pure, une bonne conscience : « Le but de cette recommandation, » dit Paul, « c’est un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère » (1 Ti 1.5). Quelques versets plus loin, Paul soulignera l’importance de garder « la foi et une bonne conscience ». Et il ajoutera : « Cette conscience, quelques-uns l’ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi » (v. 19). Une des qualités requises des diacres, c’est qu’ils conservent « le mystère de la foi dans une conscience pure » (1 Ti 3.9). Pierre donnera l’ordre suivant aux croyants : « [Ayez] une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion » (1 Pi 3.16). Paul (Ac 23.1 ; 2 Ti 1.3) et l’auteur de l’épître aux Hébreux (Hé 13.18) ont tous deux témoigné qu’ils avaient conservé une bonne conscience.
Une conscience purifiée
Lors de la conversion, Dieu purifie la conscience de toute la culpabilité, de toute la honte et de tout le mépris de soi accumulés jusque-là. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrira que « le sang de Christ, qui par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, [purifiera] votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant ! » (Hé 9.14). En conséquence, les croyants ont les « cœurs purifiés d’une mauvaise conscience » (Hé 10.22). La conscience purifiée n’accuse plus à cause des péchés passés, qui sont pardonnés (Ps 32.5 ; 103.12 ; Pr 28.13 ; Mi 7.18,19 ; Col 1.14 ; 2.13,14 ; 1 Jn 1.9) par le sang de Christ (Ép 1.7 ; 1 Jn 1.7 ; Ap 1.5).
Les croyants doivent conserver la pureté de leur conscience purifiée, en remportant le combat de la sainteté à l’intérieur, où opère la conscience. Paul a remporté la victoire à ce niveau, si bien qu’il a déclaré au sanhédrin : « Hommes frères, c’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu » (Ac 23.1), et au gouverneur romain Félix : « C’est pourquoi je m’efforce d’avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Ac 24.16). À Timothée, il écrira : « Je rends grâces à Dieu, que […] je sers avec une conscience pure » (2 Ti 1.3). Il rappellera à son jeune protégé : « Le but de cette recommandation, c’est un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère » (1 Ti 1.5), et l’exhortera à garder « la foi et une bonne conscience » (1 Ti 1.19). Comme nous l’avons déjà indiqué, Paul a enseigné que les diacres doivent se conformer au « mystère de la foi dans une conscience pure » (1 Ti 3.9). Les chrétiens doivent veiller à ne pas inciter d’autres croyants à violer leur conscience (1 Co 8.7-13 ; 10.24-29). (John MacArthur, 2 Corinthiens, [Trois-Rivières : Éditions Impact, 2005], p. 41-42).
Chaque chrétien doit garder, ou mieux, entretenir sa bonne conscience.
Une conscience pure libère les croyants de tout fardeau de culpabilité devant l’hostilité et les critiques du monde (voir Job 27.6 ; Ro 14.22 ; 1 Ti 3.9). Une conscience impure, à l’inverse, ne saurait être d’un quelconque secours (voir Ge 42.21 ; 2 S 24.10 ; Ac 2.37) ; elle est incapable d’aider son possesseur à faire face aux tensions dans les grandes épreuves et persécutions. Là même où les incroyants les calomnient, les croyants devraient pouvoir répondre avec l’apôtre Paul : « Je m’efforce d’avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Ac 24.16 ; voir aussi 2 Co 1.12).
Être en paix avec sa conscience
Les croyants [calomniés] qui maintiennent une bonne conduite en Christ resteront en paix avec leur conscience ; ils ne seront pas troublés par la culpabilité, et par leur vie pieuse ils seront la réfutation vivante de toute critique venant des incroyants. Calomnient est la traduction de katalaleisthe, une onomatopée (mot dont la prononciation suggère sa signification), qui signifie « mauvais propos » ou « insultes ». Décrient veut dire « menacer », « accuser faussement », « traiter d’une façon injurieuse ». Une conscience pure résiste à toute accusation abusive et protège de toute insulte envoyée par le monde (voir 1 Co 4.12). Ceux qui infligent de tels mauvais traitements aux croyants obéissants (Ps 42.11 ; 74.10 ; Mt 27.29,31,41,44 ; Mc 15.32 ; Lu 23.36 ; Ac 2.13) dans l’objectif de leur faire honte et de les vaincre, seront eux-mêmes couverts de confusion (voir Ge 42.8-21).
Toutes choses concourent à notre bien
Pour les croyants, l’adversité est une réalité, et la souffrance un privilège spirituel. S’ils réalisent que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Ro 8.28), ils pourront accepter la souffrance comme faisant partie du plan de Dieu pour leur vie et se revêtir de ses promesses dans un monde hostile. Le puritain Thomas Watson a écrit :
Les afflictions concourent au bien, elles pavent le chemin du Paradis… Elles ne nous le font pas mériter, mais elles nous y préparent. Comme le soc met la terre en état pour la moisson, ainsi les épreuves nous rendent prêts pour le ciel. L’artiste ajoure d’or les zones d’ombre ; Dieu étale en premier les touches sombres de l’épreuve avant de faire ruisseler les étincelantes teintes de la gloire. Toute coupe est d’abord préparée avant qu’on y verse le vin : il en va ainsi pour les vases de miséricorde que l’on durcit dans l’affliction avant d’y verser la liqueur de gloire. Ainsi, nous voyons que les afflictions ne sont pas au détriment mais au bénéfice des saints (All Things for Good, réimpr. [Édimbourg : Banner of Truth, 1986], p. 32).
Cet article est tiré du livre : 1 Pierre – John MacArthur de John MacArthur