Une nouvelle manière de s’approcher de Dieu (J. D. Greear)

Mes oeuvres

Que pense Dieu de vous, en ce moment précis ? Et comment le savez-vous ? Par la sorte de semaine que vous avez passée ? Par la fréquence de vos temps de prière ? Du fait que vous ayez été patient ou non envers vos enfants ? Pendant plusieurs années, je me suis basé sur de tels critères pour répondre à cette question.

Si j’avais eu une bonne semaine (une vraie semaine « chrétienne »), je me sentais plus proche de Dieu. Lorsque le dimanche arrivait, j’avais envie de lever les mains bien haut durant le temps d’adoration, comme pour dire : « Dieu, me voici… Je sais que tu es heureux de me voir cette semaine. » Si j’avais eu une semaine impeccable, j’aimais être dans la présence de Dieu et j’étais persuadé que Dieu se réjouissait de me voir lui aussi.

Mais le contraire était tout aussi vrai.

Si je n’avais pas réussi à vivre une semaine de « vrai chrétien », je me sentais loin de Dieu. Si j’avais succombé à une tentation quelconque, manqué de gentillesse envers ma femme, raté quelques bonnes occasions de partager l’Évangile, si j’avais été égoïste quant à mon argent, oublié de recycler les déchets, donné un coup de pied au chien, ainsi de suite… eh bien, ces semaines-là, je sentais que Dieu ne voulait rien avoir à faire avec moi. Lorsque j’allais à l’église, je n’avais aucun désir d’élever mon âme vers Dieu. J’étais plutôt convaincu qu’il ne voulait pas me voir non plus. Je pouvais ressentir son mécontentement, sa désapprobation.

C’est parce que je ne comprenais pas vraiment l’Évangile. Ou, du moins, je l’avais oublié.

L’Évangile

L’Évangile annonce que le Christ a subi toute la colère de Dieu pour mes péchés. Jésus-Christ a échangé sa place contre la mienne, vivant la vie parfaite que j’aurais dû vivre, et mourant la mort à laquelle j’avais été condamné. Le passage de 2 Corinthiens 5.21 dit qu’il est en fait devenu mon péché pour que je devienne sa justice. Athanase d’Alexandrie a appelé cette doctrine « le grand échange ». Il a pris le dossier de mes antécédents, en donnant sa vie pour moi, puis m’a offert son dossier parfait en échange. Il a pris ma nudité honteuse pour me revêtir de sa justice. Lorsque je reçois cette grâce par la repentance et la foi, je reçois son acceptation. Il a vécu à ma place, est mort à ma place, puis m’a offert un don. Les théologiens appellent ce dernier « le don de la justice ».

Ainsi, Dieu ne peut pas m’aimer plus qu’il ne m’aime déjà, puisqu’il ne peut pas aimer ou accepter le Christ plus qu’il ne l’aime déjà, et qu’il me voit à travers le Christ. La justice de Dieu m’a été offerte en cadeau. Il me voit désormais selon la vie que le Christ a menée et non selon la semaine que j’ai passée.

Le salut en Christ est cent pour cent complet, et il appartient à cent pour cent à ceux qui l’ont reçu par la repentance et la foi.

« En Christ, il n’y a rien que je puisse faire
pour que tu m’aimes davantage,
et rien que j’aie fait qui t’incite à m’aimer moins. »

Réfléchissez un instant. En ce moment même, si vous êtes en Christ, lorsque Dieu vous considère, peu importe votre situation, il voit la justice du Christ. Si nous y croyions vraiment (pas seulement intellectuellement, mais aussi avec notre cœur) cette pensée transformerait toute notre vie.

Jésus a tout payé

Imaginez que vous puissiez dire à Dieu : « Dieu, voici pourquoi je pense que tu devrais écouter ma prière : cette semaine, j’ai achevé un jeûne de quarante jours, et ce faisant, j’ai rencontré Satan incarné, je l’ai regardé en face, et j’ai résisté à chacune de ses tentations. Puis j’ai souffert injustement aux mains de pécheurs, mais sans la moindre plainte ni colère. La seule fois où j’ai ouvert la bouche, c’était pour leur pardonner ce qu’ils me faisaient. Aussi, j’ai marché sur l’eau, guéri un aveugle sur-le-champ, et nourri cinq mille hommes affamés avec une miche de pain. »

D’après l’Évangile, c’est exactement ce que vous pouvez, et devriez, dire. La mort de Jésus a payé pour chaque gramme de vos péchés ; sa vie parfaite vous a été imputée. Compte tenu de ce fait, pensez-vous vraiment pouvoir obtenir une plus grande approbation de la part de Dieu en lisant votre bible chaque matin ? L’obéissance du Christ est si spectaculaire que nous ne pouvons rien y ajouter ; sa mort si finale qu’on ne peut rien y enlever.

Les Écritures déclarent qu’on ne devrait pas entrer en la présence de Dieu timidement ou avec appréhension, mais plutôt avec « assurance » (Hébreux 4.16). Cette assurance vient du fait que nous savons que Dieu nous considère selon ce que le Christ a accompli.

Pour la plupart d’entre nous, cela semble tout à fait contre-intuitif. Martin Luther affirmait que nos cœurs sont programmés pour la « justification par les œuvres » — ce qui veut dire que nous croyons que nos actions déterminent la manière dont Dieu nous voit. À moins de nous prêcher l’Évangile à nous-mêmes quotidiennement, nous retombons dans ce concept de « justification par les œuvres ».


Cet article est tiré du livre : Évangile de J. D. Greear