Quand on se retrouve coincé dans des schémas de relation destructrice, il est souvent difficile de démêler ce qui est destructeur, ce qui est normal, ce qui est justifié, ce qui est péché ou ce qui est malsain. En travaillant avec des gens pris au piège dans des relations destructrices, j’ai pris conscience de la puissance des mensonges et des demi-vérités. Non seulement ils font des ravages dans notre vie émotionnelle, mais ils peuvent aussi décimer notre personnalité. C’est pourquoi il est si vital pour chacun de développer sa capacité à distinguer la vérité des mensonges et des demi-vérités. Ce qui nous semble vrai (que ce soit vraiment vrai ou pas) forme une lentille d’interprétation à travers laquelle on se perçoit soi-même et on voit sa vie, Dieu et ce qui nous arrive. Ce que l’on croit définit notre réalité.
Les vérités que l’on croit change nos réactions
Par exemple, l’individu au coeur orgueilleux et égoïste croit avoir le droit de satisfaire ses besoins en priorité. Il se croit meilleur que les autres. En raison de cette mentalité, lorsque sa femme vaque à ses occupations au lieu de prendre soin de ses besoins à lui, il interprète cela comme une conduite intentionnellement blessante ou irrespectueuse. Il se dit : comment ose-t-elle remettre mes besoins à plus tard ? Par conséquent, il se sent furieux.
En revanche, la personne humble ne se sentirait pas blessée ou n’interpréterait pas l’affairement de sa femme comme étant un manque de respect. Au lieu de réagir par la colère, il pourrait même lui proposer son aide. Il réagirait différemment, parce qu’il la perçoit différemment. Il ne se croit pas plus important qu’elle et il ne pense pas que tout le monde devrait faire passer ses besoins en priorité.
La vérité à la lumière de la Parole de Dieu
L’apôtre Paul dit qu’une des façons d’acquérir de la maturité consiste à renouveler notre intelligence avec la vérité (Romains 12.2). N’oubliez pas ce que nous enseigne la Bible : le penchant naturel de l’homme est de croire des mensonges ou des demi-vérités, à cause de son état déchu. La guérison commence à partir du moment où l’on prend conscience de ce que l’on pense, de ce qu’on se dit ou de ce que quelqu’un d’autre nous dit, et qu’on analyse cela à la lumière de la vérité de la Parole de Dieu. On peut alors mieux discerner et comparer sa façon de penser ou ses croyances avec ce que Dieu considère comme étant vrai, bon et juste.
En fait, cela n’est pas si simple. Les mensonges semblent souvent plus puissants et plus vrais que la Parole de Dieu. Je me souviens d’une conversation avec une femme intelligente, compétente et professionnelle. Son mari lui disait qu’elle était stupide. Il le lui répétait si souvent qu’elle a fini par le croire. Elle a donc mis un terme à sa carrière d’infirmière pour accepter un poste bien au-dessous de son niveau de compétence.
Quand je lui ai demandé comment il était parvenu à la convaincre qu’elle était stupide, alors qu’elle ne l’était pas, elle a répondu : « Une réplique du film Pretty Woman (Une jolie femme) est la meilleure façon de répondre à ça : « Quand les gens nous rabaissent suffisamment longtemps, on commence à les croire. Il est plus facile de croire les mauvaises choses à propos de nous-même ». »
Le cheminement d’une vie
Apprendre à détecter les mensonges et à embrasser la vérité est un processus continu et incessant jusqu’au jour de notre mort. Il est préférable de faire ce travail en communauté avec d’autres croyants qui cherchent la vérité de Dieu, car en voyant les autres échouer comme nous, on se rend compte qu’on n’est pas si seul, ou que notre cas n’est pas totalement désespéré.
Cet article est tiré du livre : Les relations destructrices de Leslie Vernick
