Vaincre la colère : 4 choix essentiels

Il y a quelques semaines, nos responsables nationaux du 6:4 Fellowship1 se sont réunis pendant plusieurs jours dans les locaux du Brooklyn Tabernacle. Alors que nous profitions d’une riche communion, notre hôte, le pasteur Jim Cymbala, a partagé son cœur avec nous sur une variété de sujets importants. À un moment donné, il a fait une observation courte, mais fascinante, que je ne peux oublier. Elle a résonné en moi à plusieurs niveaux. Il a simplement dit : « Les gens en colère ne prient pas ».

Il nous est commandé de gérer notre colère pécheresse rapidement (voire quotidiennement) afin que le diable n’ait pas l’occasion de dominer et de détruire nos relations, notre bien-être spirituel et notre intimité avec Dieu (Éphésiens 4.26-27). Son intention est de « dérober, égorger et détruire » (Jean 10.10).  Notre colère non résolue est l’un de ses principaux moyens de causer notre défaite spirituelle et de bousiller nos relations.

Être en colère est humain

La colère fait partie intégrante de l’expérience humaine. Lorsqu’elle est motivée par des préoccupations justes, elle exprime le mécontentement de Dieu à l’égard du péché. Lorsqu’elle est motivée par des intérêts égoïstes, la colère peut détruire nos relations avec Dieu et avec les autres. Comme le dit Jacques : « Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » (Jacques 1.19-20)

Un expert note que « La colère incontrôlée aliène les amis, les collègues de travail et les membres de la famille. Elle a également une relation évidente avec les problèmes de santé et la mortalité précoce. La colère hostile et agressive augmente non seulement votre risque de mort précoce, mais aussi votre risque d’isolement social, qui est lui-même un facteur de risque majeur de maladie grave et de décès. »  Certains experts suggèrent que l’adulte moyen se met en colère environ une fois par jour et qu’il est agacé ou énervé environ trois fois par jour. D’autres experts en gestion de la colère estiment que quinze épisodes de colère par jour est probablement une moyenne réaliste pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Pour le croyant, nous espérons que la fréquence et l’intensité sont bien moindres.

Qu’est-ce que la colère ?

D’un point de vue clinique, la colère est une émotion liée à l’interprétation que l’on fait d’une offense, d’un tort ou d’un refus, et à une tendance à réagir par des représailles. Un de mes mentors avait l’habitude d’expliquer que la colère est un mécanisme de contrôle. La Bible la décrit comme un péché capital à éviter. « Que toute amertume, toute animosité toute colère, toute clameur, toute calomnie et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonnés en Christ » (Ephésiens 4.31-32). Même Mark Twain a dit en plaisantant que « La colère est un acide qui peut faire plus de mal au récipient dans lequel il est stocké qu’à tout ce sur quoi il est versé. »

En fin de compte, la colère est un choix, et nous avons tous besoin de la grâce du Christ et de la puissance de l’Esprit pour prendre des décisions saines au quotidien. Alors, quels choix pouvons-nous faire afin de gérer la colère qui nous détruit ?

1. Nous soumettre à la souveraineté

Une première alternative à la colère est d’avoir une vision élevée de notre Dieu souverain et nous abandonner à lui avec sincérité. Comme me l’a dit un ami, « Si Dieu est vraiment souverain, il n’y a pas grand-chose qui devrait me mettre en colère ». Le passage familier nous dit « Arrêtez [cessez de lutter, lâchez prise, détendez-vous] et sachez que je suis Dieu » (Psaumes 46. 11). Dans Esaïe 46.9-10, il nous est dit : 

« Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre,

Je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi.

J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver,

Et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli;

Je dis: Mes arrêts subsisteront,

Et j’exécuterai toute ma volonté. »

Faire confiance au contrôle souverain de Dieu nous libère de toute tentative de contrôler les gens ou les situations par une colère destructrice. L’auteur Jerry Bridges a fait remarquer avec sagesse : « Nous devons croire que Dieu est absolument souverain dans toutes les affaires de notre vie (les bonnes comme les mauvaises) et que toutes les paroles et actions des autres personnes qui nous poussent à la colère font en quelque sorte partie de ses sages et bons desseins pour nous rendre plus semblables à Jésus. »

2. Nous plaire dans la bonté

La colère est axée sur notre déception, notre sentiment d’injustice et notre désir de vengeance. Tout cela peut être contré par une profonde compréhension et affirmation de la bonté de Dieu en toutes choses.

Même après une vie d’injustices répétées, Joseph a pu dire à ses frères qui l’avaient vendu comme esclave : « Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien » (Genèse 50.20). Après avoir perdu sa famille, sa maison, et même sa santé, Job s’est reposé dans la bonté de Dieu : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni » (Job 1.21). Lorsque nous savons que le Seigneur est notre berger, qu’il veille sur nous et qu’il prend soin de nos vies, nous pouvons dire : « Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie » (Psaumes 23.6). Lorsque nous luttons contre des émotions négatives, nous pouvons déclarer avec le psalmiste : « J’aurais perdu courage, si je n’étais pas sûr de voir la bonté de l’Éternel sur la terre des vivants ! » (Psaumes 27.10). Une véritable gratitude peut remplacer la colère lorsque nous adorons Dieu dans sa bonté.

3. Trouver le pardon

Même si nous restons concentrés sur Dieu lorsque la colère nous tente, nous devons toujours faire face à des personnes irréfléchies et blessantes qui nous déçoivent ou nous font mal par leurs paroles et leurs actes. Même dans ce cas, nous devons nous tourner vers un Dieu qui est miséricordieux avec nous et qui pardonne nos péchés odieux et répétés contre lui. Il désire que nous nous engagions à pardonner : « vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Ephésiens 4.32). Au milieu de la honte, de la douleur et de l’injustice de sa crucifixion, Jésus a pu dire : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23.34).

Nous avons entendu dire que « l’amertume est le poison que nous buvons en nous attendant à ce que l’autre personne meure ». Il est bon de nous rappeler que le pardon ne donne pas raison à l’autre personne, il nous rend simplement libres. Lorsque, par la grâce du Christ, nous libérons une personne de notre jugement par un pardon authentique, nous pouvons être libérés des émotions destructrices qui nous rongent et conduisent à de nombreuses autres réalités néfastes.

4. Triompher par la confiance

Le choix le plus difficile est peut-être celui de la confiance. Même lorsque nous adorons Dieu dans sa souveraineté et sa bonté et que nous pardonnons sincèrement à ceux dont les actes nous ont tentés vers la colère, nous devons encore faire confiance à Dieu au quotidien dans nos situations douloureuses. La colère est notre façon de reprendre les choses en main, plutôt que de les laisser entre les mains de Dieu.

Une fois encore, nous sommes inspirés par les paroles de Job : « Voici, quand même il me tuerait, je ne cesserais d’espérer en lui » (Job 13.15). Nous sommes aussi encouragés par l’expression pratique et familière de la confiance de David envers Dieu : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Psaumes 23.4). Lorsque le chemin n’est pas clair, que nos circonstances sont inconfortables, que nos relations sont malheureuses et que notre avenir est incertain, nous sommes tentés de répondre par la colère. Pourtant, la confiance la plus profonde peut s’épanouir comme un don de la grâce, même lorsque la clarté nous échappe. Il a été dit « Faites confiance et obéissez, car il n’y a pas d’autre moyen d’être heureux en Jésus, que de faire confiance et d’obéir. » Le bonheur peut surmonter la colère lorsque nous apprenons vraiment à faire confiance.

Alors, par sa grâce, faites les choix qui s’imposent aujourd’hui : souveraineté, bonté, pardon et confiance. Ce sont tous de puissants antidotes à votre lutte contre la colère. Votre témoignage pourra alors résonner comme celui de Paul : « Mais, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature [pas même les choses qui nous poussent à la colère] ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8.37-39).

  1. NDT : Le « Fellowship 6 :4 » pourrait être traduit par « La communauté 6 :4 ».  C’est une regroupement de pasteurs de plusieurs arrière-plans qui s’encouragent à vivre les priorités d’Actes 6.4 : se consacrer à la prière et au ministère de la Parole.  Plus d’information ici (en anglais) : https://www.strategicrenewal.com/overcoming-anger-4-essential-choices/ .

Traduit avec permission par Sylvio Janelle à partir de l’article original