Y a-t-il un temple au ciel ?
Cet article est tiré du livre : La gloire du ciel de John MacArthur
Dans l’Ancien Monde, les deux bâtiments les plus importants d’une ville étaient le palais et le temple. Ils représentaient l’autorité civile et l’autorité spirituelle. Au ciel, la place du trône de Dieu souligne en même temps que Dieu est souverain et digne d’être adoré. Le ciel tout entier est son palais, et le ciel tout entier est son temple.
Dans Apocalypse 3.12, Christ dit : « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. » Dans les écrits johanniques, « celui qui vaincra » fait référence à chaque vrai croyant. Ainsi, chaque personne rachetée est représentée ici comme un pilier du temple sur lequel sont inscrits trois noms. Dans Apocalypse 7.15, l’un des vingt-quatre vieillards dit à l’apôtre, en parlant des saints qui ont survécu à la grande tribulation : « Ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. »
Autrement dit, ces versets nous enseignent que les chrétiens serviront Dieu pour toujours dans un temple céleste. D’autres passages parlent également d’un temple au ciel. Par exemple, Apocalypse 11.19 nous parle du « temple de Dieu dans le ciel », ainsi que de « l’arche de son alliance […] dans son temple ». Plus loin, Jean décrit « le temple du tabernacle du témoignage […] dans le ciel » (15.5). Ces passages confirment sans l’ombre d’un doute qu’il y aura bien un temple au ciel.
Cependant, dans sa description de la nouvelle Jérusalem, Jean a écrit : « Je ne vis point de temple dans la ville » (Ap 21.22). Dans leur tentative de réconcilier ce passage avec le reste du livre de l’Apocalypse, certains commentateurs soutiennent que dès maintenant, il y a un temple au ciel, mais lorsque Dieu aura construit les nouveaux cieux et la nouvelle terre, il n’y en aura pas. Malheureusement, cette thèse ne semble pas rendre le sens évident qui est contenu dans la description de Jean. Le temple du ciel n’est pas un bâtiment ; Dieu Tout-Puissant sera lui-même le temple. C’est ce qui est implicite dans Apocalypse 7.15, où il est dit que « celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ». Poursuivant sur cette idée d’un lieu « sans temple », Apocalypse 21.22,23 (italiques pour souligner) ajoute : « le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau. »
En d’autres termes, la gloire de Dieu en même temps illumine le ciel et le définit comme temple. On pourrait ainsi dire que le ciel tout entier est le temple, et que la gloire et la présence du Seigneur l’inondent de toute part.
Un malentendu sur des descriptions de ce genre a malheureusement contribué à l’établissement d’une idée fausse, celle que le ciel serait un lieu morne et monotone. Car, après tout, qui voudrait faire office de pilier dans un temple que l’on ne peut jamais quitter ? (voir Ap 3.12.) Mais il ne faut pas oublier la signification de ce que Jean nous livre dans ce passage. Il n’est pas en train de nous dire que nous sommes devenus les supports physiques inamovibles d’un bâtiment, mais plutôt que nous entrons dans un lieu sans fin, dans la présence du Seigneur dans sa propre dimension, et que nous ne le quitterons jamais. Ne l’oublions pas, il est le temple dont nous sommes les piliers. L’imagerie est ainsi extrêmement riche, faisant écho à la promesse de Jésus : « Je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jn 14.3) ainsi qu’à la profonde espérance de l’apôtre Paul : « Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Th 4.17). Notre demeure sera auprès de Dieu.
Gardez à l’esprit qu’Ézéchiel et Jean s’efforcent de décrire l’indescriptible, et que vous et moi ne sommes pas capables de percer l’impénétrable. Même si Dieu avait révélé tous les détails au sujet du ciel, nous ne serions quand même pas en mesure de tous les comprendre. La notion du ciel selon l’Écriture dépasse de loin tout ce que nous pouvons connaître. Toutefois, dans Éphésiens 2, Paul nous donne quelques indications sur le ciel selon une perspective légèrement différente. Dans ce chapitre, Paul décrit notre complète dépendance de Dieu pour notre salut, en disant que nous étions morts par nos offenses et par nos péchés (v. 1), et que, par nature, nous étions les enfants de colère (v. 3). Il continue ensuite par une description de la miséricorde et de l’amour de Dieu à notre égard, en ce qu’il nous sauve de nos péchés. La pensée que la grâce de Dieu peut nous atteindre, alors que nous méritions le contraire, devrait nous conduire à une attitude de reconnaissance et d’humilité.
Dans Éphésiens 2.7, Paul dit que Dieu nous a sauvés « afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ ». Ce verset, toutefois, ne satisfera aucunement ceux qui ont la curiosité de comprendre à quoi ressemble le ciel. Notons cependant l’intensité avec laquelle Paul décrit ce que sera le ciel : c’est un lieu où la richesse de la grâce de Dieu brille d’une façon bien plus éclatante qu’ici, sur la terre. C’est précisément cela qui me fait languir après le ciel.
Arrêtez-vous un instant et pensez-y. Toutes les bonnes choses que nous connaissons ici sur la terre ne sont que le produit de la grâce de Dieu (voir Ja 1.17). Et nous, qui connaissons Christ, nous irons au ciel pour cette raison précise : afin que Dieu puisse manifester la richesse infinie de sa grâce en répandant sa bonté sur nous pour un temps sans fin. Cela ne remplit-il pas votre cœur et ne l’incite-t-il pas à préférer les richesses du ciel aux maigres plaisirs de la terre ?