Veillez à ne pas faire un Sauveur de votre foi (Octavius Winslow)
Le danger existe de remplacer l’œuvre de Christ par celle de l’Esprit, et l’on ne peut pas s’en garder avec trop de vigilance. Cette erreur est la raison pour laquelle tant d’enfants de Dieu regardent au-dedans d’eux-mêmes, plutôt qu’au-dehors, pour trouver les preuves de leur élection et de leur acceptation devant Dieu.
De cette manière également, beaucoup accomplissent leur pèlerinage spirituel en marchant dans l’esclavage et la crainte, sans avoir vraiment jamais résolu la grande question ou, en d’autres mots, sans posséder jamais complètement l’assurance de leur adoption.
L’œuvre de Christ est parfaite
L’œuvre de Christ est glorieuse et parfaite, à tel point qu’il est impossible de la comparer à quoi que ce soit. Elle est si complète qu’elle n’admet aucune addition, si essentielle qu’elle ne laisse aucune place au moindre substitut. Tout aussi précieuse que soit l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur, et aussi essentielle pour amener le salut à l’âme, on ne peut la mettre à la place que seule doit occuper l’œuvre de Jésus sans pervertir l’ordre de l’alliance et détruire la source légitime d’assurance. Celui qui agit ainsi place certainement son âme sous une grande détresse et la plonge dans l’incertitude. La justice, la paix et la joie sont les fruits d’une pleine foi dans le Seigneur Jésus-Christ. Celui qui les cherche en-dehors de la croix rencontre la déception.
Mais, ces fruits se trouvent effectivement en Jésus. L’homme qui, dans une pleine foi en Jésus, détourne les regards de lui-même, de sa bassesse, de sa culpabilité, de son néant et de sa pauvreté, découvre la réalité du pardon des péchés. Il jouit en outre de l’amour de Dieu répandu en son cœur.
Ne vous découragez pas
Si, donc, votre foi est faible et éprouvée, ne vous découragez pas. La foi ne vous sauve pas par elle-même. Bien qu’il s’agisse d’un instrument pour le salut, et qu’elle revête dans ce sens une énorme importance, elle n’en demeure pas moins un instrument. L’œuvre parfaite et terminée d’Emmanuel est le seul fondement de votre salut. En fait, elle est votre salut même! Ne faites donc pas un Sauveur de votre foi. Ne la méprisez pas si elle est faible, ne vous enflez pas si elle est forte. Ne la piétinez pas si elle est petite, et ne la déifiez pas si elle est grande. Ce sont en effet les extrêmes qui guettent tout croyant.
Si votre foi est faible et sévèrement éprouvée, cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas un croyant. La preuve de votre acceptation dans le Bien-Aimé doit venir de Jésus seul. Que votre devise ne cesse donc d’être: «Ayant les regards sur Jésus», oui, sur lui, tel que vous êtes, dans toute la faiblesse de votre foi. Portez les regards sur lui quand cette foi est éprouvée et quand elle décline, oui, et même quand vous craignez ne pas posséder de foi du tout!
Regardez à Christ
Levez les yeux, vous dont l’âme est dans l’épreuve et devant la tentation! Jésus suscite la foi, il la maintient, et il la mènera à la perfection. Tout ce dont vous avez besoin se trouve en lui. Un regard vers sa croix, aussi trouble et faible soit-il, un contact avec son vêtement, aussi tremblant soit-il, vous relèvera des plus sombres profondeurs, allègera votre fardeau le plus lourd et éclaircira vos craintes les plus obscures.
Enfin, quand vous parviendrez sur la rive du Jourdain de la vie ici-bas, ce regard vous portera en sécurité au travers des flots tumultueux pour vous amener vers le soleil et la beauté du Canaan céleste. Ne cessez donc pas de prier devant le trône de la grâce, jusqu’à ce que vous soyez exaucé, en disant: «Seigneur, augmente ma foi.» Alors, de concert avec l’apôtre Paul, vous aussi vous exclamerez, dans une humble assurance: «Je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là» (2 Tim 1.12).
Cet article est tiré du livre : Le déclin spirituel et son réveil de Octavius Winslow.