Unis dans le temple de Dieu — Éphésiens 2.20–22 (John MacArthur)
Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.
Éphésiens 2.20-22
Le fondement des apôtres et des prophètes est la révélation divine qu’ils ont enseignée, et qui se trouve dans le Nouveau Testament. Parce que le cas génitif grec semble être utilisé dans le sens subjectif, qui exprime la cause originale, ces mots ne signifient pas que les apôtres et les prophètes étaient, par eux-mêmes le fondement — quoique dans un sens ils l’étaient —, mais qu’ils ont posé le fondement. Paul se décrit comme quelqu’un qui a « posé le fondement comme un sage architecte ». Puis il dit que « personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Co 3.10,11 ; voir Ro 15.20). Il s’agit ici de prophètes du Nouveau Testament, comme l’indique le fait qu’ils soient nommés après les apôtres, et comme faisant partie du bâtiment qu’est l’Église de Jésus-Christ (voir 3.5 ; 4.11). Ils avaient la fonction d’autorité unique de proclamer la Parole de Dieu dans les années avant que le canon du Nouveau Testament ne soit complet. Le fait qu’ils soient identifiés avec le fondement montre que leur rôle se limitait à la période formative de l’Église. Comme on le voit dans 4.11, ils ont terminé leur travail et ont cédé la place aux « évangélistes, et […] pasteurs et docteurs ».
C’est Jésus-Christ lui-même qui est la pierre angulaire (ou « pierre principale de l’angle » — voir És 28.16 ; Ps 118.22 ; Mt 21.42 ; Ac 4.11). La pierre angulaire constitue un élément structurel important des constructions de l’époque. Elle doit être assez forte pour supporter le poids qu’on met sur elle, et elle doit être posée avec la plus grande précision parce que toutes les autres parties de la structure sont alignées sur elle. La pierre angulaire, ou pierre principale de l’angle, est donc la pierre d’appui, d’orientation et d’unification de toute la construction. C’est ce que Jésus est dans le royaume, la famille et le temple de Dieu.
Dieu a déclaré par la bouche d’Ésaïe : « Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée ; celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir » (És 28.16). Après avoir cité ce passage, Pierre ajoute : « L’honneur est donc pour vous qui croyez. […] Vous […] êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis » (1 Pi 2.7,9).
C’est Jésus-Christ lui-même [qui est] la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. Le verbe sunarmologeô (bien coordonné) exprime l’assemblage soigné de tous les éléments d’un meuble, d’un mur, d’une construction ou de quelque autre structure. Chaque élément est taillé avec soin pour s’adapter aux autres avec précision, force et beauté. Rien n’est mal posé, défectueux, mal formé ou hors de place. Parce qu’elle est l’édifice de Christ, l’Église est parfaite, sans tache, sans défaut ni rien de semblable. Et c’est dans cet état qu’un jour il se présentera l’Église, son propre temple saint (Ép 5.27).
Cependant, le Corps de Christ ne sera pas complet tant que tous ceux qui doivent croire ne l’auront pas fait. Chaque nouveau croyant est une pierre de plus dans l’édifice de Christ, son temple saint. C’est pourquoi Paul dit que le temple s’élève : de nouveaux croyants y sont constamment ajoutés.
Il a fallu plusieurs centaines d’années pour construire nombre de cathédrales. Dans un processus continuel, on y ajoutait de nouvelles pièces, des niches, des chapelles, etc. C’est comme cela que s’élève l’Église de Jésus-Christ. Elle est continuellement en construction et chaque nouveau saint en constitue une nouvelle pierre. Pierre dit : « vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pi 2.5). Comme citoyens du Royaume, membres de la Famille et pierres vivantes, ceux qui croient en Jésus-Christ forment un saint sacerdoce qui offre des sacrifices spirituels dans le temple saint de Dieu. En tant que partie vivante, opérante et précieuse de ce temple, nous sommes aussi édifié pour être une habitation de Dieu en Esprit (voir 2 Co 6.16).
Le terme habitation (katoikêtêrion) communique l’idée de résidence permanente. Dieu en Esprit fait de l’Église son sanctuaire terrestre. Il y réside de façon permanente comme Seigneur. Cela doit être une image frappante pour ces Éphésiens qui vivent environnés de temples, celui de Diane, par exemple (voir Ac 19.23-41), dans lesquels on prétend que résident les divinités païennes. Mais l’Église n’est pas une petite construction de pierres dans laquelle on garde une idole ; c’est le vaste Corps spirituel composé de tous les rachetés dans lequel réside l’Esprit de Dieu. (Il est important de comprendre que la présente vérité est différente de celle selon laquelle chaque croyant est un temple du Saint-Esprit — 1 Co 6.19,20.)
Par le sang, la souffrance physique, la croix et la mort du Seigneur Jésus-Christ, des étrangers deviennent concitoyens, des gens du dehors deviennent des membres de la famille, des idolâtres deviennent le temple du Dieu véritable, les désespérés héritent des promesses de Dieu, ceux qui sont sans Christ deviennent un en lui, ceux qui sont éloignés sont rapprochés, et les sans-Dieu sont réconciliés avec Dieu. C’est ça la réconciliation des hommes avec Dieu et des hommes entre eux.
Cet article est tiré du livre : Éphésiens de John MacArthur